Immatriculations des voitures particulières en 2022 : forte baisse dans le neuf comme dans l’occasion

Transports
Publié le 01/03/2023
En 2022, dans un contexte de fortes tensions inflationnistes et de pénuries de composants, les ventes de voitures neuves ont diminué de 7,7 % par rapport à 2021. Par rapport à 2019, la baisse est encore plus marquée (- 30,2 %), les immatriculations de véhicules neufs n’ayant pas connu de rebond en 2021 après la forte chute des immatriculations pendant la crise sanitaire. La motorisation électrique confirme sa dynamique et passe au-dessus de la barre des 10 % des ventes de voitures neuves tandis que la part des motorisations thermiques continue de diminuer. Les ventes d’occasion sont également en fort recul (- 13,3 %), au plus bas depuis plus de 20 ans. Ce repli concerne principalement les véhicules les plus récents. L’âge moyen des véhicules échangés sur le marché de l’occasion dépasse désormais les 10 ans. La part des véhicules électriques dans les achats de voitures neuves est assez contrastée dans les onze agglomérations ayant mis en place une ZFE-m.

Baisse des immatriculations de voitures neuves

En 2022, 1,577 millions de voitures neuves ont été immatriculées contre 1,709 un an plus tôt, soit une baisse de 7,7 % sur un an. Hormis entre les mois d’août et novembre 2022, les ventes de voitures neuves ont reculé chaque mois par rapport à l’année précédente. Ces évolutions s’inscrivent dans un contexte de fortes tensions inflationnistes et de pénuries de composants.

 

Immatriculations mensuelles des voitures particulières neuves en 2021 et 2022
En unités

- - © SDES

 Champ : France, hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
Source : SDES, Rsvero2

 

La baisse des immatriculations neuves est beaucoup plus marquée par rapport à 2019, dernière année avant la crise sanitaire : - 30,2 %. En effet, la chute des immatriculations en 2020 pendant la crise sanitaire n’avait pas été suivie d‘un rebond en 2021.

 

Immatriculations annuelles des voitures particulières neuves selon leur motorisation, entre 2010 et 2022
En unités

- - © SDES

 Champ : France, hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
Source : SDES, Rsvero2

Forte progression de la motorisation électrique

La part des motorisations électriques et hybrides rechargeables représente 21,2 % des ventes en 2022, contre 18,0 % en 2021. Avec 207 400 immatriculations en 2022 contre 165 600 en 2021, la motorisation électrique confirme sa dynamique (+ 25,2 %). Sa part de marché s’établit à 13,1 %, en hausse de 3,4 points sur un an. Les ventes de voitures hybrides rechargeables marquent le pas en 2022 : 127 400 unités ont été vendues en 2022 contre 141 200 en 2021. Leur part de marché passe ainsi de 8,3 % en 2021 à 8,1 % en 2022.

La motorisation diesel, qui était la motorisation dominante des achats de voitures neuves jusqu’en 2016, poursuit son déclin. La part de marché du diesel thermique représente 15,3 % des véhicules neufs en 2022, après 20,8 % en 2021. Cette diminution ne profite plus au marché des voitures à motorisation essence : en 2022, la motorisation essence thermique représente 38,8 % des immatriculations neuves (611 200 voitures), après 41,0 % en 2021.

La motorisation hybride non-rechargeable essence continue de progresser. Sa part de marché s’établit à 20,1 % en 2022, après 15,4 % en 2021. La motorisation hybride non-rechargeable diesel est, quant à elle, en recul avec une part de marché de 1,6 % en 2022, contre 2,2 % en 2021.  

Enfin, les motorisations au gaz naturel, essentiellement des bicarburations essence-GPL, augmentent légèrement, avec une part de marché de 3,0 % en 2022, contre 2,7 % en 2021.

 

Répartition des motorisations des voitures particulières neuves en 2021 et 2022
En %

- - © SDES

Champ : France, hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
Source : SDES, Rsvero2

Baisse des émissions moyennes de CO2

Les émissions moyennes de CO2 des voitures neuves immatriculées en 2022 (exprimées sur la base de la norme WLTP) s’établissent à 102,7 g/km contre 108,5 g/km en 2021. Cette baisse importante s’explique principalement par la progression de la part des voitures électriques et des hybrides rechargeables dans les immatriculations neuves.

Forte baisse des ventes de voitures d’occasion

En 2022, 5,3 millions de voitures particulières d’occasion ont été vendues, soit une baisse de 13,3 % par rapport à 2021. Le marché de l’occasion représente 77 % des achats de voitures particulières. Bien que cette part soit élevée, le marché de l’occasion est à son niveau le plus bas depuis plus de 20 ans. Les ventes de véhicules d’occasion pâtissent des faibles volumes de véhicules mis en circulation depuis 2020 (diminuant l’offre en véhicules récents) ainsi que de prix en hausse (+ 5,5 % entre décembre 2021 et décembre 2022). Dans les DOM, le marché de l’occasion résiste un peu plus qu’en France métropolitaine avec des baisses qui varient de - 2,5 % en Martinique à - 6 % à Mayotte.

 

Immatriculations des voitures neuves et d’occasion entre 2010 et 2022
En unités

- - © SDES

Champ : France, hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
Source : SDES, Rsvero2

L’âge moyen des voitures d’occasion en hausse

L’âge moyen des véhicules d’occasion est de 10,3 ans en 2022, en progression par rapport à 2021 (+ 0,7 an). Les ventes de véhicules d’occasion diminuent dans toutes les tranches d’âges, à l’exception des véhicules ayant plus de 20 ans. Le recul est particulièrement prononcé pour les véhicules de moins de 5 ans. Leurs ventes représentent 32,0 % des ventes d’occasion en 2022, contre 35,3 % l’année dernière.

 

Ventes de véhicules d’occasion selon leur ancienneté en 2021 et 2022

- - © SDES

Champ : France, hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
Source : SDES, Rsvero2

Des voitures d’occasion en majorité diesel

Plus de 93 % des véhicules d’occasion vendus en 2022 sont des motorisations thermiques. Avec 52,2 % des ventes (en baisse de 3,4 points par rapport à 2021), le diesel reste majoritaire sur le marché de l’occasion. Les véhicules à essence représentent 41,1 % des transactions, en hausse de 1,7 point.

 

Motorisation des voitures d’occasion en 2022
En %

- - © SDES

Champ : France, hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
Source : SDES, Rsvero2

Plus d’un tiers des véhicules d’occasion sont classés Crit’Air 2

Au regard de la classification Crit’Air, les achats de voitures d’occasion se répartissent de façon équilibrée entre trois grandes catégories : 32 % des achats portent sur des véhicules classés E ou 1, un peu plus d’un tiers sur des voitures Crit’Air 2 (36,7 %) et près d’un tiers sur des véhicules Crit’Air 3 et plus. La part des voitures échangées sur le marché de l’occasion classées E ou 1 progresse de 2,9 points.

 

Immatriculations des voitures d’occasion en 2022 par classe Crit’Air
En %

- - © SDES

Champ : France, hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
Source : SDES, Rsvero2

Près de la moitié des voitures neuves immatriculées par des entreprises

Le renouvellement des flottes d’entreprises s’opère quasi exclusivement par l’achat de véhicules neufs. Les véhicules immatriculés par des entreprises représentent 53,5 % des immatriculations de voitures neuves en 2022. Sur le marché de l’occasion, la part des achats par des entreprises est très faible : elle représente 4,6 % des voitures vendues.

La part élevée des voitures neuves immatriculées par des entreprises reflète également le circuit de commercialisation de certains véhicules : 10 % des voitures immatriculées par des entreprises en 2021 sont revendues à des particuliers dans les six mois suivant leur mise en circulation.

 

Part des achats de voitures particulières par des entreprises

- - © SDES

Champ : France, hors immatriculations provisoires et transit temporaire.
Source : SDES, Rsvero2

Achats de voitures Crit’Air E et 1 : des situations contrastées dans les ZFE-m

La part des véhicules peu polluants, classés Crit’Air E ou 1, a globalement progressé dans les achats de voitures en 2022. Ils représentent 83 % des immatriculations neuves et 32 % des achats d’occasion en métropole.

Dans les 11 agglomérations ayant mis en place une Zone à faibles émissions (ZFE-m), la part des achats de véhicules peu polluants est souvent plus élevée que dans le reste du territoire.

Ainsi, sur le marché de l’occasion, la part des Crit’Air E et 1 est supérieure ou identique à celle observée au niveau métropolitain dans 10 des 11 agglomérations. Seule Saint-Etienne fait exception avec 23,7 % des véhicules classés Crit’Air E ou 1. Les véhicules de particuliers ne sont toutefois pas concernés par les restrictions de circulation dans cette agglomération.

Concernant les immatriculations de véhicules neufs, la part des véhicules Crit’Air E et 1 est supérieure dans 7 des 11 agglomérations. Elle est en revanche inférieure à Lyon (- 3,9 points), Reims (- 3,5 points), et dans une moindre mesure Saint-Etienne (- 1,2 point) et Toulouse (- 0,7 point).

 

Part des véhicules Crit’Air E et 1 dans les achats de voitures neuves et d’occasion en 2022 dans les agglomérations ayant mis en place une ZFE-m
En %

- - © SDES

Source : SDES, Rsvero

 

La part des seuls véhicules électriques dans les achats de véhicules neufs est plus contrastée dans les 11 agglomérations ayant mis en place une ZFE-m. Par rapport à la moyenne observée en France métropolitaine en 2022 (13,4 %), elle est nettement plus élevée dans les agglomérations de Marseille-Aix-en-Provence (19,3 %) et Nice (19,1 %) et légèrement supérieure dans les agglomérations de Montpellier (15,4 %) et Toulouse (14,5 %). En revanche, elle est sensiblement inférieure dans les agglomérations de Rouen (9,8 %) et Paris (10,7 %). Ces deux agglomérations se caractérisent toutefois par une part de véhicules Crit’Air 1 dans les achats de véhicules neufs nettement supérieure à la moyenne nationale. Ceux-ci représentent 78,3 % des achats de voitures neuves dans l’agglomération de Rouen et 74,5 % dans l’agglomération de Paris, contre 69,7 % au niveau national.

 

Part des véhicules classés Crit’Air E ou 1 dans les immatriculations de voitures particulières neuves en 2022 dans les agglomérations ayant mis en place une ZFE-m
En %

- - © SDES

Source : SDES, Rsvero

Méthodologie

 

Pour en savoir plus sur la classification Crit’Air

La classification des véhicules polluants repose sur le système des vignettes Crit’Air. Les véhicules sont classés en six catégories, des véhicules peu polluants aux très polluants (électriques, Crit’Air 1 à 5) et « non classés » (véhicules les plus anciens, immatriculés avant 1997). Dans les données publiées par le SDES, la catégorie de vignette est déterminée à partir des informations du certificat d’immatriculation, qu’une vignette ait été commandée ou non par leurs propriétaires.
 

Pour en savoir plus : Certificats qualité de l’air : Crit’Air

Auteurs : Olivier DIDOU, François LIMOUSIN, SDES

Données

Données sur les immatriculations des véhicules neufs et d'occasion à l'échelon national, régional, départemental et communal.

 

  • Données de la publication à télécharger