La cohabitation intergénérationnelle présumée subie en France métropolitaine

Logement
Publié le 08/03/2022
L’âge auquel les jeunes adultes quittent le domicile familial s’est accru au tournant des années 2000 un peu partout en Europe, particulièrement en Europe méridionale : Espagne, Portugal, Italie et Grèce. Ce départ plus tardif du domicile parental implique des cohabitations de plus en plus fréquentes de plusieurs générations de personnes adultes dans le même logement. Allongement de la durée des études, progression du chômage structurel qui pénalise particulièrement les entrants sur le marché du travail, particularités culturelles nationales : plusieurs facteurs sont communément avancés pour expliquer cette évolution. Savoir dans quelle mesure les situations de résidence prolongée au domicile familial résultent de difficultés économiques et matérielles représente un enjeu important pour la conception des politiques publiques (politiques de l’emploi, politiques du logement, transferts sociaux), notamment en France.

Cette étude apporte des éléments d’éclairage sur ce sujet en proposant une identification indirecte des populations exposées à cette réalité, à partir de la base "Filocom". Elle décrit ensuite leur profil ainsi que l’évolution de ce phénomène.
En 2017, près de 1 100 000 personnes aux ressources financières limitées (dont 180 000 mineurs) partagent leur logement avec d’autres adultes nettement plus âgés. Les 850 000 foyers fiscaux présumés connaître de telles cohabitations pour des raisons matérielles comportent généralement un adulte seul relativement jeune. La fréquence de ces situations dans la société française s’est régulièrement accrue depuis la fin des années 2000, atteignant 26,5 pour mille en 2017. La population concernée se renouvelle néanmoins fortement au cours du temps.

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