Derniers résultats

La pollution de l’air par les particules de diamètre inférieur ou égal à 10 micromètres (PM10)

Environnement
Publié le 29/12/2023
Les concentrations de PM10 ont baissé sur la période 2007-2022. Il en est de même pour le pourcentage de stations de mesure où les seuils réglementaires de qualité de l’air pour la protection de la santé ne sont pas respectés. En 2022, ces seuils ne sont pas respectés dans deux agglomérations. Cette année est par ailleurs marquée par trois épisodes de pollution d’ampleur nationale en métropole, ainsi que par des épisodes de pollution consécutifs aux apports de poussières désertiques dans les Antilles et en Guyane et aux feux de forêts de l’été en France métropolitaine.

Date de la dernière mise à jour : 29 décembre 2023.

Répartition spatiale des concentrations de PM10

Les particules dans l’air font l’objet d’une préoccupation importante du fait de leurs impacts sanitaires. Elles sont habituellement classées par taille. Actuellement, seules les concentrations des PM10 et des particules fines de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm (PM2,5) sont réglementées au niveau européen.

Sur la période 2018-2022, les concentrations moyennes annuelles de PM10 les plus élevées sont observées dans les régions Hauts-de-France, Île-de-France et Provence-Alpes-Côte d’Azur. En 2018 et 2019, les régions Auvergne-Rhône-Alpes et Grand Est sont également concernées ainsi que la Normandie en 2018. En 2022, la Nouvelle-Aquitaine affiche localement des concentrations moyennes élevées de PM10 dues notamment aux particules provenant des feux de forêt survenus en Gironde durant l’été.

Évolution des concentrations de PM10

Les concentrations moyennes annuelles de PM10 mesurées en milieu urbain ont diminué significativement sur la période 2007-2022. Cette tendance est observée dans les zones éloignées de toutes sources directes de pollution (fond urbain) et à proximité du trafic routier. Ces progrès s’expliquent notamment par les actions mises en place pour réduire les rejets de PM10 telles que l’amélioration des performances des installations de combustion de la biomasse.

En 2022, les concentrations moyennes annuelles de PM10 sont de 16 µg/m3 en fond urbain et de 21 µg/m3 à proximité du trafic routier.

Des variations interannuelles sont toutefois observées, la présence des particules dans l'air étant liée à la fois :

  • aux rejets directs dans l’air de particules par les activités humaines et des sources naturelles ;
  • à la formation de particules par réaction entre plusieurs polluants déjà présents dans l’atmosphère ;
  • aux conditions météorologiques ;
  • au transport à longue distance de polluants.

En 2020, les mesures de gestion de la pandémie de Covid-19 ont légèrement accentué la tendance à la baisse, les particules provenant en grande partie de sources non concernées par ces mesures (chauffage résidentiel, agriculture, poussières naturelles). Les concentrations de 2022 sont équivalentes à celles de 2019 (avant la pandémie).

Évolution de la situation réglementaire des agglomérations

La réglementation européenne fixe deux seuils pour la protection de la santé pour les PM10, appelés valeurs limites : l’un en moyenne journalière et l’autre en moyenne annuelle.

Sur la période 2007-2022, le pourcentage de stations de mesure où le seuil réglementaire journalier en PM10 n’est pas respecté a baissé dans les agglomérations de 50 000 à 250 000 habitants et dans celles de plus de 250 000 habitants. En 2022, ces pourcentages sont respectivement de 0,77 % et 0,92 %.

Sur la période 2007-2022, le pourcentage de stations de mesure ne respectant pas le seuil réglementaire annuel en PM10 a diminué dans les agglomérations de plus de 250 000 habitants. Il est même nul depuis 2020. Dans les agglomérations de 50 000 à 250 000, ce pourcentage est très faible (moins de 1 %) sur toute la période.

Situation réglementaire des agglomérations en cartes

En 2022, les seuils réglementaires fixés pour la protection de la santé (valeurs limites) pour les PM10 ne sont pas respectés dans deux agglomérations : Mamoudzou (Mayotte) et Marseille - Aix-en-Provence.

À Mamoudzou, le seuil journalier et le seuil annuel ne sont pas respectés au niveau d’une station de mesure.

Pour l’agglomération de Marseille - Aix-en-Provence, seul le seuil journalier est dépassé et une seule station de mesure est concernée. La contribution naturelle liée aux poussières désertiques du Sahara y est substantielle en 2022 et sans celle-ci le seuil journalier n’aurait pas été dépassé.

Épisodes de pollution en PM10

Un épisode de pollution est caractérisé par le dépassement des seuils réglementaires de qualité de l’air fixés pour la protection de la santé humaine à court terme (seuil d’information et seuil d’alerte), pour un ou plusieurs polluants. Il est considéré d’ampleur nationale lorsque la superficie des territoires concernés s’étend sur trois régions administratives ou plus et qu’il concerne une période de deux jours consécutifs ou plus.

Les périodes propices aux épisodes de pollution en PM10 sont l’hiver et le début du printemps. Les conditions anticycloniques hivernales favorisent l’accumulation des particules près du sol. Les températures basses engendrent une augmentation des émissions de particules et de leurs précurseurs, notamment à cause de l’utilisation du bois pour se chauffer, du trafic automobile et des activités industrielles. En fin d’hiver et au début du printemps, les émissions des activités agricoles jouent un rôle important dans la formation de particules. Elles s’ajoutent et interagissent avec celles du trafic routier, de l’industrie et, selon les conditions, du chauffage résidentiel.

Des phénomènes naturels, tels que le transport de panaches volcaniques ou de poussières désertiques d’Afrique, peuvent également conduire à des augmentations parfois conséquentes des concentrations de particules. C’est le cas régulièrement en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique. Les feux de forêts ou la pratique de l’écobuage peuvent aussi contribuer à une dégradation de la qualité de l’air.

En 2022, trois épisodes de pollution d’ampleur nationale touchent la France métropolitaine : deux en hiver et un au début du printemps.
Les Antilles et la Guyane sont confrontés à des épisodes de pollution locaux consécutifs aux apports de poussières désertiques.
Des épisodes de pollution consécutifs aux feux de forêt sont observés en juillet et août, en Gironde notamment.

Données

Données relatives aux concentrations et aux dépassements des seuils réglementaires des polluants de 2000 à 2022

Les données sont mises à disposition au travers d’un explorateur qui permet notamment de prévisualiser les fichiers de données et de sélectionner le format de téléchargement. Elles sont également disponibles au moyen d’une interface de programmation applicative (API), qui permet d’automatiser les requêtes.

Les indicateurs mis à disposition sont organisés selon le niveau géographique d’agrégation des données : national ou territorial.

Ils couvrent au maximum la période 2000-2022 (2007-2022 ou 2009-2022 pour certains indicateurs et polluants). Ils concernent les cinq polluants les mieux suivis de 2000 à 2022 : SO2, NO2, O3, PM10 et PM2,5.

Certains indicateurs permettent d’apprécier l’évolution des niveaux de polluants et d’autres de l’évolution du respect de certains seuils réglementaires.

Pour en savoir plus