Date de la dernière mise à jour : 30 novembre 2022
Les concentrations en PM10
Les particules dans l’air font l’objet d’une préoccupation importante du fait de leurs impacts sanitaires. Elles sont identifiées selon leur diamètre aérodynamique : les PM10, les particules de diamètre inférieur ou égal à 2,5 µm (PM2,5), les particules de diamètre inférieur ou égal à 1 μm (PM1) et celles de diamètre inférieur ou égal à 0,1 μm (particules ultrafines). Les PM10 correspondent aux particules dites « inhalables ». Actuellement, seules les concentrations des PM10 et des PM2,5 sont réglementées au niveau européen.
Les concentrations moyennes annuelles de PM10 mesurées en milieu urbain ont diminué significativement sur la période 2007-2021, que ce soit dans les zones éloignées de toutes sources directes de pollution (fond urbain) ou à proximité du trafic routier. Ces progrès s’expliquent notamment par les actions mises en place pour réduire les émissions de PM10 telles que le perfectionnement des performances des techniques de dépoussiérage dans l’industrie, l’arrêt de l’exploitation des mines à ciel ouvert et souterraines, l’amélioration des performances des appareils de combustion de la biomasse.
Des variations interannuelles des concentrations de PM10 sont toutefois observées, la présence des particules dans l'air étant liée à la fois :
- aux rejets directs dans l’air de particules par les activités humaines et des source naturelles (émissions primaires) ;
- à la formation de particules par réactions chimiques entre plusieurs polluants gazeux et/ou particules déjà présents dans l’atmosphère (particules secondaires) ;
- aux conditions météorologiques ;
- au transport à longue distance de polluants.
Les mesures exceptionnelles de limitation des déplacements et de l’activité économique, liées à la gestion de la pandémie de Covid-19, ont légèrement accentué la tendance à la baisse en 2020. Cela s’explique par le fait que les particules proviennent d’autres sources (chauffage résidentiel, agriculture, poussières naturelles) qui n’étaient pas concernées par les mesures de lutte contre la pandémie de Covid-19.
En 2021, les moyennes annuelles en milieu urbain sont de 15 µg/m3 en fond urbain et de 20 µg/m3 à proximité du trafic routier, soit 1,3 fois plus élevées qu’en fond urbain.
La situation des agglomérations vis-à-vis des seuils réglementaires de qualité de l’air fixés pour la protection de la santé pour les PM10
Sur la période 2007-2021, le pourcentage de stations de mesure ne respectant pas le seuil réglementaire journalier en PM10 fixé pour la protection de la santé a baissé dans les agglomérations de 50 000 à 250 000 habitants et dans celles de plus de 250 000 habitants. En 2021, ces pourcentages sont respectivement de 4,3 % et 0 %.
Les épisodes de pollution en PM10 en France
Un épisode de pollution est caractérisé par le dépassement des seuils réglementaires de qualité de l’air fixés pour la protection de la santé humaine à court terme, pour un ou plusieurs polluants. Il est considéré d’ampleur nationale lorsque la superficie des territoires concernés s’étend sur trois régions administratives ou plus et qu’il concerne une période de deux jours consécutifs ou plus.
Les épisodes de pollution aux particules PM10 peuvent survenir en conditions anticycloniques hivernales. Ces dernières favorisent l’accumulation des particules près du sol que les vents, le plus souvent de faible intensité, dispersent peu. Les températures basses accentuent les émissions de particules et de leurs précurseurs, induites par le chauffage résidentiel, comme lors de l’hiver 2016-2017.
En fin d’hiver et au début du printemps, des épisodes de pollution aux particules peuvent également être observés. Ils se singularisent par l’influence des émissions d’ammoniac NH3 liées aux activités agricoles qui s’ajoutent et interagissent avec les polluants émis par les activités industrielles et les transports– comme en 2014, 2015 et 2018.
Des phénomènes naturels, tels que le transport de panaches volcaniques ou de poussières désertiques d’Afrique, peuvent également conduire à des augmentations parfois conséquentes des concentrations de particules, comme celles que l’on observe régulièrement en Guyane, en Guadeloupe et en Martinique. En 2018, le Laboratoire central de surveillance de la qualité de l’air (LCSQA) a réalisé une étude de caractérisation chimique des particules en Martinique confirmant le rôle significatif joué par les poussières sahariennes, mais également les sels de mer, dans la survenue d’une partie des dépassements du seuil journalier pour les PM10. Une autre étude du LCSQA, publiée en janvier 2022, montre que c’est également le cas pour l’année 2017.
Les feux de forêts, qu’ils soient d’origine naturelle, accidentelle ou délibérée, peuvent aussi contribuer à une dégradation de la qualité de l’air.