Les éco-activités en France en 2020 – Synthèse des connaissances

Environnement
Publié le 09/12/2022
Les éco-activités regroupent les entreprises, administrations et associations ayant pour finalité la protection de l'environnement ou la gestion durable des ressources naturelles. Si elles occupent une place encore modeste dans l’ensemble des activités économiques françaises, les éco-activités progressent plus vite que l’ensemble de l’économie, tirées par la croissance de l’agriculture biologique, des énergies renouvelables et de la maîtrise de l’énergie.

2,2 % de la valeur ajoutée de l’économie nationale

En 2020, la valeur ajoutée provenant des éco-activités s’élève à 46,2 milliards d’euros (Md€), soit 2,2 % de celle de l’ensemble des branches au niveau national. Les énergies renouvelables, la maîtrise de l'énergie, l'agriculture biologique et la gestion des eaux usées et des déchets génèrent 71 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des éco-activités. Entre 2004 et 2020, la valeur ajoutée des éco-activités s’est accrue en moyenne de 4,2 % par an contre 1,9 % pour l’ensemble de l’économie (respectivement + 2,2 % et + 0,6 %, hors inflation).

La part des éco-activités dans la valeur ajoutée totale passe ainsi de 1,6 % en 2004 à 2,2 % en 2020. En 2020, la valeur ajoutée des éco-activités se stabilise (+ 0,1 % après 1,7 % en 2019) dans un contexte de récession économique lié à la crise sanitaire.

 

Évolution de la valeur ajoutée dans les éco-activités, entre 2004 et 2020
En
indice base 100 en 2004 à partir de valeurs en euros courants

 

- - © SDES

p = données provisoires.
Champ : France.
Sources : SDES ; Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2014 ; Ademe ; Agence Bio

Forte progression de l'agriculture biologique, des EnR et de la maîtrise de l'énergie

La forte progression des éco-activités tient au dynamisme de certains de ses sous-secteurs.


La valeur ajoutée de l’agriculture biologique a ainsi crû en moyenne de 13 % par an entre 2004 et 2020. Le nombre d’exploitations engagées dans ce mode de production a été multiplié par près de 5 entre 2004 et 2020. D’après l’Agence Bio, on en compte 53 251 en 2020 (58 413 en 2021). La part des surfaces cultivées en mode de production biologique est passée de 1,9 % en 2004 à 9,5 % en 2020 (10,3 % en 2021).

Avec une croissance moyenne de 6,4 % par an entre 2004 et 2020, la production d’énergie renouvelable contribue également à la progression d’ensemble des éco-activités. Les filières photovoltaïque, éolien, bois-énergie, pompes à chaleur et hydroélectricité dégagent les montants de valeur ajoutée les plus élevés au sein des énergies renouvelables. Si la part des filières biogaz et géothermie dans la valeur ajoutée de l’ensemble des énergies renouvelables reste modeste (6 % pour la somme des deux), elles sont en croissance rapide au cours des dernières années : hausse de leur valeur ajoutée entre 2015 et 2020 de 28 % et de 14 % par an respectivement.


Les activités liées à la maîtrise de l'énergie soutiennent également la croissance des éco-activités depuis 2004, même si leur valeur ajoutée baisse de 6 % en 2020. Les activités contribuant à la préservation ou à la restauration de la biodiversité et des paysages occupent une place relativement limitée : 3,7 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des éco-activités en 2020. Cependant, leur progression est plus élevée que la moyenne des éco-activités : croissance moyenne de 5,9 % par an entre 2004 et 2020 contre 4,2 %.

 

Production, valeur ajoutée et commerce extérieur dans les éco-activités en 2020
En millions d’euros courants

 

Valeur ajoutée

(p)

Production

(p)

Exportations

Importations

Balance commerciale

Protection de l'environnement

22 100

55 450

3 300

3 850

- 550

Protection de l'air extérieur

950

4 550

2 350

2 750

- 400

Gestion des eaux usées

5 500

12 650

400

400

0

Gestion des déchets

6 500

16 600

400

600

- 200

Protection contre les radiations

350

800

200

100

100

Protection des sols, des eaux souterraines et des eaux de surface

6 700

16 650

     

   dont Agriculture biologique

5 850

14 600

     

Lutte contre le bruit

450

1 350

     

Protection de la biodiversité et des paysages

1 700

2 900

     

Gestion des ressources

18 000

53 300

5 950

5 600

350

Gestion des ressources en eau

250

700

     

Gestion durable de la forêt

1 600

3 150

     

Récupération de matières pour recyclage

1 800

7 150

3 350

1 250

2 100

Production d'énergies renouvelables

8 050

24 550

2 250

3 100

- 850

Maîtrise de l'énergie

6 300

17 800

350

1 250

- 900

Activités transversales

6 150

10 550

     

Administration générale relative à l'environnement

3 050

4 150

     

R&D environnementale

2 050

3 900

     

Ingénierie environnementale

1 050

2 550

     

Ensemble des éco-activités

46 200

119 300

9 250

9 450

- 200

Évolution 2020/2019 (en %)

0,1

0,4

- 0,7

2,3

 

Évolution en moyenne annuelle 2020/2004 (en %)

4,2

4,3

4,7

7,5

 

Ensemble des branches

2 061 450

4 015 922

432 450

483 350

- 50 900

Évolution de l'ensemble des branches 2020/2019 (en %)

- 5,0

- 6,9

- 16,9

- 13,3

 

Évolution de l'ensemble des branches,
moyenne annuelle 2020/2004 (en %)

2,3

1,9

1,7

2,4

 

Part des éco-activités dans l'ensemble des branches (en %)

2,2

3,0

2,1

2,0

 

(p) = données provisoires.
Notes : les exportations et les importations sont évaluées franco à bord (FAB) ; les échanges extérieurs portant sur l'agriculture et les services sont exclus ; du fait des arrondis, les totaux et sous-totaux peuvent différer de la somme des composantes.
Champ : France.
Sources : SDES ; Insee, Ésane, EAP, Comptes nationaux base 2014 ; Douanes ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2022

Déficit de la balance commerciale des éco-activités

En 2020, les exportations de produits relevant des éco-activités s’élèvent à 9,2 Md€ et les importations à 9,4 Md€. La balance commerciale des éco-activités apparaît ainsi déficitaire d’un peu plus de 200 millions d’euros (M€), alors que de 2004 à 2019, elle était toujours en excédent, dépassant même les 2 Md€ en 2006 et 2007.

La forte progression des importations de véhicules électriques en 2019 et 2020 explique en grande partie cette dégradation. Par ailleurs, le solde relatif aux matières premières de recyclage, structurellement positif, se réduit entre 2018 et 2020, passant de + 2,6 Md€ à + 2,1 Md€. 

 

Évolution des exportations et des importations dans les éco-activités
En
millions d’euros courants

 

- - © SDES

Note : les exportations et les importations sont évaluées FAB (franco à bord).
Sources : Douanes ; Ademe ; Agence Bio ; Eurostat. Traitements : SDES, 2022

 

En 2020, le solde commercial des éco-activités est déficitaire dans les domaines des énergies renouvelables, de la maîtrise de l’énergie (près de 900 M€ de déficit dans les deux cas), de la protection de l’air extérieur (véhicules électriques) et de la gestion des déchets.


Le commerce extérieur des activités de maîtrise de l’énergie et de production d’énergie renouvelable apparaît régulièrement déficitaire depuis 2008. En 2020, les principales contributions au déficit relèvent de l’électroménager performant, du biodiesel, des foyers-poêles, chaudières et cuisinières à bois, des composants pour l’énergie éolienne ou photovoltaïque et des produits destinés à l’isolation des habitations (panneaux en fibre de verre, laines de laitier, plaques en polystyrène). Les sacs à déchets sont également nettement plus importés qu'exportés (390 M€ contre 105 M€ en 2020).


En revanche, les échanges extérieurs de matières premières de recyclage sont en excédent de 2,1 Md€ en 2020. Les ventes à l'étranger de métaux de récupération (issus des déchets et résidus de fonte, fer, acier et cuivre) excèdent largement leurs achats par des non-résidents. L’excédent commercial pour les métaux recyclés s’élève à 2 Md€ en 2020, en légère baisse par rapport aux trois années précédentes (entre 2,2 et 2,3 Md€). L’excédent commercial relatif aux papiers-cartons recyclés s’amenuise au fil des ans : il s’élève à 110 M€ en 2020 après avoir atteint 270 M€ en 2017. Il en est de même pour les matières à base de plastique ou de caoutchouc recyclés. Si, depuis 2008, la valeur exportée dépasse systématiquement celle importée, l'excédent se contracte régulièrement depuis 2012, passant de 180 M€ cette année à 40 M€ en 2020.

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