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Les éco-activités et l'emploi environnemental en 2022

Environnement
Publié le 25/06/2025
En 2022, les éco-activités représentent 2,7 % de la valeur ajoutée de l’ensemble des activités économiques et 2,6 % de l’emploi total en France. L’agriculture biologique, les activités de maîtrise de l’énergie, de production d’énergies renouvelables et de gestion des déchets regroupent les volumes d’emploi les plus importants. Entre 2004 et 2022, la valeur ajoutée des éco-activités a progressé en euros courants à un rythme annuel bien plus élevé que celui de l’ensemble de l’économie : + 4,7 % contre + 2,5 %. Excédentaire entre 2004 et 2018, le commerce extérieur des éco-activités apparaît déficitaire depuis 2019 en lien avec la forte progression des importations de véhicules électriques.

Les éco-activités mobilisent 2,6 % de l’emploi national

La valeur ajoutée des éco-activités a plus que doublé entre 2004 et 2022 en euros courants : hausse de 130 % contre + 56 % pour l’ensemble des branches. Hors inflation, les progressions sont respectivement de 81 % et de 23 %. Ce dynamisme plus marqué s’accompagne d’une progression également supérieure de l’emploi : + 86 % dans les éco-activités contre + 15 % dans l’ensemble de l’économie.

Malgré ce dynamisme plus fort, les éco-activités occupent une place encore modeste dans l’ensemble des activités économiques françaises : 2,7 % de la valeur ajoutée et 2,6 % de l’emploi total.


Production, valeur ajoutée, emploi et commerce extérieur dans les éco-activités en 2022
En millions d'euros et en équivalents temps plein

© SDES

Notes : les exportations et les importations sont évaluées franco à bord (FAB) ; les échanges extérieurs portant sur l'agriculture et les services n'étant pas valorisés au niveau des éco-activités, ils ont été exclus de la ligne « Ensemble des branches » pour les exportations et importations. Celles-ci portent sur les produits industriels (sections NAF B à E pour : industries extractives ; industrie manufacturière ; énergie ; eau potable, assainissement, déchets, dépollution).
Du fait des arrondis, les totaux et sous-totaux peuvent différer de la somme des catégories.
Champ : France.
Sources : SDES ; Insee, Ésane, EAP, Comptes nationaux base 2020 ; Douanes ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2025

 

En 2022, la valeur ajoutée des éco-activités croît de 7,2 % à prix courants. C’est une progression fortement ralentie par rapport à celle enregistrée en 2021, année marquée par un rebond de l’activité économique après les difficultés liées aux confinements intervenus en 2020. L’agriculture biologique et la production d’énergies renouvelables sont les activités qui contribuent le plus à la hausse de la valeur ajoutée des éco-activités en 2022.


Évolution de la valeur ajoutée et de l'emploi dans les éco-activités et dans l'ensemble de l'économie, entre 2004 et 2022
En indice base 100 en 2004

© SDES

Note : valeur ajoutée en euros courants, emploi en équivalents temps plein.
Champ : France.
Sources : SDES ; Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2020 ; Ademe, Agence Bio. Traitements : SDES, 2025

143 000 emplois dans l’agriculture biologique

Les éco-activités emploient 784 200 personnes en équivalents temps plein (ETP) en 2022. Les activités les plus pourvoyeuses d’emploi sont l’agriculture biologique et la maîtrise de l’énergie avec respectivement 143 100 et 137 500 ETP. Les filières de production d’énergies renouvelables totalisent 125 000 ETP. Les domaines de la gestion des déchets et de l’assainissement des eaux usées avec respectivement 103 200 ETP et 64 900 ETP mobilisent également des effectifs importants. À eux seuls, ces cinq domaines représentent près des trois quarts de l’emploi des éco-activités.

Ventilées par type d’activité, les éco-activités sont constituées à 37 % par des emplois de service. Un peu plus d’un tiers de ces emplois sont issus de la gestion des déchets. Des emplois de service sont pourvus également dans l’administration générale (18 %), la gestion des eaux usées (12 %), les activités de préservation de la biodiversité (11 %), la R&D (8 %), l’ingénierie (5 %). Des activités d’enseignement, pour la délivrance de formations environnementales, ont été associées à la plupart des domaines environnementaux. Le regroupement de ces emplois   constitue 4 % du total de l’emploi dans les éco-activités. Dans ces dernières, les emplois de service relèvent à parts quasi égales des administrations publiques et du secteur privé. Dans la gestion des déchets et des eaux usées, la distinction entre secteur public et secteur privé dépend du mode de gestion adopté par les intercommunalités, soit en délégation de service public, soit en régie.

Un peu plus du quart des emplois est situé dans la construction. Cela porte sur des travaux de rénovation énergétique des logements, d’installation de pompes à chaleur ou de panneaux photovoltaïques, de construction d’habitations à faible consommation énergétique, de centres de tri des déchets ou de stations d’épuration, de remplacement et entretien des canalisations pour la collecte des eaux usées, etc.

Près d’un cinquième des emplois des éco-activités relève de l’agriculture. Il s’agit essentiellement des emplois de l’agriculture biologique, en fort développement au cours de la décennie 2010.

La fabrication ou la production de biens (produits manufacturés, électricité ou chaleur renouvelable, récupération de matières de recyclage) représentent 15 % des emplois. Ces effectifs sont mobilisés pour la fabrication d’équipements nécessaires à la fourniture d’énergie renouvelable ainsi qu’à leur exploitation. Ils portent aussi sur la fabrication de produits sobres en énergie (équipements ménagers les plus performants), de véhicules électriques et sur la préparation de matières premières usagées en vue de leur recyclage.

L’emploi dans la production auxiliaire correspond aux moyens en personnel de l’entreprise ou de l’établissement chargés d’assurer le respect de normes environnementales (par exemple la maintenance ou l’exploitation de machines destinées à filtrer ou épurer l’air ou l’eau avant d’être rejetés). Ces emplois représentent à peine plus de 1 % du total, mais ils contribuent à la décarbonation de l’industrie et à la sobriété des activités économiques dans l’usage des ressources naturelles.


Emploi par type d'activité en 2022
En équivalents temps plein

© SDES

Note : du fait de la présence d’arrondis, les totaux peuvent différer de la somme des emplois en colonne ou en ligne.
Champ : France.
Sources : SDES ; Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2020 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2025

Des activités en croissance rapide

Entre 2004 et 2022, les éco-activités ont créé un peu plus de 360 000 emplois. Il s’agit de créations nettes d’emplois au sein de ce périmètre, mais qui ont pu se substituer à des emplois détruits dans d’autres activités. Ainsi, la création d’une ferme en exploitation biologique ne crée aucun emploi à l’échelle du secteur agricole tout entier lorsque cela procède d’une conversion.

Sur les 360 000 emplois supplémentaires que comptent les éco-activités en 2022 par rapport à 2004, plus des trois quarts proviennent de l’agriculture biologique (32 %), de la production d’énergies renouvelables (26 %) et des activités de maîtrise de l’énergie (18 %). Dans ces trois groupes d’activité, l’emploi s’est accru de respectivement 10 %, 8 % et 4 % par an en moyenne sur la période 2004-2022.

L’assainissement des eaux usées, la gestion de la forêt et la protection contre les radiations sont les seuls domaines environnementaux dans lesquels l’emploi a reculé entre 2004 et 2022.


Évolution du nombre d’emplois par domaine environnemental
En équivalents temps plein

© SDES

Note : la protection des sols, des eaux souterraines et des eaux de surface inclut l’agriculture biologique.
Champ : France.
Sources : SDES ; Insee, EAP, Ésane, Comptes nationaux base 2020 ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2025

 

Certaines activités progressent rapidement au cours des dernières années. Ainsi, l’emploi dans la filière biogaz a été multiplié par trois entre 2017 et 2022, en lien avec l’accroissement des capacités de production. Cela s’est traduit par la mise en service de nombreuses unités en 2022, en majorité pour de la cogénération, mais aussi pour l’injection dans les réseaux.

Après une première croissance importante entre 2004 et 2008, suivie d’un reflux jusqu’en 2013, le volume d’emploi dans la filière des pompes à chaleur augmente à nouveau sensiblement depuis 2014. On compte ainsi trois fois plus d’emplois dans cette filière en 2022 qu’en 2017. La forte hausse de la demande au cours des dernières années suscite la création de nombreux emplois d’installation, de forage, de fabrication et de maintenance.  

Avec la construction et la mise en service de différents parcs éoliens en mer, l’emploi dans l’éolien en mer posé a crû fortement au cours des dernières années, passant de 2 000 à 6 400 emplois entre 2017 et 2022.

Enfin, l’emploi dans la construction de véhicules électriques a été multiplié par dix entre 2017 et 2022. La production de véhicules électriques et hybrides rechargeables représente 6,8 % de l’emploi dans l’ensemble de l’industrie automobile en 2022 contre 0,6 % en 2017.

La croissance de l’emploi dans les éco-activités n'engendre pas forcément de créations nettes d'emplois à l'échelle de l'économie nationale. On observe en effet des destructions d’emplois dans des activités plus traditionnelles ou des reconversions. Par exemple, le dynamisme de l’emploi dans l’agriculture biologique ne permet pas de contrecarrer la baisse régulière du nombre d’emplois agricoles.

Le même phénomène touche l’industrie automobile avec l’électrification des véhicules. Encore marginale dans les années 2000, la production de véhicules électriques, s’est fortement développée au cours de la décennie suivante avec une franche accélération à partir de 2018. Cet essor n’a cependant pas permis d’inverser la tendance à la baisse des effectifs de l’industrie automobile (40 000 emplois perdus entre 2010 et 2022).

Une diffusion variable selon les branches

Si l’emploi dans les éco-activités constitue 2,6 % de l’emploi total, il s’agit d’une moyenne qui masque l’inégale diffusion de ces activités dans les différentes branches.

La part des éco-activités dans l’ensemble des emplois agricoles (agriculture biologique, sylviculture) s’est fortement accrue entre 2004 et 2022, passant de 4,6 % à 21,9 %. Cette forte progression est portée par l’agriculture biologique, le nombre d’emplois dans la sylviculture ayant diminué.

Dans les industries manufacturières et extractives, 2,4 % des emplois relèvent des éco-activités en 2022, contre 1,4 % en 2004. Pour certains produits manufacturés, le marché a connu une expansion rapide sur tout ou partie de la période 2004-2022 (véhicules électriques, foyers-poêles à bois, biocarburants, pompes à chaleur), alors que pour d’autres il s’est tari (échappements automobiles, sacs à déchets).

Dans la production d’énergie, 29 % des emplois relèvent des éco-activités, contre 15 % en 2004. Il s’agit notamment des emplois assurant l’exploitation et la maintenance des équipements fournissant de l’énergie renouvelable : filières hydroélectricité, bois-énergie, éolien, photovoltaïque et, dans une moindre mesure, la géothermie et le biogaz, dont l’essor est plus récent.

Les éco-activités représentent 10,3 % des emplois de la construction en 2022, contre 5,7 % en 2004. Il s’agit notamment des emplois relatifs à la rénovation énergétique des logements, à la construction de bâtiments à haute performance énergétique ou à la construction d’équipements de traitement des eaux usées ou des déchets (stations d’épuration, déchetteries). La progression de ces emplois est en partie stimulée par le contexte réglementaire avec la mise aux normes de stations d’épuration des eaux usées ou les mesures de soutien à l’isolation des logements.

Dans les activités de service dans lesquelles les éco-activités sont présentes, ces dernières restent marginales. Les éco-activités génèrent 1,4 % des emplois de l’ensemble des activités suivantes : transports-entreposage, information et communication, services administratifs et de soutien, activités spécialisées scientifiques et techniques et administration publique. Quant à l’enseignement, le constat est similaire, même si l’on observe une certaine progression de 0,6 % à 1,5 % entre 2004 et 2022.

Avec la prise en compte croissante des enjeux liés au changement climatique et à l’épuisement des ressources naturelles, des potentialités de développement existent, notamment dans l’architecture, l’ingénierie, la recherche et développement et l’enseignement.


Part des éco-activités dans l’emploi total par branche
En % des ETP totaux

© SDES

Notes : le ratio est calculé au niveau section de la nomenclature d’activités (NAF) pour les lettres A, B, C, D, F, les sections B et C étant regroupées étant donné les très faibles effectifs présents dans la première. Pour les services le ratio se réfère à l’ensemble des sections H, J, M, N, et O, dans lesquelles les éco-activités sont présentes. N’est pas représentée sur ce graphique, la part des éco-activités dans la section E (production et distribution d’eau ; assainissement, gestion des déchets et dépollution) car hormis la production et distribution d’eau potable toutes les activités de cette section sont considérées comme spécifiquement environnementales (les parts approchent les 100 %).
Champ : France.
Sources : SDES ; Insee, Ésane, EAP, Comptes nationaux base 2020 ; Douanes ; Ademe ; Agence Bio. Traitements : SDES, 2025

Le déficit de la balance commerciale se creuse

En 2022, sur le champ des produits relevant des éco-activités, les importations s’élèvent à 21,4 milliards d’euros (Md€), soit 2,8 % des importations de produits industriels, tandis que les exportations s’établissent à 14,1 Md€, soit 2,2 % des exportations de produits industriels. La balance commerciale des éco-activités apparaît ainsi déficitaire de 7,3 Md€. De 2004 à 2018, le solde commercial des éco-activités était toujours en excédent, dépassant même les 2 Md€ en 2006 et 2007. Un premier déficit, cependant très limité (- 300 millions d’euros), apparaît en 2019. Il s’accroît fortement au cours des trois années suivantes avec une progression des importations nettement plus rapide que celles des exportations.

La forte progression des importations de véhicules électriques depuis 2019 explique en grande partie la dégradation du solde commercial des éco-activités. Les exportations de véhicules électriques progressent également, mais à un rythme bien plus modéré : entre 2018 et 2022, la valeur des exportations est multipliée par trois, celle des importations par près de 17. En 2022, le solde commercial relatif aux véhicules électriques est déficitaire de 5,4 Md€, expliquant près des trois quarts du déficit des éco-activités.

Les échanges extérieurs de produits relatifs aux énergies renouvelables contribuent également à la détérioration du solde commercial des éco-activités. Leur solde est négatif de 5 Md€ en 2022 contre 2,9 Md€ en 2021, en raison de la hausse de la valeur des importations de biocarburants et dans une moindre mesure de celle des modules photovoltaïques.

Les matières premières de recyclage dégagent, pour leur part, un solde commercial positif de 4,3 Md€, à peine plus élevé que celui observé en 2021 (4,1 Md€ après 2,1 Md€ en 2020). Les échanges extérieurs sur les matières métalliques usagées sont régulièrement excédentaires depuis 2004. Les valeurs d’échange sont nettement plus élevées que pour les autres matières récupérées, ces dernières pesant de ce fait assez peu dans le solde. On note toutefois un solde commercial positif pour les papiers et cartons recyclés (+ 260 M€ en 2022). Les échanges extérieurs de matières usagées à des fins de recyclage permettent d’amoindrir le déficit commercial des éco-activités.


Évolution des exportations et des importations dans les éco-activités
En millions d'euros courants

© SDES

Note : les exportations et les importations sont évaluées franco à bord (FAB).
Sources : Douanes ; Ademe ; Observatoire des énergies de la mer. Traitements : SDES, 2025

La part des éco-activités en dessous de la moyenne européenne

Pour comparer le poids des éco-activités entre pays de l’Union européenne (UE), il est préférable d’exclure les activités de construction visant la maîtrise de l’énergie car celles-ci font l’objet d’évaluations suivant des approches divergentes entre pays, notamment pour la construction des bâtiments les plus économes en énergie.

Hors activités de construction et de rénovation de bâtiments en vue de la maîtrise de l’énergie, les éco-activités représentent 2,3 % de la valeur ajoutée de la France en 2022, ce qui la situe en dessous de la moyenne de 3,2 % de l’UE.

Le verdissement de l’économie paraît plus avancé en Finlande et en Autriche, dont les parts de la valeur ajoutée dans les éco-activités (hors maîtrise de l’énergie dans le bâtiment) s’élèvent respectivement à 5,9 % et 5,2 %.

La Finlande se place en tête des pays de l’UE au regard de la part des activités de production d’énergies renouvelables dans la valeur ajoutée totale. C’est également le cas de la gestion des aires forestières, très fortement surreprésentée en Finlande en comparaison des autres pays de l’UE.

En Autriche, la part des activités de protection des sols et des masses d’eau dans la valeur ajoutée totale est deux fois plus élevée qu’au niveau de l’UE. L’Autriche figure par ailleurs dans le peloton de tête des pays européens au regard de la part de la production d’énergies renouvelables dans la valeur ajoutée totale.


Part des éco-activités, hors maîtrise de l’énergie dans le bâtiment, dans la valeur ajoutée brute totale dans les pays de l’Union européenne en 2022
En %

© SDES

Note : ratio non disponible pour les Pays-Bas ; données provisoires pour la France, la Grèce et le Portugal ; données estimées l'UE, l'Allemagne, l’Irlande et la Slovaquie ; données en rupture de série pour l'Allemagne.
Pour des raisons de comparabilité, les activités de construction à finalité de maîtrise de l’énergie (CReMA 13B) ont été retirées de la valeur ajoutée des éco-activités. La valeur ajoutée de ces activités n’étant pas publiée pour l’UE dans son ensemble, elle a été estimée d’après la somme des montants renvoyés par les États membres. Cette somme a été retirée de la valeur ajoutée des éco-activités de l’UE.
Source : Eurostat

Des activités économiques multiples à vocation environnementale

Les éco-activités regroupent les entreprises ou certains de leurs établissements, les administrations publiques et les associations dont l’objet est la préservation de l’environnement et des ressources naturelles.

Elles produisent différents types de biens ou services :

  • des procédés ou technologies permettant de prévenir, réduire ou mesurer les dommages à l’air, au climat, à l’eau, aux sols et/ou de minimiser l’usage des ressources naturelles ;
  • des installations ou équipements permettant de traiter les déchets et les eaux usées (stations d’épuration), produire des énergies renouvelables et de restaurer les milieux naturels dégradés ;
  • des travaux de rénovation ou de construction de bâtiments visant la sobriété énergétique ;
  • des services de gestion des déchets, des eaux usées, de lutte contre le bruit, de protection de la biodiversité, de gestion durable de la forêt et de l’ensemble des ressources minérales et énergétiques, ainsi que les services de soutien ou de développement (formations environnementales, administration générale, ingénierie, R&D, etc.).

La production porte sur des activités marchandes ou non marchandes. Dans certains cas, elle peut s’exercer pour usage final propre ou à titre auxiliaire (voir méthodologie).

Méthodologie

Les éco-activités regroupent les activités économiques qui produisent des biens ou services ayant pour finalité la protection de l’environnement ou la gestion durable des ressources naturelles.

Elles sont classées par domaine environnemental : neuf domaines relèvent de la protection de l'environnement (classification CEPA adoptée comme norme internationale en 2002) et sept domaines de la gestion durable des ressources naturelles (classification CReMA développée sous l’égide d'Eurostat). À partir de 2025, la nouvelle classification des finalités environnementales (en anglais CEP) se substitue à la CEPA et la CReMA dans les transmissions de données pour les comptes économiques de l’environnement européens. La CEP, adoptée comme norme statistique internationale en 2024, couvre l’ensemble du champ de la protection de l’environnement et de la gestion des ressources naturelles et conserve les principes généraux des deux précédentes classifications.

Cette publication se fonde sur de multiples sources de données :

  • SDES : comptes de la dépense de protection de l’environnement mobilisant notamment les résultats de l’enquête Antipol de l'Insee (enquête annuelle sur les dépenses de l’industrie pour protéger l’environnement), la DGFiP (direction générale des finances publiques), l’UPDS (Union des professionnels de la dépollution des sites), la FNTP (Fédération nationale des travaux publics), le ministère de l'Enseignement supérieur et de la Recherche ;
  • Insee : EAP (enquêtes annuelles de production), Ésane, Comptes nationaux (base 2020), COFOG (dépenses des administrations publiques par fonction) ;
  • Douanes, Ademe et Observatoire des énergies de la mer pour le commerce extérieur ;
  • Agence Bio sur les exploitations certifiées agriculture biologique ;
  • Céreq, base Reflet ; MENJ, MESR, bases BCP et Sise, Insee, comptes nationaux et Ésane pour l’estimation des montants consacrés aux formations environnementales.

Pour le domaine des énergies renouvelables, la valorisation des produits (photovoltaïque, éolien, pompes à chaleur, solaire thermique, etc.) prend appui sur les bilans énergétiques établis par le SDES, ainsi que des études de l’Ademe et d’In Numeri sur les marchés et emplois concourant à la transition énergétique. Pour la filière de l’éolien en mer posé, les estimations s’appuient également sur cette source ainsi que sur les données de l’Observatoire des énergies marines.
Compte-tenu de la multiplicité des sources utilisées, disponibles à des dates variables, les résultats portent sur l’année 2022. Par rapport aux premiers chiffres diffusés dans le bilan environnemental 2022, la valeur ajoutée et les emplois ont été légèrement révisés à la hausse en raison de l’ajout de l’éolien en mer posé. L’actualisation 2023 fera l’objet d’une transmission annuelle à Eurostat fin octobre 2025.

DÉFINITIONS

  • Estimation de l’emploi : les sources d’emploi classiques étant le plus souvent inopérantes au niveau de détail requis par les éco-activités, l’emploi est alors estimé en appliquant à la production un ratio de productivité (production/emploi) issu du dispositif Ésane ou des comptes nationaux. Sur les activités de gestion des eaux usées et de gestion des déchets, les résultats d’emploi proviennent respectivement des comptes nationaux et de la base Flores de l’Insee. L'estimation de l'emploi dans les domaines des énergies renouvelables et de la maîtrise de l'énergie s’appuie sur les résultats de l’étude annuelle de l’Ademe sur les marchés et emplois concourant à la transition énergétique.
  • Estimation de la valeur ajoutée : l’estimation de la valeur ajoutée suit la même démarche que celle adoptée pour l’estimation de l’emploi. La valeur ajoutée est estimée en appliquant à la production le ratio valeur ajoutée/production tiré des données Ésane ou des comptes nationaux.
  • Type d’activité (tableau donnant la répartition des emplois par type d’activité et par domaine environnemental). Le type d’activité est construit à partir de la décomposition des activités productives dans la nomenclature d’activités française (NAF). Des regroupements ont été opérés sur cette base. Aux emplois de services « classiques » (activité de l’entreprise classée dans les sections I à U de la NAF) s’ajoutent ceux de la section E (production et distribution d’eau, assainissement, gestion des déchets et dépollution). Ces derniers sont obtenus en déduisant du total des emplois de la section E ceux dédiés à la récupération de matières premières de recyclage, comptabilisés dans la fabrication d’autres biens. Les emplois de fabrication de biens portent sur les activités classées dans les sections C (industrie manufacturière), D (production et distribution d’énergie) ou E de la NAF, une fois déduits les emplois de service pour cette dernière.
  • La production auxiliaire regroupe les activités qui visent à adapter le processus de production de l’entreprise ou de l’établissement en vue de limiter les rejets d’émissions polluantes ou de réduire l’utilisation de ressources naturelles (mise en place de filtres ou d’appareil de mesure par exemple).

Auteur : Frédéric NAUROY, SDES

Données

Données associées et détaillées sous forme de tableaux et graphiques, relatives aux éco-activités et l’emploi environnemental en 2022.

Archives

L'archivage des résultats précédents des éco-activités et l’emploi environnemental est accessible sur la bibliothèque numérique de la statistique publique (BNSP).

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