Le développement des énergies renouvelables se poursuit
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie (voir méthodologie) a progressé de 11 points en France depuis 2005 et atteint 20,3 % en 2022, d’après les données définitives.
Cette progression est relativement constante sur la période, hors crise sanitaire. Depuis 2005, la consommation finale brute d’énergies renouvelables augmente ainsi à un rythme soutenu (+ 4 % par an), grâce aux investissements réalisés pour en favoriser le développement. Dans le même temps, la consommation finale brute d’énergie diminue tendanciellement (à un rythme d’environ - 0,7 % par an).
Par rapport à 2021, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie augmente de 1,1 point en 2022. Cette forte hausse s’explique par l’accroissement de la consommation finale brute d’énergies renouvelables alors même que la consommation finale brute totale d’énergie diminue, encouragée par les mesures de sobriété, dans un contexte de tensions internationales, de faible disponibilité des centrales nucléaires et de niveau record des prix des énergies sur les marchés.
La loi énergie climat fixe un objectif de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute en 2030. Au niveau européen, l’objectif 2030 a été révisé à la hausse de 32 % à 42,5 % dans la nouvelle directive sur les énergies renouvelables, dite RED III, entrée en vigueur en novembre 2023.
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie par filière et objectifs 2020 et 2030
* Solaire photovoltaïque, énergies marines et électricité à partir de biomasse et de géothermie.
** Solaire thermique, géothermie et biogaz.
Note : à partir de 2021, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie est calculée à partir de la directive (UE) 2018/2001. Le changement de méthodologie est matérialisé par la droite noire verticale (voir méthodologie).
Champ : France.
Source : calculs SDES
La part des EnR progresse dans l’électricité, la chaleur et le froid, et les transports
En 2022, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute représente 27,3 % dans l’électricité, 26,3 % dans la chaleur et le froid et 9,0 % dans les transports.
La consommation finale brute d’électricité renouvelable atteint 132 TWh en 2022. Elle progresse de 6 % sur un an, tandis que la consommation finale brute d’électricité totale diminue (- 4 %). La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’électricité augmente de 2,5 points pour s’établir à 27,3 %.
La consommation finale brute d’énergies renouvelables pour la chaleur et le froid s’élève à 178 TWh en 2022, dont 176 TWh pour la chaleur renouvelable et 2 TWh pour le froid renouvelable. Elle diminue de 0,7 % mais nettement moins que la consommation finale brute de chaleur et de froid totale (- 10 %). La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute de chaleur et de froid augmente ainsi de 2,4 points en 2022 et atteint 26,3 %.
La consommation d’énergies renouvelables dans les transports s’élève à 39 TWh, en hausse de 7 % par rapport à 2021. Elle comprend les biocarburants (36 TWh), l’électricité renouvelable dans les transports (2,7 TWh) et de façon plus marginale, le biométhane dans les transports (0,04 TWh). En incluant les bonifications spécifiques au calcul de l’objectif transports (voir méthodologie), la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute des transports s’élève à 9,0 %, en hausse de 0,8 point par rapport à 2021.
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie
En %
* Objectifs introduits par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et la loi énergie climat de 2019.
Champ : France.
Source : calculs SDES
La directive (UE) 2018/2001 relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables définit l’objectif à atteindre et la méthode de calcul de la part d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie. Les règles de comptabilisation peuvent différer de celles retenues dans le bilan énergétique national pour la mesure des consommations réelles d’EnR pour l’électricité, la chaleur et le froid, et le transport (voir méthodologie).
La consommation finale brute est définie comme la consommation des produits énergétiques fournis à des fins énergétiques à l’industrie, aux transports (y compris transport aérien international), aux ménages, aux services, y compris aux services publics, à l’agriculture, à la sylviculture et à la pêche. À cela s’ajoutent la consommation d’électricité et de chaleur par la branche énergie et les pertes sur les réseaux pour la production et le transport d’électricité et de chaleur.
Révisions par rapport aux résultats provisoires
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute est révisée à la baisse de 0,4 point en 2022 par rapport aux données provisoires.
Cette évolution s’explique principalement par la révision à la hausse de 2 % de la consommation finale brute d’énergie (le dénominateur).
Le charbon contribue à hauteur de la moitié à la révision à la hausse de la consommation finale brute, du fait de la révision à la hausse de la consommation des hauts-fourneaux. Le gaz naturel contribue au tiers de la révision de la consommation finale brute suite à la consolidation des informations définitives des opérateurs de transport de distribution de gaz naturel. La consommation finale brute des énergies renouvelables est, quant à elle, légèrement révisée à la baisse (- 0,5 %) pour s’établir à 346 TWh (voir données associées).
Ce mouvement s’explique surtout par une légère baisse de la production normalisée d’électricité d’origine hydraulique et celle d’origine photovoltaïque par rapport aux quantités provisoirement évaluées.
Consommation finale brute d’énergie : révisions par filière
En TWh
Champ : France.
Source : calculs SDES
Méthodologie
Les statistiques présentées jusqu’en 2020 obéissent aux règles de comptabilisation définies par la directive 2009/28/CE. Ces règles peuvent différer de celles du bilan énergétique national. À partir de 2021, les chiffrages suivent les règles de comptabilisation de la directive (UE) 2018/2001, qui diffèrent parfois de celles de la précédente directive. Cela peut entraîner des ruptures de séries entre 2020 et 2021.
Les chiffres de cette publication relatifs à l’année 2022 ont été établis à partir des sources disponibles à l’automne 2023. Ils ont été consolidés par rapport aux chiffres provisoires avec des sources de données supplémentaires.
Auteur : Janine EGUIENTA, SDES
Données
Données associées à la publication sous forme de graphiques et tableaux.