Poursuite du développement des énergies renouvelables
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie (voir méthodologie) a progressé de 13 points en France depuis 2005 et atteint 22,2 % en 2023, d’après les données provisoires.
Depuis 2005, la consommation finale brute d’énergies renouvelables augmente ainsi à un rythme soutenu (+ 4 % par an), grâce aux investissements réalisés pour en favoriser le développement. Dans le même temps, la consommation finale brute d’énergie diminue tendanciellement (à un rythme d’environ - 0,8 % par an).
Par rapport à 2022, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie augmente de 1,7 point en 2023. Cette forte hausse, la deuxième plus importante après 2020, s’explique par l’accroissement de la consommation finale brute d’énergies renouvelables (+ 5,6 %) alors même que la consommation finale brute d’énergie diminue (- 2,6 %), dans un contexte de niveau élevé des prix des énergies, de tensions toujours vives sur l’approvisionnement et d’encouragement à la sobriété.
La loi énergie climat de 2019 fixe l’objectif d’une part de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute en 2030. Au niveau européen, l’objectif de 2030 a été révisé à la hausse à 42,5 %, au lieu de 32 %, dans la nouvelle directive sur les énergies renouvelables, dite RED III, entrée en vigueur en novembre 2023.
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie par filière et objectifs 2020 et 2030
p = données provisoires susceptibles d’être révisées.
* Solaire thermique, géothermie, déchets renouvelables et biogaz.
** Énergies marines et électricité à partir de déchets renouvelables, de biogaz et géothermie.
Note : à partir de 2021, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie est calculée à partir de la directive (UE) 2018/2001. Le changement de méthodologie est matérialisé par la droite noire verticale (voir méthodologie).
Champ : France.
Source : calculs SDES
La directive (UE) 2018/2001 relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables définit des concepts et une méthode de calcul pour évaluer le déploiement des énergies renouvelables qui s’éloignent sur certains aspects du cadre du bilan énergétique national.
Ainsi la directive 2009/28/CE introduit le concept de consommation finale brute d’énergie, qui a un périmètre plus large que la consommation finale énergétique usuellement employée dans le bilan de l’énergie. La consommation finale brute d’énergie inclut la consommation finale énergétique (c’est-à-dire la consommation des produits énergétiques fournis à des fins énergétiques à l’industrie, aux transports, aux ménages, aux services et à l’agriculture-sylviculture-pêche) mais aussi la consommation d’électricité et de chaleur par la branche énergie, les pertes sur les réseaux pour la production et le transport d’électricité et de chaleur, la consommation des hauts-fourneaux ainsi que la consommation du transport aérien international.
D’autre part, les règles de comptabilisation des énergies renouvelables diffèrent en partie de celles du bilan. Par exemple, la consommation finale brute d’électricité renouvelable au sens de la directive est égale à la production brute d’électricité renouvelable calculée selon des règles « normalisées » sur respectivement quinze et cinq ans pour les filières hydraulique et éolienne. Ainsi, la production hydraulique renouvelable normalisée est obtenue en multipliant la capacité du parc de l’année en cours par la moyenne sur les quinze dernières années du rapport « productions réelles/capacités installées » (voir méthodologie).
Une part d’enr dans la consommation finale brute d’énergie variable selon les usages
La consommation finale brute d’électricité renouvelable atteint 141 TWh en 2023. Elle progresse de 7 % sur un an, du fait de la hausse de la production normalisée d’électricité éolienne (+ 16 %) – (voir méthodologie) et dans une moindre mesure de la production solaire photovoltaïque (+ 16 %). La consommation finale brute d’électricité totale, quant à elle, diminue de 2 %.
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’électricité augmente ainsi de 2,5 points en 2023 pour s’établir à 29,9 %.
La consommation finale brute d’énergies renouvelables pour la chaleur et le froid s’élève à 187 TWh en 2023 et augmente de 5 % par rapport à 2022. La consommation finale brute de chaleur et de froid diminue de 4 %, portée par la baisse de la consommation de gaz, d’électricité et de pétrole. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute de chaleur et de froid augmente ainsi de 2,5 points en 2023 et atteint 29,6 %.
La consommation finale brute d’énergies renouvelables dans les transports s’élève à 48 TWh en 2023 et augmente de 7 % par rapport à 2022. Elle comprend les biocarburants (38 TWh), l’électricité renouvelable dans les transports (2,7 TWh) et de façon plus marginale, le biométhane dans les transports (0,06 TWh).
À ces consommations finales réelles s’ajoutent 8 TWh de bonifications spécifiques au calcul de l’objectif transports afin d’encourager le recours aux biocarburants avancés et à l’électricité renouvelable dans les transports (voir méthodologie).
La consommation finale brute d’énergie dans les transports diminue de 3 % du fait de la baisse de la consommation des carburants fossiles. La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie dans les transports augmente plus modérément que dans les autres secteurs (+ 0,9 point depuis 2022) et s’élève à 9,9 % en 2023.
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie pour l’électricité, la chaleur et le froid, les transports
En %
p = données provisoires susceptibles d’être révisées.
* Objectifs introduits par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et la loi énergie climat de 2019.
Champ : France.
Source : calculs SDES
Méthodologie
Les statistiques présentées jusqu’en 2020 obéissent aux règles de comptabilisation définies par la directive 2009/28/CE. À partir de 2021, les chiffrages suivent les règles de comptabilisation de la directive (UE) 2018/2001, ce qui peut entraîner des ruptures de séries entre 2020 et 2021. Ces règles peuvent différer de celles du bilan énergétique national.
Les chiffres présentés dans cet article et relatifs à l’année 2023 sont provisoires. Ils ont été établis à partir des sources disponibles au printemps 2024 et celles-ci ont été complétées, le cas échéant, par des estimations.
Auteurs : Janine EGUIENTA, Simon WELLENREITER, SDES
Données
Données associées à la publication sous forme de graphiques et tableaux.