Le développement des énergies renouvelables se poursuit
La part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie au sens de la directive (UE) 2018/2001, dite RED II (voir méthodologie) a progressé de 14 points en France depuis 2005 et atteint 23,0 % en 2024, d’après les données provisoires.
Depuis 2005, la consommation finale brute d’énergies renouvelables augmente ainsi à un rythme soutenu (+ 4 % par an) grâce aux investissements réalisés pour en favoriser le développement. Dans le même temps, la consommation finale brute d’énergie diminue tendanciellement (à un rythme d’environ - 0,8 % par an).
Par rapport à 2023, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie augmente de 0,6 point en 2024. Cette hausse plus modérée que les années précédentes s’explique d’abord par une moindre croissance de la consommation finale brute d’énergies renouvelables (+ 3,2 % en 2024, contre + 5,1 % en 2023). En particulier, le développement du parc éolien ralentit, tandis que la production d’électricité issue de la filière photovoltaïque progresse moins qu’en 2023 (+ 8,3 % en 2024, contre + 11,2 % en 2023) en raison de conditions météorologiques moins favorables. Par ailleurs, la consommation finale brute d’énergie (toutes énergies confondues) augmente légèrement en 2024 (+ 0,7 %) alors qu’elle connaissait une baisse tendancielle au cours des dernières années.
La loi énergie et climat de 2019 fixe l’objectif d’une part de 33 % d’énergies renouvelables dans la consommation finale brute en 2030 en France.
Au niveau européen, l’objectif de 2030 a été révisé à la hausse à 42,5 %, au lieu de 32 %, dans la nouvelle directive sur les énergies renouvelables, dite RED III, qui est entrée en vigueur en novembre 2023 et doit être transposée à l’échelle nationale. Cet objectif a une valeur contraignante au niveau européen, mais n'a pas fait l'objet d'une déclinaison au niveau de chaque État membre en objectifs nationaux contraignants.
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie par filière et objectif 2030
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie (par filière et objectifs 2020 et 2030)
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Part de l’ensemble des énergies renouvelables en 2023 : 23,0 %
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Part des énergies renouvelables par filière
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Biomasse solide en 2024 : 6,8 %
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Hydraulique (normalisé) en 2024 : 3,7 %
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Pompes à chaleur en 2024 : 3,4 %
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Éolien (normalisé) en 2024 : 3,0 %
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Biocarburants en 2024 : 2,5 %
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Autres filières chaleur (Solaire thermique, géothermie et biogaz) en 2024 : 1,5 %
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Solaire photovoltaïque en 2024 : 1,4 %
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Autres filières électriques (énergies marines et électricité à partir de biomasse et de géothermie) en 2024 : 0,4 %
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Froid renouvelable en 2024 : 0,3 %
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L’objectif 2020 était de 23 % et était issu de la directive 2009/28/CE. Il a été atteint en 2024.
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L'objectif 2030 est de 33 % et est issu de la loi relative à l'énergie et au climat de 2019.
p = données provisoires susceptibles d’être révisées.
* Solaire thermique, géothermie, déchets renouvelables et biogaz.
** Solaire photovoltaïque, énergies marines et électricité à partir de déchets renouvelables, de biogaz et géothermie.
Note : à partir de 2021, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie est calculée à partir de la directive (UE) 2018/2001 (voir méthodologie).
Champ : France.
Source : calculs SDES
La directive (UE) 2018/2001 relative à la promotion de l’utilisation des énergies renouvelables définit des concepts et une méthode de calcul pour évaluer le déploiement des énergies renouvelables qui s’éloignent sur certains aspects du cadre du bilan énergétique national.
Ainsi, la directive 2009/28/CE introduit le concept de consommation finale brute d’énergie, qui a un périmètre plus large que la consommation finale énergétique usuellement employée dans le bilan de l’énergie. La consommation finale brute d’énergie inclut la consommation finale énergétique (c’est-à-dire la consommation des produits énergétiques fournis à des fins énergétiques à l’industrie, aux transports, aux ménages, aux services et à l’agriculture-sylviculture-pêche) mais aussi la consommation d’électricité et de chaleur par la branche énergie, les pertes sur les réseaux pour la production et le transport d’électricité et de chaleur, la consommation des hauts-fourneaux ainsi que la consommation du transport aérien international.
D’autre part, les règles de comptabilisation des énergies renouvelables diffèrent en partie de celles des bilans énergétiques. Par exemple, la consommation finale brute d’électricité renouvelable au sens de la directive 2018/2001 est égale à la production brute d’électricité renouvelable calculée selon des règles « normalisées » sur respectivement quinze et cinq ans pour les filières hydraulique et éolienne. Ainsi, la production hydraulique renouvelable normalisée est obtenue en multipliant la capacité du parc de l’année en cours par la moyenne sur les quinze dernières années du rapport entre productions réelles et capacités installées (voir méthodologie).
La part d’EnR dans la consommation finale brute d’énergie est variable selon les usages
La consommation finale brute d’électricité renouvelable atteint 146 TWh en 2024. Elle progresse de 3,6 % sur un an, un taux divisé par près de deux par rapport à 2023. Ce ralentissement s’explique par la croissance limitée de la production normalisée d’électricité éolienne (+ 6 % en 2024, taux divisé par trois par rapport à 2023) – (voir méthodologie) ainsi que de la production solaire photovoltaïque (+ 8 %, taux divisé par deux). Dans le même temps, la consommation finale brute d’électricité totale augmente légèrement (+ 0,6 %). Au total, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’électricité augmente de 0,9 point en 2024, pour s’établir à 30,8 %.
La consommation finale brute d’énergies renouvelables pour la chaleur et le froid s’élève à 199 TWh en 2024 et augmente de 3 % par rapport à 2023. Dans le même temps, la consommation finale brute d’énergie pour des usages de chaleur et de froid diminue de 0,6 %. Au total, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie pour la chaleur et le froid augmente de 0,8 point en 2024 et atteint 31,1 %.
La consommation finale brute d’énergies renouvelables dans les transports s’élève à 53 TWh en 2024 et augmente de 7 % par rapport à 2023. Elle comprend les biocarburants (38 TWh), l’électricité renouvelable dans les transports (3,6 TWh) et, de façon plus marginale, le biométhane dans les transports (0,1 TWh). À ces consommations finales réelles s’ajoutent 11 TWh de bonifications spécifiques au calcul de l’objectif transports afin d’encourager le recours aux biocarburants avancés et à l’électricité renouvelable dans les transports (voir méthodologie). Dans le même temps, la consommation finale brute d’énergie dans les transports reste stable en 2024. Au total, la part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d’énergie dans les transports augmente de façon modérée (+ 0,7 point par rapport à 2023) et s’élève à 10,7 % en 2024.
Part des énergies renouvelables dans la consommation finale brute d'énergie pour l’électricité, la chaleur et le froid, les transports
En %
p = données provisoires susceptibles d’être révisées.
* Objectifs introduits par la loi relative à la transition énergétique pour la croissance verte de 2015 et la loi énergie et climat de 2019.
Note : les données de l’indicateur « Chaleur et froid » ont été révisées après une évolution de la méthodologie de calcul du froid renouvelable issu des pompes à chaleur.
La donnée de l’indicateur « Électricité » en 2023 a été révisée après une actualisation de la part autoconsommée de la consommation totale d’électricité.
Champ : France.
Source : calculs SDES
Méthodologie
Les statistiques présentées jusqu’en 2020 obéissent aux règles de comptabilisation définies par la directive 2009/28/CE. À partir de 2021, les chiffrages suivent les règles de comptabilisation de la directive (UE) 2018/2001, ce qui peut entraîner des ruptures de séries entre 2020 et 2021. Ces règles peuvent différer de celles du bilan énergétique national.
Les chiffres présentés dans cet article et relatifs à l’année 2024 sont provisoires. Ils ont été établis à partir des sources disponibles au printemps 2025 et celles-ci ont été complétées, le cas échéant, par des estimations.
Auteurs : César GOT, Simon WELLENREITER, SDES
Données
Données associées à la publication sous forme de graphiques et tableaux.



