Dans le résidentiel, le recours à des énergies moins carbonées que par le passé explique la majeure partie de la baisse de 31 % des émissions. Elles sont très majoritairement liées à l’usage de chauffage, dont les émissions ont baissé dans des proportions similaires. Si les gains d’efficacité énergétique sont soutenus depuis le milieu des années 2000, ils sont en grande partie annulés par la hausse des surfaces habitées.
Dans le secteur des transports, les émissions sont largement dominées par le mode routier et supérieures à leur niveau de 1990, pour le transport de voyageurs comme pour le transport de marchandises.
In metropolitan France, CO2 emissions from energy combustion, when corrected for climatic variations, have decreased by 19% between 1990 and 2019. This publication aims to identify the respective roles of economic activity, energy efficiency and the energy mix in this evolution, for each of the biggest emitting sectors.
In the residential sector, use of lower carbon energy sources than in the past explains most of the 31% drop in emissions. They are, on the whole, linked to heating, which has seen its emissions drop in a similar way. While improvements in energy efficiency have been sustained since the middle of the 2000s, they have been largely cancelled out by the increase in inhabited areas.
In the transport sector, emissions are, for the most part, dominated by road transport and are higher than in 1990 for both passenger and freight transport. Use of biofuels and decrease in unit consumption of private vehicles and HGVs has not been enough to offset the increase in activity in passenger and goods transport.
In the production sector, emissions have reduced by 23% under the combined effect of three phenomena: improvement in energy efficiency for all fields, use of lower carbon energy and tertiarisation of the economy.
Principaux résultats
— Quels rôles ont joué l’efficacité énergétique et le bouquet énergétique dans l’évolution des
émissions de CO2 de la France ?
En France métropolitaine, les émissions de CO2 dues à la combustion d’énergie, corrigées des variations climatiques, ont diminué de 19 % entre 1990 et 2019, avec une baisse concentrée sur la période 2005-2019. La forte diminution de l’intensité énergétique et du contenu carbone de l’énergie consommée ont plus que compensé la croissance démographique et la hausse du PIB par habitant.
— Quels facteurs d’évolution dans le résidentiel ?
Les émissions de CO2 (y compris les émissions indirectes liées à la consommation d’électricité et de chauffage urbain) du secteur résidentiel ont diminué de 37 % entre 2005 et 2019, après une légère augmentation entre 1990 et 2005. Cette baisse est imputable en grande partie à la diminution du contenu carbone de l’énergie, avec le recours croissant aux énergies renouvelables thermiques et la décarbonation du bouquet de production d’électricité. L’amélioration des performances thermiques des logements, découlant des réglementations thermiques sur les constructions neuves et des politiques d’incitation à la rénovation, y contribue aussi, mais cet effet est annulé en grande partie par la hausse du nombre de logements et celle de leur surface moyenne.
— Quels facteurs d’évolution dans les transports ?
Les émissions de CO2 du transport de voyageurs ont crû de 5 % entre 1990 et 2019. Après une hausse marquée entre 1990 et 2002, les émissions tendent à diminuer depuis cette date. Principal contributeur, le transport routier individuel a bénéficié de l’amélioration de l’efficacité énergétique des véhicules sur toute la période et du ralentissement de la croissance du volume des déplacements depuis le début des années 2000. Dans le transport de marchandises, des améliorations logistiques et techniques ont permis de stabiliser les émissions depuis le début des années 2010.
— Quels facteurs d’évolution dans le secteur productif ?
Les émissions de CO2 du secteur productif (hors celles liées au transport) ont baissé de 23 % entre 1990 et 2019, l’essentiel de la baisse étant observé depuis 2007. Cette baisse est principalement liée à un recul de la part des énergies les plus carbonées ainsi qu’à une baisse de l’intensité énergétique de chacun des grands secteurs (industrie, tertiaire et agriculture). La tertiarisation de l’économie, en partie imputable au remplacement d’une partie de la production domestique par des importations, y a toutefois également contribué.
Données clés
Données
Tableau des données détaillées concernant les émissions de CO2 dues à l'énergie, en France, de 1990 à 2019 : détail des émissions de CO2 par rapport à la population, au PIB par habitant, à l'énergie primaire, au contenu carbone de l'énergie, et aux secteurs d'activité.