Les passoires énergétiques du parc locatif privé au 1er janvier 2022

Énergie
Publié le 04/05/2023
Les lois « Énergie et Climat » de 2019 et « Climat et Résilience » de 2021 ont introduit une exigence minimale de performance énergétique pour la location des logements. Sont ainsi interdits à la mise en location, en 2023, les logements présentant une consommation conventionnelle en énergie finale de plus de 450 KWh/m²/an, en 2025 les logements de classe G, en 2028 les logements classés F, puis en 2034 ceux classés E. Les logements du parc locatif privé sont directement concernés par ces nouvelles dispositions. Cette publication vise à décrire leurs principales caractéristiques.

En résumé

Le parc locatif privé a une structure différente du parc de l’ensemble des résidences principales. Constitué pour près de 70 % d’appartements (contre 45 % dans l’ensemble des résidences principales), il est plus ancien, avec davantage de petits logements et de logements chauffés à l’électricité. Ces différences de caractéristiques permettent d’expliquer, à elles seules, la présence plus forte des passoires dans le parc locatif privé. Le taux de passoires énergétiques (étiquettes F et G du DPE) dans le parc locatif privé s’établit à 19,8 % contre 17,3 % dans l’ensemble des résidences principales, en lien notamment avec l’ancienneté et la plus petite surface des logements alors même que la part de maisons individuelles, en moyenne moins performantes énergétiquement que les appartements, y est plus faible.

Les passoires énergétiques représentent 1,6 million de logements sur les 8 millions de logements qui composent le parc locatif privé. Les logements classés E (1,9 million de logements) y sont également légèrement sur-représentés : 23,3 % du parc locatif privé, contre 22 % dans l’ensemble des résidences principales. Moins de 10 % des passoires énergétiques du parc locatif privé, soit 140 000 de logements, sont très énergivores (G+), avec une consommation d’énergie finale supérieure à 450 KWh/m²/an.

Comme pour l’ensemble du parc de résidences principales, les passoires du parc locatif privé sont pour l’essentiel (91 %) des logements construits avant 1974. Les logements de moins de 30 m2 représentent 24 % des passoires (contre 14 % du parc). Le taux de passoires est plus élevé dans les maisons individuelles (23 %) que dans les logements des immeubles en monopropriétés (20 %) et dans les appartements de copropriétés (17 %). Parmi les copropriétés (39 % des passoires), celles de moins de 20 logements comprennent davantage de passoires (23 % contre 14 % pour celles de plus de 80 logements). D’un point de vue géographique, les passoires sont à 68 % situées dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants, en lien avec leur part dans le parc locatif privé (70 %). Parmi celles-ci, l’agglomération parisienne concentre à elle seule 30 % des passoires alors qu’elle ne constitue que 19 % du parc. Les autres agglomérations de plus de 100 000 habitants ont a contrario un taux de passoires en deçà de la moyenne des logements.

La moitié du parc locatif privé est occupé par des personnes seules. Les logements occupés, souvent de petite taille, sont dans ce cas plus souvent des passoires (21,8 %). Le parc locatif privé est possédé par des propriétaires plutôt âgés : 60 % des propriétaires bailleurs ont entre 50 à 80 ans et 14 % ont plus de 80 ans. Le taux de passoires énergétiques est plus élevé parmi les propriétaires les plus âgés et notamment parmi les plus de 80 ans (25 % des logements mis en location par cette classe d’âge). Un peu plus de la moitié (56 %) du parc locatif privé est possédé par des ménages appartenant aux deux derniers déciles des revenus (i.e. les revenus les plus élevés). Si un lien entre taux de passoires et revenus existe, il reste faible.

L'essentiel en infographie

Découvrez les principaux chiffres sur les passoires énergétiques du parc locatif privé au 1er janvier 2022.

© SDES

Les passoires énergétiques du parc locatif privé - Données au 1er janvier 2022

 

Répartition du parc locatif privé selon le DPE :
 

Classe A : 1 %
Consommation énergétique : moins de 70 KWh/m2/an
Emissions de CO2 : moins de 6 Kg CO2 eq/m2/an

Classe B : 2,5 %
Consommation énergétique : de 70 à 110 KWh/m2/an
Emissions de CO2 : de 6 à 11 Kg CO2 eq/m2/an

Classe C : 21,4 %
Consommation énergétique : de 110 à 180 KWh/m2/an
Emissions de CO2 : de 11 à 30 Kg CO2 eq/m2/an

Classe D : 32 %
Consommation énergétique : de 180 à 250 KWh/m2/an
Emissions de CO2 : de 30 à 50 Kg CO2 eq/m2/an

Classe E : 23,3 %
Consommation énergétique : de 250 à 330 KWh/m2/an
Emissions de CO2 : de 50 à 70 Kg CO2 eq/m2/an

Classe F : 11,4 %
Consommation énergétique : de 330 à 420 KWh/m2/an
Emissions de CO2 : de 70 à 100 Kg CO2 eq/m2/an

Classe G : 8,4 %
Consommation énergétique : plus de 420 KWh/m2/an
Emissions de CO2 : plus de 100 Kg CO2 eq/m2/an

Les passoires énergétiques (classes F et G) représentent 19,8 %. En France, il y a 1,6 millions de passoires énergétiques dans le parc locatif privé.

 

Caractéristiques de ces passoires :
 

Selon le type de logement

  • Maisons : 37 %
  • Appartement (copropriété) : 39 %
  • Appartement (monopropriété) : 24 %

Selon la surface habitable

  • Moins de 30 m2 : 24 %
  • De 30 à moins de 60 m2 : 39 %
  • De 60 à moins de 100 m2 : 29 %
  • Plus de 100 m2 : 8 %

Selon la date de construction

  • Avant 1948 : 65 %
  • De 1948 à 1974 : 27 %
  • De 1975 à 1988 : 5 %
  • De 1989 à 2021 : 3 %

Selon l’énergie de chauffage

  • Électricité : 49 %
  • Gaz : 27 %
  • Fioul : 19 %
  • Bois : 5 %

Selon la catégorie urbaine

  • Zone rurale : 14 %
  • Agglomération de moins de 100 000 habitants : 18 %
  • Agglomération de plus de 100 000 habitants : 38 %
  • Agglomération parisienne : 30 %

Données

Données associées à la publication sous forme de tableaux relatifs aux diagnostics de performance énergétique des logements du parc locatif privé.