Événements naturels très graves
Un événement naturel est considéré comme très grave quand il occasionne entre 10 et 99 morts, ou entre 30 et 300 millions d’euros (M€) de dommages matériels. En moyenne chaque année entre 2001 et 2023, quatre événements naturels très graves se sont produits, contre un seulement entre 1950 et 2000. Les 161 événements recensés sur l’ensemble de la période ont causé au moins 10 morts ou 30 M€ de dommages matériels. Environ deux tiers de ces événements correspondent à des inondations.
Évolution des événements naturels très graves survenus entre 1950 et 2023
En nombre d’événements
Note : événements ayant fait plus de 10 morts ou plus de 30 M€ courants de dommages matériels.
Champ : France.
Sources : CCR, 2024 ; ministère de la Transition écologique et de la Cohésion des territoires, 2024
Risque d'inondation
En 2021, près de 30 700 communes sont exposées à un risque d’inondation par débordement de cours d’eau. Ce risque, à l’origine de nombreux dégâts et victimes, s’accroît avec l’urbanisation dans les zones les plus exposées. Le risque d’inondation par débordement de cours d’eau concerne plus d’un quart (26,5 %) de la population française. Les habitations sans étage localisées dans ces zones représentent une emprise totale de 180 km2.
Dans les zones côtières, en 2021, un peu moins de 1 700 communes sont exposées à un risque d’inondation par submersion marine. De l’ordre de 2 % de la population française vit dans l’emprise approchée du risque inondation potentiel par submersion marine. Les habitations sans étage localisées dans ces zones représentent une emprise totale de 30 km2.
Risques naturels terrestres
Les risques de mouvements de terrain (hors retrait-gonflement d’argiles) concernent plus de 14 300 communes (soit 41 % des communes françaises). Les effondrements et les glissements de terrain représentent les deux tiers des mouvements de terrain recensés entre 1900 et 2023.
Nombre de mouvements de terrain recensés entre 1900 et 2023
En %
Champ : France métropolitaine, mouvements de terrain hors retrait-gonflement des argiles.
Source : BRGM, BDMVT, 2024. Traitements : SDES, 2024
Le risque de retrait-gonflement des argiles concerne une très grande part des communes françaises. Un peu plus de 31 000 communes ont au moins une partie de leur territoire située en zone d’aléa fort et/ou moyen de retrait-gonflement des argiles. 48 % des sols métropolitains sont fortement ou moyennement exposés au risque retrait-gonflement des argiles. Dans ces zones, des dispositions de prévention pour les nouvelles constructions s’imposent réglementairement (article 68 de la loi Elan). Les maisons individuelles y sont particulièrement vulnérables en raison de leurs fondations superficielles. Un peu moins de 10,7 millions de maisons individuelles sont construites dans ces zones d’exposition forte ou moyenne (soit 54 % de l’habitat individuel), dont 53 % ont été bâties après 1970.
9,5 % de la population antillaise est exposée aux tsunamis, soit 39 700 personnes vivant à moins de 500 mètres de la mer dans les secteurs les plus exposés en Guadeloupe et 36 600 en Martinique.
L’exposition à l’aléa sismique recouvre tout le territoire de France métropolitaine et les DROM. Un peu moins de 3,9 millions de personnes sont exposées à un aléa sismique moyen, principalement dans les régions montagneuses (Alpes, Pyrénées). Les Antilles sont les seuls territoires français situés en zone d’aléa sismique fort. L’ensemble de la population antillaise, soit un peu plus de 745 000 personnes, y est donc potentiellement exposé.
Sentiment d'exposition aux risques naturels
En France, le sentiment d’exposition aux risques naturels se révèle plus marqué en outre-mer et, plus généralement, dans les territoires ayant déjà été confrontés à des catastrophes. Dans les communes métropolitaines, où existe un risque d’inondation, 64 % de la population n’a pas conscience d’être exposée à un tel risque.
Conscience du risque dans les communes exposées aux risques naturels
En %
Lecture : dans les communes ultramarines exposées à un fort risque sismique, 70 % des enquêtés jugent ces risques importants et 14 % ne s’y sentent pas exposés.
Champ : échantillons représentatifs des populations exposées à ces différents risques.
Source : SDES, enquête sur le sentiment d’exposition aux risques, 2022
Prévention des risques naturels
Des plans nationaux définissent le cadre d’action, l’orientation et la coordination des politiques de prévention des risques naturels pour réduire la vulnérabilité des personnes et des biens. Ces plans de prévention des risques naturels précisent les zones réglementées et les prescriptions associées à l’échelle territoriale.
État de la couverture en plans de prévention des risques naturels (PPRN) au 3 juin 2024
Source : DGPR, Base de données Gaspar, 2024
Catastrophes naturelles et sinistralité
Entre 1982 et 2023, chaque année, près de 6 000 communes en moyenne font l’objet d’une reconnaissance d’état de catastrophe naturelle. Le coût des différents périls couverts par le régime d’indemnisation de ces catastrophes s’élève à 51,5 milliards d’euros (Md€) sur la période 1982-2023, soit en moyenne 1,34 Md€ par an. Les inondations (49 %) et la sécheresse (42 %) en représentent les neuf dixièmes.
Évolution de la sinistralité catastrophes naturelles entre 1982 et 2023
En M€ 2023
(p) = provisoire.
Lecture : le pic de 2017 correspond aux ouragans Irma et Maria survenus en septembre.
Note : le coût des sinistres « Cat-Nat » s’entend hors véhicules terrestres à moteur et hors franchise pour l’ensemble du territoire français. Au-delà des deux grandes classes de périls inondations et sécheresse, tous les autres périls (mouvements de terrain, séismes, avalanches, vents cycloniques, etc.) sont regroupés dans la modalité « Autres ». En l’absence de consolidation des exercices récents (péril sécheresse depuis 2015, péril inondation et autres périls depuis 2019), les estimations sur la période 2015-2020 incluent une marge d’incertitude (estimations Caisse centrale de réassurance).
Champ : France.
Source : Caisse centrale de réassurance, 2024
Catastrophes naturelles en Europe
L’Europe recense près de 1 430 catastrophes naturelles survenues entre 1900 et 2023. Les inondations et les cyclones et tempêtes représentent chacun environ un tiers des événements naturels très graves (catégorie correspondant à au moins une de ces conditions : plus de 9 morts, plus de 99 personnes touchées, déclaration d’état d’urgence ou appel à l’aide international). Les tempêtes concernent principalement les pays à large façade maritime, dont la France et l’Allemagne qui en recensent les deux tiers. Les feux de forêts et les séismes touchent le sud de l’Europe. Les trois quarts des séismes se concentrent en Italie, en Grèce et en Roumanie en raison de la convergence des plaques tectoniques africaine et eurasiatique.
Nombre de catastrophes naturelles survenues en Europe entre 1900 et 2023
En nombre de catastrophes par type
Source : EM-DAT, UCLouvain, Brussels, Belgium – www.emdat.be (EM-DAT The International Disaster Database, Centre for research on the epidemiologye of disasters), 2023. Traitements : SDES, 2024
Données
Données associées à l'article sous forme de tableaux et graphiques.
Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2024 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.
Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.
Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.
- Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2024