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Lutte contre l’antibiorésistance : cas d’école pour l’approche « Une seule santé »

Environnement
Publié le 02/11/2023
La résistance des bactéries aux antibiotiques est une préoccupation mondiale, dont la dimension environnementale, tant en matière de surveillance que de recherche, doit être consolidée. L’environnement jouerait en effet un rôle majeur dans la propagation du phénomène. La lutte contre l’antibiorésistance nécessite donc une approche interdisciplinaire « Une seule santé », où les mesures pour la santé humaine et animale sont à associer à celles préservant les écosystèmes.

Schéma

Apparition et propagation de l’antibiorésistance dans l’environnement

Un antibiotique est un médicament capable de détruire ou d’arrêter la multiplication de bactéries. Les antibiotiques exercent une sélection au contact des bactéries, favorisant l’apparition de bactéries résistantes, qui développent naturellement au fil du temps des mécanismes de défense pour échapper à l’action de l’antibiotique. 

Ce mécanisme d’antibiorésistance résulte de la modification de gènes de la bactérie ou de l’intégration de brins d’ADN porteurs de gènes de résistance provenant d’autres bactéries détruites. Les interactions entre humains, animaux et environnement favoriseraient l’émergence et la circulation des bactéries résistantes et gènes associés.

© SDES

Circulation des antibiotiques et des bactéries résistantes entre les êtres humains, les animaux et les écosystèmes.

Les êtres humains absorbent des antibiotiques lors d’un traitement.

Ces antibiotiques, ainsi que des bactéries devenues résistantes à leur action au fil du temps et des gènes de résistance, sont rejetés vers les stations d’épuration puis se retrouvent dans les milieux aquatiques (rivières…).

Il y a des échanges possibles de bactéries résistantes entre les êtres humains et les animaux domestiques, entre les êtres humains et les animaux d’élevage et entre les animaux domestiques et d’élevage.

Les animaux domestiques et d’élevage absorbent des antibiotiques lors d’un traitement.

Ces antibiotiques diffusent vers les sols (soit directement dans le cas du pâturage d’animaux, soit via l’épandage) et peuvent se disperser vers les milieux aquatiques (rivières…) ou s’infiltrer dans les nappes phréatiques. C’est également le cas des bactéries résistantes aux antibiotiques.

Il existe des échanges potentiels de bactéries résistantes entre les animaux domestiques, les animaux d’élevage et les animaux sauvages.

Les poissons d’élevage absorbent des antibiotiques lors d’un traitement.

Ces antibiotiques et les bactéries devenues résistantes se disséminent directement vers le milieu aquatique depuis les bassins de pisciculture. Il peut y avoir des circulations d’antibiotiques et de bactéries résistantes entre le milieu d’élevage et les animaux sauvages des milieux aquatiques (rivières…).

 

Au sein des écosystèmes terrestres et aquatiques, une circulation des antibiotiques et des échanges de bactéries résistantes ont lieu.

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