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Offres et demandes d’emploi dans les métiers de l’économie verte en 2020

Environnement
Publié le 20/01/2022
En 2020, 14,1 % des demandes d’emploi et 17,5 % des offres d’emploi déposées par les employeurs auprès de Pôle emploi concernent des métiers verts (à finalité environnementale) ou verdissants (dont les compétences évoluent pour intégrer les enjeux environnementaux). Les métiers verdissants du bâtiment et des transports sont les plus recherchés, à la fois par les employeurs et par les demandeurs d’emploi. S’agissant des métiers verts, ce sont les métiers liés au nettoyage des espaces urbains les plus demandés.
Les demandeurs d’emploi recherchant du travail dans les métiers verts sont moins qualifiés et depuis plus longtemps au chômage que dans les métiers verdissants. Alors que les offres d’emploi sont majoritairement en CDD dans les métiers verts (53 %), elles sont davantage en CDI (46 %) et en intérim (27 %) dans les métiers verdissants.

Les métiers recherchés par les demandeurs d’emploi : dans 1 cas sur 7, des métiers verts ou verdissants

En 2020, en moyenne en fin de mois, 40 700 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C, recherchaient un métier « vert », c’est-à-dire à finalité directement environnementale ; 800 800 recherchaient un métier « verdissant », c’est-à-dire dont les compétences évoluent pour intégrer les enjeux environnementaux (voir définitions ci-après). Au total, 841 500 demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégories A, B ou C, soit 14,1 % des demandeurs d’emploi, recherchaient un métier de l’économie verte.

Près des deux tiers de ces demandeurs d’emploi se positionnent sur les métiers verdissants du bâtiment (37 %), notamment la construction-rénovation, et des transports (25 %), où les métiers de la conduite sont les plus demandés (94 %). Ils sont 12 % à rechercher un métier lié à l’entretien et la protection des espaces verts et naturels, avec, au sein de cette catégorie, une demande principalement orientée vers les métiers verdissants de l’aménagement et de l’entretien des espaces verts (88 % des demandes). Les métiers verts de l’entretien des espaces naturels concernent 10 % des recherches d’emploi dans cette catégorie.

 

Répartition des demandeurs d’emploi positionnés en 2020 sur les métiers de l’économie verte, par catégorie (en %)

Source : Dares – Pôle emploi, données marché du travail. Traitements : SDES, 2021 - © .
Note de lecture : entre parenthèses figure le métier le plus recherché par les demandeurs d’emploi dans chaque catégorie.
Note : demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM), catégories A, B ou C. Le nombre de DEFM est comptabilisé en moyenne annuelle d'emploi en fin de mois des 13 mois compris entre décembre de l'année n-1 et décembre de l'année n.
Champ : France entière (hors Mayotte), données brutes.

Des demandeurs d’emploi moins qualifiés dans les métiers verts

Les demandeurs d’emploi recherchant un emploi dans le champ de l’économie verte sont en majorité des hommes (84 % ; une part équivalente pour les métiers verts et pour les métiers verdissants), alors qu’ils sont 48 % parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi.

Les demandeurs d’emploi recherchant un métier vert sont un peu plus âgés : 33 % ont 50 ans ou plus, contre 27 % pour l’ensemble des métiers de l’économie verte mais aussi pour l’ensemble des demandeurs d’emploi ; 21 % ont moins de 30 ans, contre 25 % pour l’ensemble des métiers de l’économie verte et 26 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.

42 % des demandeurs d’emploi recherchant un métier de l’économie verte disposent d’un niveau de formation égal au BEP/CAP (contre 32 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi). Les métiers verts se distinguent par une plus forte proportion de demandeurs d’emploi n’ayant pas ou peu de diplôme (CEP, brevet des collèges, niveau 3e : 29 % contre 14 % parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi). Cette catégorie est fortement représentée parmi les demandeurs d’emploi à la recherche de métiers liés aux déchets, au nettoyage des espaces urbains et à l’entretien des espaces naturels.

 

Répartition des demandeurs d’emploi positionnés sur les métiers de l’économie verte, en 2020, selon leur niveau de formation (en %)

Source : Dares – Pôle emploi, données marché du travail. Traitements : SDES, 2021 - © .
Note : demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM), catégories A, B ou C. Le nombre de DEFM est comptabilisé en moyenne annuelle d'emploi en fin de mois des 13 mois compris entre décembre de l'année n-1 et décembre de l'année n.
Champ : France entière (hors Mayotte), données brutes.

 

La forte proportion de personnes peu « qualifiées » parmi les demandeurs d’emploi positionnés sur les métiers verts explique partiellement le fait que les chômeurs de très longue durée (24 mois ou plus) soient plus nombreux dans cette catégorie de métiers (33 % contre 28 % pour l’ensemble des métiers). Plus globalement, les demandeurs d’emploi sur l’ensemble des métiers de l’économie verte sont majoritairement inscrits à Pôle emploi depuis au moins 11 mois (54 %), 20 % sont considérés comme des chômeurs de longue durée (de 12 à 23 mois), et 26 % sont au chômage depuis au moins deux ans.

 

Répartition des demandeurs d’emploi positionnés sur les métiers de l’économie verte en 2020 selon leur ancienneté dans le chômage (en %)

Source : Dares – Pôle emploi, données marché du travail. Traitements : SDES, 2021 - © .
Note : demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM), catégories A, B ou C. Le nombre de DEFM est comptabilisé en moyenne annuelle d'emploi en fin de mois des 13 mois compris entre décembre de l'année n-1 et décembre de l'année n.
Champ : France entière (hors Mayotte), données brutes.

Les offres d’emploi : principalement dans les métiers verdissants du bâtiment et des transports

En 2020, les employeurs ont déposé auprès de Pôle emploi 20 600 offres d’emploi concernant les métiers verts et 381 700 concernant les métiers verdissants. Au total, ces 402 300 offres d’emploi dans l’économie verte représentent 17,5 % de l’ensemble des offres d’emploi.

Près de 70 % de ces offres concernent les métiers verdissants du bâtiment (48 %), en particulier les métiers de la construction-rénovation, et des transports (21 %), parmi lesquels les métiers de la conduite représentent la quasi-totalité des offres. Les métiers de l’industrie, constituent 12 % des offres : celles-ci portent essentiellement sur les métiers verdissants de la mécanique automobile (72 %) dont les compétences sont amenées à évoluer pour prendre en compte notamment des missions de diagnostic, ou de contrôle technique des performances environnementales des véhicules. Les métiers verts de l’hygiène, sécurité, environnement représentent, quant à eux, 6 % des offres de cette catégorie.

 

Répartition des offres d’emploi déposées en 2020 sur les métiers de l’économie verte, par catégorie (en %)

Source : Dares – Pôle emploi, données marché du travail. Traitements : SDES, 2021 - © .
Note de lecture : entre parenthèses figure le métier le plus recherché par les employeurs dans chaque catégorie.
Note : le nombre d'offres d'emploi collectées correspond au cumul sur 12 mois des offres d'emploi collectées mensuellement.
Champ : France entière (hors Mayotte), données brutes.

Des CDD majoritaires dans les métiers verts ; des CDI et de l’interim dans les métiers verdissants

Comme pour l’ensemble des métiers (44 %), les offres d’emploi déposées par les employeurs en 2020 auprès de Pôle emploi sur les métiers de l’économie verte sont, pour près de la moitié, des contrats à durée indéterminée (46 %).

La proportion de CDI est toutefois nettement moins élevée pour les seuls métiers verts (32 %). Dans ces métiers, les contrats à durée déterminée sont majoritaires dans les offres d’emploi (53 % contre 27 % pour l’ensemble des métiers de l’économie verte). Un cinquième de ces CDD correspond à des contrats d’insertion destinés aux chômeurs rencontrant des difficultés sociales et professionnelles particulières, recrutés par une entreprise d’insertion, une association intermédiaire ou un atelier et chantier d’insertion. Les métiers verts, en particulier l’entretien des espaces naturels et des déchets, sont principalement concernés par ce type de contrat.

Les contrats intérimaires représentent plus d’un quart des offres d’emploi portant sur les métiers verdissants (27 % contre 16 % pour l’ensemble des métiers et 12 % pour les métiers verts). Ils sont notamment fréquents dans les secteurs du bâtiment, d’installation et maintenance en froid, du conditionnement d'air et d’intervention technique en laboratoire d'analyse industrielle.

 

Répartition des offres d’emploi relatives aux métiers de l’économie verte en 2020 selon le type de contrat (en %)

Source : Dares – Pôle emploi, données marché du travail. Traitements : SDES, 2021 - © .
Note : le nombre d'offres d'emploi collectées correspond au cumul sur 12 mois des offres d'emploi collectées mensuellement.
Champ : France entière (hors Mayotte). Données brutes.

 

Le niveau de qualification recherché dépend fortement de la catégorie de métiers. Les ouvriers spécialisés (11 %) ou qualifiés (31 %) caractérisent les métiers verdissants et sont notamment très recherchés dans les métiers du bâtiment. Les employés non qualifiés (26 %) et les manœuvres (17 %) sont les profils les plus demandés pour les métiers verts, notamment ceux liés aux déchets, au nettoyage des espaces urbains et à l’entretien des espaces naturels. À titre de comparaison, sur l’ensemble des offres d’emploi, ce sont les employés qualifiés (37 %) ou non qualifiés (24 %) qui sont les plus recherchés dans les offres d’emploi.

 

Répartition des offres d’emploi proposées sur le champ des métiers de l’économie verte en 2020 selon la qualification recherchée (en %)

Source : Dares – Pôle emploi, données marché du travail. Traitements : SDES, 2021 - © .
Note :  le nombre d'offres d'emploi collectées correspond au cumul sur 12 mois des offres d'emploi collectées mensuellement.
Champ : France entière (hors Mayotte), données brutes.

 

Le temps plein est largement majoritaire dans les offres d’emploi, que ce soit sur l’ensemble des métiers (79 %) que sur les métiers de l’économie verte (90 %). Les métiers verts se distinguent néanmoins par un nombre plus important de contrats proposés à temps partiel : 28 % des offres sont concernées (contre 9 % pour l’ensemble des métiers de l’économie verte et 17 % sur l’ensemble des métiers)1.

1Les contrats de très courte durée (9 heures et moins) ne sont pas intégrés.

Méthodologie

Deux approches ont été développées par l’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev) pour observer et mesurer l’emploi lié à l’économie verte : la première repose sur les activités des entreprises, la seconde, présentée ici, s’intéresse aux métiers des individus. Cette approche vise à quantifier le nombre de personnes occupant un métier dit « vert » ou « verdissant » (voir définitions ci-après).

Les métiers verts et verdissants ont été identifiés dans le répertoire opérationnel des métiers et des emplois (Rome) géré par Pôle emploi :10 codes Rome verts et 52 codes Rome verdissants définissent les métiers de l’économie verte.

L’utilisation du Rome permet de caractériser le marché du travail de ces métiers par l’analyse des offres et demandes d’emploi, à partir de la statistique mensuelle du marché du travail (STMT), produite par la Dares et Pôle emploi.

Pour faciliter l’analyse, les 62 codes Rome constituant les métiers de l’économie verte ont été classés selon 9 domaines : Entretien et protection des espaces verts et naturels ; Agriculture-Sylviculture ; Eau, assainissement, déchets, air (EADA) ; Tourisme, animation ; Bâtiment (3 sous domaines : conception et contrôle, construction et rénovation, équipement et maintenance) ; Transports (2 sous domaines : conduite, logistique) ; Industrie, conception, maintenance, HSE ; Achats ; Connaissance et recherche. Les 10 codes Rome verts sont présents uniquement dans les domaines de l’EADA, de l’industrie et de l’entretien/protection des espaces verts et naturels.

Le chiffrage des offres et demandes d’emploi

Les offres d’emploi considérées sont celles déposées par les employeurs auprès de Pôle emploi. Les offres comptabilisées ici correspondent à la somme des offres enregistrées sur les 12 mois de l’année de référence.

Les demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) correspondent aux personnes inscrites sur les listes de Pôle emploi en fin de mois. Pour l’analyse, le nombre de DEFM est comptabilisé en moyenne annuelle d’emploi en fin de mois des 13 mois compris entre décembre de l’année n-1 et décembre de l’année n. Les demandeurs d’emploi sont classés par catégories (A, B, C, D et E). Pour le suivi statistique des demandeurs d’emploi, seules les catégories A, B et C ont ici été retenues. La catégorie A regroupe les demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi. Les catégories B et C représentent les demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte pour la catégorie B (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ou une activité réduite longue pour la catégorie C (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois). La présentation des caractéristiques des demandeurs d’emploi par type de métier repose sur le métier recherché par ces personnes.

Le calcul des offres d’emploi correspond à une logique de flux ; celui des demandeurs d’emploi à une logique de stock. Ces deux indicateurs ne sont pas directement comparables.

Avertissement
Le champ d’analyse des offres d’emploi diffusées par Pôle emploi portant sur les métiers de l’économie verte ne couvre pas de manière uniforme tous les secteurs d’activité, ni tous les niveaux de qualification. D’autres canaux sont également utilisés et tous les recrutements ne font pas l’objet d’un dépôt d’offre (candidature spontanée, réseau personnel, professionnel…). Ceci peut induire une sous-estimation, plus ou moins importante mais difficile à estimer, du nombre d’offres d’emploi selon les catégories de métiers analysées.

Le nombre d’offres et de demandes pris en compte concerne le code Rome dans sa totalité (chaque code Rome correspond à un groupement de métier identifié sous le terme « appellations »), sans distinguer la caractéristique des appellations le constituant (vertes, verdissantes ou faiblement impactées).

Limites méthodologiques

Les métiers « verts » et « verdissants » sont identifiés à partir de diverses sources de données : répertoire opérationnel des métiers et des emplois (Rome) de Pôle emploi ; nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) de l’Insee. Les nomenclatures utilisées dans ces sources ne peuvent, par nature, retracer de façon fine l’ensemble des évolutions des métiers liés à l’environnement. La liste des métiers de l’économie verte n’est donc pas exhaustive et le nombre d’emplois correspondant est vraisemblablement sous-estimé. La méthodologie de suivi des métiers verts a été revue à l’occasion de la refonte de la PCS 2020 : les métiers verts seront désormais identifiés à partir de libellés d’emploi. Il faudra attendre les résultats du recensement de la population 2022, disponible en 2024, pour mesurer pleinement les effets de ce changement méthodologique.

L’identification des professions verdissantes est complexe et le verdissement effectif ne touche vraisemblablement qu’une partie des professionnels potentiellement concernés. Faute de pouvoir estimer cette part, l’ensemble des effectifs d’une même profession est pris en compte pour les chiffrages.

Les activités agricoles ne sont pas encore bien intégrées dans la liste des métiers verts et verdissants : les exploitants « bio » par exemple ne sont pas pris en compte car difficilement identifiables dans les nomenclatures alors que ceux à 100 % bio devraient être inclus dans les métiers verts. D’après les chiffres 2020 du secteur bio publiés par l’Agence Bio, 53 255 exploitations agricoles sont engagées en bio, représentant 12 % de l’ensemble des exploitations ; l’agriculture biologique représente 18 % de l’emploi agricole en France avec 128 300 emplois directs estimés. Pour les métiers verdissants, seuls les métiers d’ingénieurs et cadres d'étude et d'exploitation de l'agriculture, de la pêche, des eaux et forêts, ainsi que les techniciens d'étude et de conseil, les techniciens d'exploitation et de contrôle et les contremaîtres ou agents d’encadrement sont actuellement retenus. Or une large partie des métiers de la production agricole (généralement non-salariés) évoluent ou sont appelés à évoluer pour intégrer les enjeux environnementaux.  

Pour plus d’informations sur la quantification de l’emploi selon l’approche « métiers », se référer à la méthodologie publiée sur le site de l’Onemev (rubrique Les ressources > Les méthodologies).

Auteur : Sophie Margontier, SDES

 

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