14 % des demandeurs recherchent un emploi lié à l'environnement
En moyenne, à la fin de chaque mois, 38 600 demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégories A, B ou C, recherchaient un métier « vert », c’est-à-dire à finalité directement environnementale en 2023. Parallèlement, 723 000 recherchaient un métier « verdissant », c’est-à-dire dont les compétences évoluent pour intégrer les enjeux environnementaux (voir méthodologie).
Au total, 761 600 demandeurs d’emploi inscrits à France Travail en catégories A, B ou C, soit 14 % des demandeurs d’emploi, recherchaient un métier lié à l’économie verte en 2023.
Un peu plus d’un tiers de ces demandeurs d’emploi se positionnent sur les métiers du bâtiment (34 %), où les métiers de la construction-rénovation sont les plus demandés (65 %). Les métiers du secteur du transport représentent 28 % des demandes. Par ailleurs 12 % des personnes recherchent un métier dans l’entretien et la protection des espaces verts et naturels, avec une demande principalement orientée vers les métiers de l’aménagement et de l’entretien des espaces verts (89 % des demandes) tandis que les métiers liés à l’entretien des espaces naturels représentent 9 % des recherches d’emploi dans cette catégorie.
Répartition des demandeurs d’emploi positionnés sur les métiers de l’économie verte, par catégorie, en 2023
En nombre et en % pour la répartition
Lecture : entre parenthèses figure le métier le plus recherché par les demandeurs d’emploi dans chaque catégorie.
Note : demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM), catégories A, B ou C. Le nombre de DEFM est comptabilisé en moyenne annuelle d'emploi en fin de mois des 13 mois compris entre décembre de l'année n-1 et décembre de l'année n, données brutes
Champ : France entière (hors Mayotte).
Source : Dares - France Travail, données marché du travail. Traitements : SDES, 2023
Des demandeurs d'emploi moins qualifiés dans les métiers verts
Les demandeurs d’emploi recherchant un emploi dans le champ de l’économie verte sont en grande majorité des hommes (83 % ; une part quasi équivalente pour les métiers verts et pour les métiers verdissants), alors qu’ils sont 48 % parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi.
Les demandeurs d’emploi recherchant un métier vert sont un peu plus âgés que l’ensemble des demandeurs. Un peu plus d’un tiers ont 50 ans ou plus, contre 28 % pour l’ensemble des métiers de l’économie verte ainsi que pour l’ensemble des demandeurs d’emploi, tous métiers confondus. Un dixième a moins de 25 ans, contre 11 % pour l’ensemble des métiers de l’économie verte et 13 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi.
39 % des demandeurs d’emploi recherchant un métier de l’économie verte disposent d’un niveau de formation égal au BEP/CAP (contre 30 % pour l’ensemble des demandeurs d’emploi).
Les métiers verts se distinguent par une plus forte proportion de demandeurs d’emploi n’ayant pas ou peu de diplôme (CEP, brevet des collèges, niveau 3e) : 32 % contre 16 % parmi l’ensemble des demandeurs d’emploi. Cette catégorie est fortement représentée parmi les demandeurs d’emploi à la recherche de métiers liés aux déchets, au nettoyage des espaces urbains et à l’entretien des espaces naturels.
Répartition des demandeurs d’emploi positionnés sur les métiers de l’économie verte, selon leur niveau de formation, en 2023
En %
Note : demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM), catégories A, B ou C. Le nombre de DEFM est comptabilisé en moyenne annuelle d'emploi en fin de mois des 13 mois compris entre décembre de l'année n-1 et décembre de l'année n ; données brutes.
Champ : France entière (hors Mayotte).
Source : Dares - France Travail, données marché du travail. Traitements : SDES, 2023
La forte proportion de demandeurs d’emploi peu « qualifiés » positionnés sur les métiers verts explique en partie que les chômeurs de très longue durée (24 mois ou plus) soient plus nombreux dans cette catégorie de métiers (29 % contre 25 % pour l’ensemble des métiers).
Plus globalement, les demandeurs d’emploi sur l’ensemble des métiers de l’économie verte sont majoritairement inscrits à France Travail depuis moins de 12 mois (59 %) : 19 % sont considérés comme des chômeurs de longue durée (de 12 à 23 mois), et 22 % sont au chômage depuis au moins deux ans.
Répartition des demandeurs d’emploi positionnés sur les métiers de l’économie verte, selon leur ancienneté dans le chômage, en 2023
En %
Note : demandeurs d'emploi en fin de mois (DEFM), catégories A, B ou C. Le nombre de DEFM est comptabilisé en moyenne annuelle d'emploi en fin de mois des 13 mois compris entre décembre de l'année n-1 et décembre de l'année n ; données brutes.
Champ : France entière (hors Mayotte)..
Source : Dares - France Travail, données marché du travail. Traitements : SDES, 2023
Des offres d'emploi majoritairement dans le secteur bâtiment
En 2023, les employeurs ont déposé auprès de France Travail 30 610 offres d’emploi concernant les métiers verts et 627 560 pour les métiers verdissants. Au total, 658 170 offres d’emploi ont été déposées en 2023 (contre 638 340 en 2022 et 556 520 en 2021).
Après une hausse de 38 % entre 2020 et 2021, puis de 15 % entre 2021 et 2022, les offres d’emploi dans l’économie verte ont connu une progression nettement moins importante entre 2022 et 2023 (3 %). Toutefois, la part des offres d’emploi des métiers de l’économie verte dans l'ensemble des métiers est restée relativement stable entre 2021 et 2023 (17 % en 2021, contre 16 % en 2022 et 2023).
Les secteurs du bâtiment et du transport émettent un peu plus des deux tiers des offres d’emploi de l’économie verte. Les métiers verdissants du bâtiment (46 % des offres) comprennent en particulier les métiers de la construction-rénovation. Quant à ceux des transports (21 %), les métiers de la conduite représentent la quasi-totalité des offres. Les métiers de l’industrie, constituent 14,5 % des offres : celles-ci portent essentiellement sur les métiers verdissants de la mécanique automobile dont les compétences évoluent pour intégrer l’électrification des motorisations et prendre en compte notamment des missions de diagnostic, ou de contrôle technique des performances environnementales des véhicules.
Répartition des offres d’emploi relatives aux métiers de l’économie verte, par catégorie, en 2023
En %
Lecture : entre parenthèses figure le métier le plus recherché par les employeurs dans chaque catégorie.
Note : le nombre d'offres d'emploi collectées correspond au cumul sur 12 mois des offres d'emploi collectées mensuellement ; données brutes.
Champ : France entière (hors Mayotte).
Source : Dares - France Travail, données marché du travail. Traitements : SDES, 2023
Une offre sur deux proposées en CDI
En 2023, 50 % des offres d’emploi déposées auprès de France Travail sur les métiers de l’économie verte sont des contrats à durée indéterminée (CDI), comme pour l’ensemble des métiers.
Cette proportion est beaucoup plus élevée dans certaines familles de métiers, comme par exemple les études géologiques (85 %), le management et l’ingénierie hygiène sécurité environnement en industrie (70 %), la supervision d'exploitation éco-industrielle (61 %).
Dans les métiers de l’économie verte, les contrats à durée déterminée (CDD) de moins de six mois représentent 11 % des offres d’emploi, contre 17 % dans l’ensemble des métiers de l’économie. Leur proportion varie également entre les catégories de métiers de l’économie verte : 15 % dans les métiers verts, contre 11 % dans les métiers verdissants. Les professionnels des métiers verdissants du tourisme et de l’animation sont principalement concernés par ce type de contrat.
Les contrats spécifiques (intérim, intermittent, saisonnier) représentent le tiers des offres d’emploi portant sur les métiers verdissants (33 %, contre 25 % pour les métiers verts). Ils concernent essentiellement les secteurs du bâtiment, d’installation et maintenance en froid, du conditionnement d'air et d’intervention technique en laboratoire d'analyse industrielle.
Répartition des offres d’emploi relatives aux métiers de l’économie verte, selon le type de contrat, en 2023
En %
Note : le nombre d'offres d'emploi collectées correspond au cumul sur 12 mois des offres d'emploi collectées mensuellement ; données brutes.
Champ : France entière (hors Mayotte).
Source : Dares - France Travail, données marché du travail. Traitements : SDES, 2023
Des besoins moindres en qualification
Le niveau de qualification recherché dans les métiers de l’économie verte dépend fortement de la catégorie de métiers. La prépondérance des postes d’employés qualifiés (27 %) ou d’ouvriers qualifiés (25 %) est caractéristique des métiers verdissants. Dans la catégorie des métiers verts, la répartition du niveau de qualification demandé dans les offres d’emploi est relativement homogène entre les manœuvres et ouvriers spécialisés (20 %), les agents de maîtrise et les techniciens (21 %) et les employés qualifiés (22 %). À titre de comparaison, sur l’ensemble des offres d’emploi, ce sont les employés qualifiés (39 %) ou non qualifiés (24 %) qui sont les plus recherchés.
Répartition des offres d’emploi dans le secteur de l’économie verte, selon la qualification recherchée, en 2023
En %
Note : le nombre d'offres d'emploi collectées correspond au cumul sur 12 mois des offres d'emploi collectées mensuellement ; données brutes.
Champ : France entière (hors Mayotte).
Source : Dares - France Travail, données marché du travail. Traitements : SDES, 2023
Évolution entre 2014 et 2023
Sur la période 2014-2020, les évolutions du nombre de demandeurs d’emploi sont quasi similaires entre les métiers verts et l’ensemble des métiers toutes catégories confondues. Elles divergent ponctuellement en 2021, le nombre de personnes recherchant un métier vert atteignant son niveau le plus élevé (42 082). Depuis 2021, à l’instar de l’ensemble des métiers, le nombre de demandeurs d’emploi recensés sur les métiers de l’économie verte est en baisse.
En ce qui concerne les métiers verdissants, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à France Travail est inférieur au niveau de 2014 depuis 2019. Le recul des demandes dans le domaine du bâtiment, secteur qui représente un tiers des demandes dans l’économie verte, pèse de façon importante sur la baisse des demandes pour les métiers verdissants. Ces observations sont à mettre en regard avec le recul du niveau de chômage observé dans l’ensemble de l’économie depuis 2021.
Évolution des demandes d'emploi depuis 2014
En base 100
Note : le nombre de demandes d'emploi collectées correspond au cumul sur 12 mois des offres d'emploi collectées mensuellement ; données brutes.
Champ : France entière (hors Mayotte).
Source : Dares - France Travail, données marché du travail. Traitements : SDES, 2023
Entre 2014 et 2019, le nombre d’offres d’emploi a augmenté d’environ 23 %. L’année 2020 est marquée par un ralentissement général de l’activité économique induit par la crise sanitaire. Cette situation pourrait expliquer la baisse globale du niveau des offres d’emploi dans les différentes catégories de métier. Les années post-crise se caractérisent par une dynamique haussière du nombre d’offres d’emploi. Sur la période 2020-2023, les métiers verts et verdissants enregistrent respectivement une hausse du niveau des offres d’emploi de 48 % à 64 %. Le rebond dans le secteur du bâtiment, qui est à l’origine de plus de 45 % des offres de l’économie verte, explique largement la vigueur de celui que l’on observe pour les métiers verdissants.
Évolution des offres d'emploi - base 100 en 2014
Note : le nombre d'offres d'emploi collectées correspond au cumul sur 12 mois des offres d'emploi collectées mensuellement ; données brutes.
Champ : France entière (hors Mayotte).
Source : Dares - France Travail, données marché du travail. Traitements : SDES, 2023
Auteur : Guy-Stéphane AKANZA, SDES
Méthodologie
Le champ des métiers de l’économie verte est défini dans le cadre de l’Observatoire national des emplois et métiers de l’économie verte (Onemev) à partir de diverses sources de données : répertoire opérationnel des métiers et des emplois (Rome) de France Travail ; nomenclature des professions et catégories socioprofessionnelles (PCS) de l’Insee. L’analyse conduite ici porte sur 10 codes Rome considérés comme « verts » et 52 codes Rome considérés comme « verdissants ».
Pour faciliter l’analyse, les 62 codes Rome constituant les métiers de l’économie verte ont été classés selon 9 domaines : entretien et protection des espaces verts et naturels ; agriculture-Sylviculture ; eau, assainissement, déchets, air (EADA) ; tourisme, animation ; bâtiment (3 sous domaines : conception et contrôle, construction et rénovation, équipement et maintenance) ; transports (2 sous domaines : conduite, logistique) ; industrie, conception, maintenance, hygiène sécurité environnement (HSE) ; achats ; Connaissance et recherche.
Les offres d’emploi comptabilisées dans cet article correspondent à la somme des offres déposées par les employeurs auprès de France Travail sur les 12 mois de l’année de référence.
Le nombre de demandeurs d’emploi en fin de mois (DEFM) de catégories A, B, C est comptabilisé en moyenne annuelle en fin de mois des 13 mois compris entre décembre de l’année n-1 et décembre de l’année n. La catégorie A regroupe les demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, sans emploi. Les catégories B et C représentent les demandeurs d’emploi tenus de faire des actes positifs de recherche d’emploi, ayant exercé une activité réduite courte pour la catégorie B (i.e. de 78 heures ou moins au cours du mois) ou une activité réduite longue pour la catégorie C (i.e. de plus de 78 heures au cours du mois).
Limites méthodologiques
Les nomenclatures utilisées ne peuvent, par nature, retracer de façon fine l’ensemble des évolutions des métiers liés à l’environnement. La liste des métiers de l’économie verte n’est donc pas exhaustive et le nombre d’emplois correspondant est vraisemblablement sous-estimé. Ainsi, les activités agricoles ne sont pas encore bien intégrées dans la liste des métiers de l’économie verte : les exploitants « bio » par exemple (61 163 exploitations en 2023 comptant plus de 145 000 emplois équivalent temps plein) ne sont pas pris en compte alors que ceux à 100 % bio devraient être inclus dans les métiers verts. S’agissant des métiers verdissants, les métiers de la production agricole ne sont pas intégrés alors qu’une grande partie d’entre eux sont appelés à évoluer pour intégrer les enjeux environnementaux.
Par ailleurs, l’identification des professions verdissantes est complexe et le verdissement effectif ne touche vraisemblablement qu’une partie des professionnels potentiellement concernés. Faute de pouvoir estimer cette part, le nombre d’offres et de demandes pris en compte concerne le code Rome dans sa totalité (chaque code Rome correspond à un groupement de métier identifié sous le terme « appellations »), sans distinguer la caractéristique des appellations le constituant (vertes, verdissantes ou faiblement impactées).
Enfin, les offres d’emploi diffusées par France Travail ne couvrent pas de manière uniforme tous les secteurs d’activité, ni tous les niveaux de qualification. D’autres canaux sont également utilisés et tous les recrutements ne font pas l’objet d’un dépôt d’offre (candidature spontanée, réseau personnel, professionnel…). Ceci peut induire une sous-estimation, plus ou moins importante, mais difficile à estimer, du nombre d’offres d’emploi portant sur les métiers de l’économie verte selon les catégories de métiers analysées.
Pour plus d’informations sur la quantification de l’emploi selon l’approche « métiers », se référer à la méthodologie publiée sur le site de l’Onemev (rubrique Les ressources > Les méthodologies).
Données
Données associées à la publication sous forme de tableaux et graphiques.