Pollution de l'eau

Environnement
Publié le 01/03/2024
Rivière eutrophisée - © © Terra/Laurent Mignaux
En France, l’une des principales sources de dégradation des eaux de surface (cours d’eau, plans d’eau) et des eaux souterraines (nappes) est la pollution chimique. Les rejets des stations d’épuration urbaines ou industrielles, les pollutions diffuses d’origine agricole ou dues à des retombées atmosphériques engendrent la présence de macropolluants comme les nitrates et les phosphates ainsi que de micropolluants comme les pesticides, les résidus de médicaments, de produits d’entretien, etc. Ces polluants modifient l’équilibre biologique des milieux aquatiques par eutrophisation ou affectent la vie aquatique et la santé humaine du fait de leurs propriétés écotoxiques. L’état des eaux de surface s’apprécie sur deux aspects, leur état écologique et leur état chimique, et celui des eaux souterraines à partir de leurs états chimique et quantitatif.
  • La pollution des eaux superficielles et souterraines en France - Synthèse des connaissances en 2023

    Accroche
    Les milieux aquatiques font l’objet de multiples pressions liées aux activités humaines, agricoles, industrielles et domestiques. En 2022, 43,6 % (contre 41,4 % en 2010) des masses d’eau superficielle françaises affichaient un bon ou très bon état écologique. 67,9 % des masses d’eau superficielle et souterraine présentaient un bon état chimique (contre 51,2 % et 58,9 % en 2010). Même si la situation s’améliore, la pollution des eaux de surface et souterraine induit d’importants coûts de prévention, de protection et de restauration, pour assurer la pérennité des usages et en premier lieu, la production d’eau destinée à la consommation humaine.
  • La dépense de protection et de dépollution des sols et des eaux en 2020

    Accroche
    En 2020, 2,3 milliards d’euros sont consacrés à la protection et à dépollution des sols et des eaux souterraines et de surface en France (y compris les eaux marines). Dans le contexte de la crise sanitaire de la Covid-19, ces dépenses sont en baisse de 5,7 % en euros courants par rapport à l’année précédente. Elles se concentrent essentiellement sur la prévention des infiltrations de substances polluantes et sur la dépollution des sites et sols pollués. Les entreprises sont les principaux financeurs (59 %), devant les administrations publiques (État et collectivités locales) (26 %) et l’Union européenne (15 %).
  • La pollution chimique des cours d’eau et des plans d’eau en France de 2000 à 2020

    Accroche
    Représentant une menace pour la production d’eau potable, la santé humaine et la biodiversité, la pollution chimique est largement surveillée dans les cours d’eau et plans d’eau de France. Les dispositifs de surveillance s’améliorent et permettent de dégager certaines tendances de long terme. Ainsi, une amélioration s’observe depuis 2000 pour des composés d’azote et de phosphore impliqués dans les phénomènes d’asphyxie des eaux de surface. À l’inverse, les pesticides et les autres substances dangereuses continuent de présenter de forts cumuls de pressions toxiques sur de vastes territoires et sur toutes les catégories de cours d’eau.

  • Pesticides dans les cours d’eau : légère baisse de 2008 à 2013

    Accroche
    Les teneurs en pesticides dans les cours d’eau, pondérées des risques environnementaux qu’elles représentent pour la faune et la flore aquatique, baissent légèrement sur la période 2008-2013. Cette tendance, extraite d’un nouvel indice synthétique construit à partir des données de la surveillance mise en place par les agences et offices de l’eau en France, est principalement due aux herbicides. Des retraits d’usage effectifs sur la période ont rapidement été suivis d’effet dans les cours d’eau. Si la décroissance se confirme également pour les pesticides interdits de longue date, en revanche, la tendance est plus nuancée pour ceux qui sont autorisés. Les évolutions, par ailleurs influencées par les conditions climatiques, diffèrent selon les bassins.
  • La qualité des rivières s’améliore pour plusieurs polluants, à l'exception des nitrates, de 1998 à 2007

    Accroche
    La pollution des cours d’eau par les matières organiques et phosphorées, issues des rejets urbains et industriels, a nettement diminué depuis une dizaine d’années, tandis que celle due aux nitrates, majoritairement d’origine agricole, a plutôt tendance à se stabiliser, voire à augmenter encore localement. Les indices d’évolution calculés à partir des données de surveillance des agences de l’Eau montrent ainsi une réelle amélioration sur l’ensemble du territoire des paramètres liés aux rejets ponctuels, grâce notamment aux traitements plus performants des stations d’épuration. L’évolution des nitrates, très liée aux conditions météorologiques, est plus contrastée géographiquement. Les polluants toxiques, ou micropolluants, ne sont pas couverts par cette étude.
  • Évolution de la qualité des cours d'eau de 1976 à 2007 : volet macropolluants

    Accroche
    La France, grâce aux agences de l’Eau, dispose d’un historique important quant à la surveillance de la qualité physico-chimique des cours d’eau. Les outils existants d’évaluation de la qualité des eaux permettent de qualifier l’état d’un cours d’eau vis-à-vis d’un ensemble de paramètres au regard de leurs concentrations et de normes établies. Mais il est par contre difficile de tirer de ces résultats une tendance à long terme. Une méthode statistique d’indices d’évolution de la qualité des cours d’eau a, de ce fait, été développée par le Service de l’observation et des statistiques prenant en compte la variabilité du réseau de mesure.
  • Bilan de présence des micropolluants dans les milieux aquatiques continentaux, période 2007-2009

    Accroche
    De 2007 à 2009, près de 950 micropolluants différents, dont près de 60 % sont des pesticides, ont été recherchés par les réseaux de surveillance des milieux aquatiques continentaux. Des pesticides sont quantifiés dans 91 % des points suivis dans les cours d’eau et 70 % des points en eaux souterraines.
    Les micropolluants autres que pesticides appartiennent à des familles chimiques diverses et ont des origines très variables. Les hydrocarbures aromatiques polycyliques sont très souvent présents dans les eaux superficielles, auxquels s’ajoutent dans les sédiments des retardateurs de flamme.
  • Les pesticides dans les milieux aquatiques - Données 2007

    Accroche
    La mise en œuvre de la directive cadre sur l’eau (DCE) a conduit à une évolution des réseaux de suivi de la qualité des eaux et à l’adoption de nouveaux critères d’évaluation. 2007 est la première année de mise en œuvre du programme de surveillance.
    On note, en 2007, la présence de pesticides dans 91 % des points suivis dans les cours d’eau et de 59 % des points en eaux souterraines. Les teneurs mesurées sont parfois très faibles. Cela traduit néanmoins une dispersion importante des pesticides dans les milieux aquatiques.
    Les normes de qualité environnementales définies à ce jour ne sont pas respectées sur 11 % des points en cours d’eau et sur 18 % des points en eaux souterraines.
  • Les teneurs en nitrates augmentent dans les nappes phréatiques jusqu’en 2004 puis se stabilisent

    Accroche
    Les nitrates sont une des principales causes de dégradation de la qualité des eaux souterraines et principalement des nappes phréatiques, plus vulnérables. Ils proviennent essentiellement de pollutions diffuses agricoles et ont causé la fermeture de nombreux captages d’eau potable depuis les années 1990. Un nouvel indice national construit par le Service de l’observation et des statistiques (SOeS) du ministère en charge de l’Écologie donne la tendance d’évolution des teneurs en nitrates dans les nappes, entre 1996 et 2011. Elles augmentent jusqu’en 2004 puis se stabilisent. Cette évolution générale masque des disparités régionales. Elles diminuent dans les nappes phréatiques de Bretagne où de très fortes teneurs persistent mais augmentent dans de nombreuses nappes du nord de l’Hexagone et dans des nappes encore peu contaminées du Massif central et de la Réunion.