Pratiques environnementales en Europe - Synthèse des connaissances en 2022

Environnement
Publié le 09/12/2022
Depuis plusieurs années, les baromètres d’opinion suivant l’évolution des préoccupations environnementales indiquent que le changement climatique est le sujet d’inquiétude principal des Français et des Européens. Face à cette menace, les citoyens sont régulièrement incités à agir à leur niveau pour réduire leurs émissions de gaz à effet de serre. Si le tri des déchets ou la consommation de produits bio sont plus fréquemment mis en œuvre en France que dans le reste de l’Union européenne, il n’en va pas de même concernant les pratiques qui visent à réduire l’impact environnemental des déplacements.

Changement climatique : des niveaux de préoccupation et d’implication hétérogènes en Europe

Selon l’enquête Eurobaromètre réalisée en 2021 à l’initiative de la Commission européenne, le niveau de préoccupation des Français à l’égard du changement climatique est supérieur (8,20) à la moyenne observée à l’échelle européenne (7,93). Il en va de même concernant l’implication individuelle : 69 % des personnes interrogées en France déclarent contribuer à leur échelle à la lutte contre le changement climatique, contre 64 % pour l’Union européenne à 27 (UE27).

 

Comparaison européenne des niveaux de préoccupation et d’engagement vis-à-vis du changement climatique
Écart à la moyenne européenne (UE27)

_ - © SDES

Ces valeurs correspondent aux notes moyennes (sur une échelle de 1 à 10) attribuées par les enquêtés dans le cadre de la question : « Dans quelle mesure pensez-vous que le changement climatique est un problème sérieux actuellement ? ».
Notes : les questions posées étaient : « Dans quelle mesure pensez-vous que le changement climatique est un problème sérieux actuellement ? Veuillez utiliser une échelle de 1 à 10 où « 1 » signifie que ce n'est « pas du tout un problème sérieux » et « 10 » que c'est « un problème extrêmement sérieux » ? » et « Avez-vous personnellement pris des actions pour contribuer à la lutte contre le changement climatique au cours des six derniers mois ? ». Les axes se croisent au niveau des moyennes européennes et chaque pays est situé au regard de l’écart à celles-ci.
Champ : Union européenne à 27 ; 26 564 enquêtés dont 1 014 en France.
Source : Eurobaromètre, "Climate Change" (EBS 513), avril 2021

 

Le Portugal se distingue au niveau européen en cumulant de forts niveaux de préoccupation (8,75) et d’engagement individuel (83 %). L’inquiétude à l’égard du changement climatique est également marquée dans les îles méditerranéennes (8,4 à Chypre et 8,26 à Malte), ainsi qu’en Grèce et en Italie (8,23 et 8,24), ces deux derniers pays s’illustrant toutefois par un faible niveau d’implication individuelle.

À l’inverse, l’implication individuelle se révèle fréquemment élevée dans le nord de l’Europe (Allemagne 79 % et Suède 74 %). Les pays de l’Est manifestent les niveaux de préoccupation et d’implication individuelle parmi les plus faibles : plus de deux tiers des Roumains et plus de la moitié des Bulgares déclarent ainsi ne pas agir à leur niveau pour lutter contre le changement climatique ; l’Estonie et la Lettonie se caractérisent par de faibles niveaux de préoccupation et d’implication individuelle.

Le poids des difficultés au moment d’agir en faveur de l’environnement

Facilité par la diffusion élargie de dispositifs de collecte sélective à l’échelle municipale, le tri des déchets pour le recyclage est la principale pratique environnementale des ménages français en 2021, même si elle n’est pas considérée comme la plus efficace pour protéger l’environnement. De ce point de vue, les Français pensent qu’il serait préférable de produire moins de déchets ou de réduire leur consommation d’énergie. Assez logiquement, les actions jugées faciles sont souvent mises en œuvre (gestion des déchets), tandis que celles considérées comme plus compliquées se révèlent peu fréquentes (moindre utilisation de la voiture et achat de produits éco-labellisés).

À l’inverse, réduire sa consommation d’eau est perçu comme assez simple, mais n’est que rarement mis en application.

 

Actions individuelles pour protéger l’environnement : fréquences, difficultés et efficacités présumées, en 2021
En %

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Notes : la question posée était : « Pour protéger l'environnement, quelles sont les deux actions individuelles les plus efficaces ? Celles que vous mettez le plus fréquemment en œuvre au quotidien ? Celles que vous avez le plus de difficultés à mettre en œuvre ? » ; cumul des deux réponses données.
Champ : France métropolitaine.
Source : SDES, volet Environnement de l'enquête 2021 sur les conditions de vie et aspirations des Français, réalisée par le Credoc

 

Selon l’Eurobaromètre 2021, les Français semblent un peu plus agir en faveur de l’environnement que la moyenne des Européens. Parmi les actions qui sont plus fréquemment citées en France que dans d’autres pays de l’UE à 27, le tri des déchets est largement plébiscité (83 % contre 75 %). Dans une moindre mesure, 41 % des Français déclarent tout à la fois acheter davantage d’aliments issus de l’agriculture biologique et consommer moins de viande, soit 10 points de plus que la moyenne européenne.

 

Actions individuelles mises en œuvre en 2021
En %

_ - © SDES

Note : la question posée était : « Avez-vous entrepris une ou plusieurs actions suivantes ? ». Les réponses « Autre » ou « Ne sait pas » n'apparaissent pas ici. Elles représentent entre 0 et 1 % des réponses.
Champ : France métropolitaine et Union européenne à 27.
Source : Eurobaromètre, "Climate change" (EBS 513), avril 2021

 

Ce constat général masque toutefois des marges de progression dans certains domaines comme par exemple en matière de mobilité où les Français restent également en retrait par rapport aux autres européens.

Ainsi, moins d’un quart d’entre eux affirment se passer de leur voiture et opter pour des modes de déplacement respectueux de l’environnement, alors que cette pratique est citée par plus d’un enquêté sur deux au Pays-Bas. Les Néerlandais sont, pour leur part, cinq fois plus nombreux que les Français à déclarer avoir fait l’acquisition d’une voiture électrique. De même, une nette différence s’observe entre la France et la Suède quand il est question de prendre en considération l’empreinte carbone de ses déplacements longue distance (12 % contre 27 %).

Par ailleurs, certaines pratiques sont moins citées en France que dans d’autres pays de l’Union européenne. C’est notamment le cas du recours à une offre d’électricité verte (10 % des Français contre 25 % des Belges) ou de l’installation de panneaux solaires (douze fois moins évoquée en France qu’aux Pays-Bas).

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Fiches thématiques pour dresser le bilan environnemental de la France

Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2022 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.

Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.

Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.

Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2022

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