Le changement climatique, principale préoccupation environnementale
Entre 2010 et 2024, selon la plateforme Environnement du SDES, le réchauffement de la planète s’est largement imposé comme la principale préoccupation environnementale des Français (+ 16 points). Cette question a toutefois connu une baisse de douze points entre 2022 et 2024, alors que les catastrophes naturelles ont progressé de manière importante (+ 12 points), dans un contexte notamment marqué par les inondations à répétition qui ont affecté le Pas-de-Calais, puis par les crues dévastatrices d’octobre 2024 (Ardèche, Loire, Rhône, etc.).
Évolution des préoccupations environnementales des Français
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Note : la question posée était : « Parmi les problèmes suivants liés à la dégradation de l'environnement, quels sont les deux qui vous paraissent les plus préoccupants ? ». Le graphique présente exclusivement le premier choix des enquêtés.
Champ : France métropolitaine.
Source : SDES, plateforme Environnement de l'enquête « Camme » réalisée par l'Insee en novembre 2024
Les données du baromètre Elipss Environnement, réalisé par Sciences Po en partenariat avec le SDES, confirment que les catastrophes naturelles tendent à s’imposer comme un sujet majeur d’inquiétude des Français en matière d’environnement en 2024. Dans ce baromètre, qui cherche à quantifier le niveau relatif d’inquiétude (pour soi-même ou ses proches) suscité par chaque enjeu, ce motif devance même légèrement le changement climatique en 2024 (22 % le mentionnent comme leur principale source d’inquiétude contre 18 % pour le changement climatique), devant l’épuisement des ressources naturelles et les pollutions (16 % chacun). Encore mal connue du grand public, l’érosion de la biodiversité peine encore à s’imposer comme un problème écologique de premier ordre (12 % le mentionnent comme leur principale source d’inquiétude).
Les Français déplorent le manque de transports en commun près de chez eux
Interrogés sur les problèmes qui les concernent le plus dans leur quartier en matière de qualité de vie ou d’environnement, un peu moins d’un Français sur quatre répondent qu’ils ne subissent pas particulièrement de désagrément (24 %). Alors que la pollution sonore préoccupe peu les Français d’un point de vue global, le bruit se révèle être un souci de proximité important. En 2024, ce problème semble toutefois moins saillant que trois ans auparavant (- 6 points) et se trouve désormais devancé par le manque de transports en commun. En forte croissance entre 2021 et 2023, les risques naturels restent à un niveau élevé en 2024, proche de celui suscité par la pollution de l’air.
En 2024, les désagréments liés aux nuisances sonores, à la pollution atmosphérique et à la détérioration du cadre de vie sont essentiellement cités par les enquêtés résidant dans les grandes métropoles. Inversement, le manque de transports en commun est un problème évoqué principalement dans les territoires ruraux où la densité de population est faible.
Évolution des problèmes environnementaux de proximité
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Note : la question posée était : « Parmi les problèmes suivants, quels sont les deux qui concernent le plus votre quartier ? ». Le graphique présente exclusivement le premier choix des enquêtés.
Champ : France métropolitaine.
Source : SDES, plateforme Environnement de l'enquête « Camme » réalisée par l'Insee en novembre 2024
La pollution de l'air en tête de la hiérarchie des risques environnementaux
En 2023, plus de deux Français sur trois considèrent que la pollution atmosphérique et les pesticides représentent un risque élevé ou très élevé pour la population française. À la suite des incendies ayant ravagé la Gironde durant la canicule de l’été 2022, la part des enquêtés s’inquiétant vis-à-vis de ces risques avait progressé de 16 points l’an passé, avant de reculer de 6 points en 2023. Contrairement à ce qui était observé en 2022, les pesticides sont à nouveau perçus comme le risque le plus menaçant pour la population : 28 % des personnes interrogées estiment que ces produits représentent un risque très élevé en 2023. Comme les années précédentes, les pollutions qui affectent l’air, l’eau et les sols font partie des risques environnementaux que les enquêtés jugent les plus menaçants.
En revanche, les craintes à l’égard de l’industrie nucléaire semblent moins importantes que par le passé. En 2018, plus de la moitié des Français estimaient que les risques liés aux déchets radioactifs et aux centrales nucléaires étaient élevés ou très élevés. Cinq ans plus tard, ce niveau d’appréhension a respectivement baissé de 15 et 18 points.
Depuis quelques années, la perception des risques liés aux inondations a considérablement évolué : entre 2011 et 2023, la part des enquêtés jugeant ce risque comme élevé ou très élevé est ainsi passée de 32 à 65 %. De même, les inquiétudes relatives aux submersions marines ont progressé de 7 points en 2023. En bas de classement, la question du radon dans les habitations semble pour sa part susciter une moindre méfiance de la part de la population. Ce problème concerne en effet principalement des territoires peu peuplés.
Perception des risques environnementaux par les Français en 2023
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Notes : la question posée était : « Dans chacun des domaines suivants, considérez-vous que les risques pour les Français en général sont très élevés, élevés, moyennement élevés, faibles ou quasi nuls ? » ; données collectées du 22 au 30 novembre 2023.
Champ : France métropolitaine.
Source : IRSN, baromètre 2024 sur la perception des risques et de la sécurité par les Français
Données
Données associées à l'article sous forme de tableaux et graphiques.
Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2024 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.
Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.
Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.
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