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Près de 110 000 jeunes formés en environnement pendant l’année scolaire 2019-2020

Environnement
Publié le 23/05/2022
L’environnement occupe une place plus importante qu’il y a onze ans au sein des formations initiales. Alors qu’en 2008, il représentait 5 % des inscrits et 10 % de l’offre de formation, il en représente en 2019 respectivement 8,5 % et 12 %. Sur l’année scolaire 2019-2020, plus de 200 diplômes sont proposés dans le secteur de l’environnement, principalement dans l’enseignement supérieur (75 % de niveau bac + 3 et plus) et dans les domaines de l’énergie, de la prévention des pollutions et de la protection de la nature (82 %). Les inscrits en formation initiale environnementale préparent pour près de la moitié des diplômes de niveau bac (47 %). Les formations liées à la protection de la nature (28 %), à l’énergie (28 %) et à la prévention des pollutions (20 %) prédominent. L’environnement demeure un domaine plutôt masculin même si les femmes sont davantage présentes dans les formations relevant des sciences humaines et sociales, de l’hygiène-sécurité et de la protection de la nature.

Formations initiales en environnement : de quoi parle‑t‑on ?

À la rentrée 2019-2020, plus de 200 diplômes dans le secteur de l’environnement sont recensés en formation initiale. Ils représentent 12 % de l’ensemble de l’offre de formation du champ considéré (voir encadré méthodologie).

L’offre de formations environnementales se caractérise par une diversité de domaines d’études : des thématiques purement environnementales que sont la prévention des pollutions (22 % des diplômes référencés ont trait à ce domaine) et la protection de la nature (27 %), à l’énergie (33 %), en passant par l’aménagement du territoire (10 %), les sciences humaines et sociales (4 %) et l’hygiène-sécurité-santé-environnement (3 %).

 

Évolution de la répartition du nombre de diplômes proposés en formation initiale en environnement par domaine d’études (en %)

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022

Au sein des « formations environnementales », le poids que représente l’environnement dans les modules d’enseignements varie d’une formation à l’autre : 48 % des formations référencées sont à dominante environnementale (au sens où plus de 50 % des modules d'enseignement relèvent de l'environnement) ; 38 % sont modérément environnementales et 13 % faiblement environnementales (voir encadré méthodologie). Cette répartition varie fortement selon les domaines d’études.

 

Répartition du nombre de formations initiales en environnement sur l’année scolaire 2019-2020, selon le poids des enseignements environnementaux, par domaine d’études (en %)

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022
Note : l’importance des enseignements environnementaux dans la formation est mesurée à partir du coefficient de chaque module et/ou du volume horaire. Si ces critères ne sont pas renseignés, le nombre de modules est alors considéré.
 

Les diplômes de l’enseignement supérieur sont surreprésentés dans l’offre de formation en environnement. 75 % sont des diplômes de niveau supérieur ou égal à bac + 3 : 42 % sont des diplômes d’ingénieurs, 19 % des masters, 12 % des licences professionnelles et 2 % des licences généralistes.

La part des diplômes de niveaux inférieurs varie entre 1 % et 6 %. Les diplômes les plus proposés pour le niveau bac + 2 sont les BTS, le bac pro pour le niveau bac, le CAP et le BPA pour le niveau inférieur au bac.

La surreprésentation des diplômes de niveau bac + 3 ou plus s’explique principalement par les normes d’enregistrement des diplômes (voir encadré méthodologie). Il est donc utile de compléter l’examen par une répartition des diplômes selon les effectifs d’élèves et d’étudiants.

 

Dans quels types de formations les jeunes s’inscrivent-ils ?

Sur l’année scolaire 2019-2020, près de 110 000 élèves et étudiants sont inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement. Ils représentent 8,5 % de l’ensemble des effectifs du champ considéré (voir encadré méthodologie), tous domaines d’études confondus.

Les domaines de la protection de la nature et de l’énergie concentrent le plus grand nombre d’effectifs avec 28 % des inscrits chacun. Les formations en lien avec la prévention des pollutions rassemblent 20 % des élèves et étudiants tandis que celles relatives à l’aménagement du territoire et au cadre de vie en accueillent 15 %. L’intérêt des jeunes pour les domaines de l’hygiène-sécurité-santé-environnement (HSSE) et la gestion sociétale de l’environnement est moindre : ces formations ne concernent chacune que 4 % des effectifs en formation environnementale.

 

Évolution de la répartition des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement, selon le domaine d’études (en %)

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022

Les formations de niveau bac sont les formations les plus suivies par les jeunes qui étudient dans le domaine de l’environnement (47 % contre 29 % parmi les formations non environnementales). Le bac technologique est le plus attractif (66 % des effectifs préparant un diplôme de niveau bac).

Les niveaux bac + 3 ou supérieurs rassemblent, quant à eux, 37 % des effectifs (contre 43 % parmi les formations non environnementales) tandis que les niveaux bac + 2 (BTS, DUT) en accueillent 9 % (contre 17 %).

Les formations de niveau inférieur au bac (CAP, BPA) concernent 8 % des élèves en formation environnementale (contre 10 % parmi les formations non environnementales).

 

Répartition des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement sur l’année scolaire 2019-2020, selon le niveau de diplôme (en %)

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022

Les types de diplômes varient selon les domaines d’études. Le bac technologique concerne 73 % des inscrits dans le domaine de la prévention des pollutions et 39 % de ceux se formant dans le domaine de l’énergie. Cette prédominance s’explique notamment par l’ajout des quatre nouveaux bacs technologiques en 2012, dont les spécialités relèvent de ces deux domaines et qui concentrent d’importants effectifs.

Outre le domaine de la gestion sociétale de l’environnement exclusivement présent dans l’enseignement supérieur et dont la totalité des étudiants est en master, c’est parmi les inscrits en formation dans les domaines de l’aménagement du territoire et de la protection de la nature qu’il y a le plus de jeunes préparant un master (respectivement 31 % et 28 %). Les étudiants préparant un diplôme d’ingénieur sont, quant à eux, davantage présents dans les formations en prévention des pollutions (9 %) et en protection de la nature (8 %).

Les jeunes préparant un diplôme en aménagement du territoire sont également 19 % à être inscrits en bac pro et 19 % en licence. Ceux inscrits en formation relative au domaine HSSE sont 20 % à préparer un bac pro, 22 % un DUT et 21 % un CAP.

 

Répartition des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement, par domaine et type de diplôme, sur l’année scolaire 2019-2020 (en %)

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022

 

Quelles sont les formations les plus féminisées ?

Les femmes représentent 30 % des inscrits en formations environnementales sur l’année scolaire 2019-2020, une part plus faible que dans les formations non environnementales où elles sont quasiment à parité avec les hommes.

D’une façon générale, la part des femmes augmente avec le niveau de diplôme. Elles ne sont que 8 % parmi les inscrits en formation de niveau inférieur au bac (33 % dans les formations non-environnementales) mais représentent 45 % des inscrits en formation de niveau bac + 3 et 49 % parmi les bacs + 4 et plus (59 % et 53 % dans les formations non environnementales).

Les domaines d’études HSSE et gestion sociétale de l’environnement sont les domaines les plus féminisés (plus de la moitié des effectifs). Le domaine de l’énergie demeure, quant à lui, très masculin (92% des effectifs sont des hommes).

 

Part des femmes parmi les inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement, par domaine, sur l’année scolaire 2019-2020 (en %)

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022

 

Quelle est l’attractivité de ces formations ?

En 2008, 68 000 jeunes préparaient un diplôme dans le champ de l’environnement. Onze ans après, ils sont près de 110 000, soit + 60 %. Sur le champ des formations non environnementales (voir encadré méthodologie), le nombre d’élèves et d’étudiants a diminué de 12 %.

 

Évolution des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022
Note : préparation d’un diplôme technique ou professionnel de niveau inférieur ou égal au bac ou de niveau bac + 2, de diplômes universitaires (professionnels ou non) ou d’ingénieurs de niveau supérieur ou égal à bac + 3.

 

Différentes dynamiques d’évolution sont observées sur la période 2008-2019.

La réforme de la voie professionnelle de 2009 a supprimé les BEP (niveau inférieur au bac) en les intégrant dans le cursus des bacs professionnels (niveau bac). La baisse des effectifs environnementaux observée en 2010 (- 6 %) est ainsi liée à la chute du nombre d’inscrits en formation de niveau inférieur au bac (- 51 %). En 2011, le nombre d’inscrits en formations environnementales augmente de 9 %, avec le report partiel des effectifs perdus de BEP sur les diplômes de niveau bac dont le nombre d’élèves augmente de 39 %.

À la rentrée scolaire 2012-2013, la liste des formations environnementales s’est enrichie de quatre nouveaux bacs technologiques qui relèvent des domaines de la prévention des pollutions et de l’énergie. Les effectifs associés sont conséquents (plus de 23 700) et expliquent la forte hausse des inscrits dans ces deux domaines de formation et dans les formations de niveau bac cette année-là. Ces nouveaux diplômes contribuent également très largement à la hausse globale du nombre d’inscrits en formations environnementales (+ 27 %).

 

Évolution des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement, par niveau de diplôme

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022
Note : la baisse des effectifs dans les formations de niveau inférieur au bac observée à partir de 2015 s’explique principalement par la rénovation du CAP agricole « Travaux paysagers » qui a été intégré dans un autre diplôme, mais qui n’appartient pas au champ de l’environnement.

 

Évolution des effectifs inscrits en dernière année d’une formation initiale en environnement, par domaine d’études

Source : d’après données Céreq, base Reflet ; MENESR, bases BCP et Sise - © Traitement : SDES, 2022
Note : la baisse des effectifs inscrits en formation dans le domaine de l’aménagement du territoire, observée à partir de 2015, s’explique principalement par la rénovation du CAP agricole « Travaux paysagers » qui a été intégré dans un autre diplôme, mais qui n’appartient pas au champ de l’environnement.

 

De 2013 à 2017, le nombre d’inscrits en formation initiale en environnement varie peu, de même que la part des inscrits en formation environnementale dans l’ensemble des effectifs inscrits en formation initiale, qui s’établit autour de 7,5 %.

Les effectifs repartent à la hausse sur l’année scolaire 2018-2019, avec plus de 10 000 élèves et étudiants supplémentaires (+ 11 %). Parmi eux, plus de la moitié préparent un diplôme de niveau bac + 4 et plus, principalement un master. L’intégration de nouveaux diplômes d’ingénieurs dans la liste des formations environnementales ainsi que la réforme des diplômes du supérieur selon la nomenclature simplifiée de l'offre de formation dans l'enseignement supérieur contribuent vraisemblablement à ces évolutions. L’autre moitié des inscrits supplémentaires préparent un diplôme de niveau bac, en lien avec la création de deux bacs professionnels en 2017, intégrés en 2018 dans la liste des formations environnementales.

Sur l’année 2019-2020, la hausse des effectifs est moindre (+ 2 %). Les diminutions du nombre d’élèves et étudiants observées sur les diplômes existants mais également la disparition de diplômes (notamment pour les masters) sont compensées par des effectifs supplémentaires liés à l’ajout de nouveaux diplômes (CAP, BTS et diplômes d’ingénieurs).

 

Données

Données relatives aux formations environnementales pour l'année scolaire 2019 - 2020

Méthodologie

L’analyse concerne le champ de la formation initiale et porte sur :

  • > les diplômes techniques et professionnels pour les niveaux bac et inférieurs et les bacs + 2 ;
  • > les diplômes universitaires (professionnels ou non) et d’ingénieurs pour les niveaux bac + 3 et plus.

Ces diplômes sont délivrés par les ministères en charge de l'Agriculture, de l'Éducation nationale et de l'Enseignement supérieur.

Pour identifier les formations environnementales, le SDES mobilise les données de la base Reflet, gérée par le Centre d’études et de recherches sur les qualifications (Céreq) et du système d’information sur le suivi de l’étudiant (Sise), géré par le ministère en charge de l’Enseignement supérieur.

Les formations sont identifiées à partir d’une recherche de mots-clés définissant l’environnement dans les intitulés de diplômes et sont réparties entre six domaines environnementaux. La liste des formations initiales en environnement n’est donc pas nécessairement exhaustive et le nombre d’élèves et étudiants associé est certainement sous-estimé.

Le suivi des effectifs porte sur les inscrits en dernière année de formation. Les inscrits de l’année n correspondent aux élèves et étudiants de l’année scolaire n/n+1. Chaque formation est identifiée dans les bases de données par un code diplôme unique. Le nombre de formations comptabilisées correspond au nombre de codes diplôme distincts. Sont retenues les formations pour lesquelles un effectif inscrit en dernière année est enregistré sur l’année n, après application des filtres (types de diplôme, effectifs en dernière année). Les mêmes filtres ont été appliqués aux formations non environnementales pour assurer la comparabilité.

La proportion relativement élevée du nombre de formations supérieures comparé au nombre de formations de niveaux bac + 2, bac ou inférieur peut s’expliquer par les normes d’enregistrement des diplômes. Chaque diplôme est identifié par un numéro. Alors que l’attribution d’un numéro est normalisée pour les diplômes de niveau inférieur au bac à bac + 2 (qui ne sont donc comptabilisés qu’une seule fois pour l’ensemble du territoire), les diplômes de l’enseignement supérieur tels que les licences ou masters sont rattachés à des établissements, qui ont la possibilité d’adapter leur offre, démultipliant ainsi le nombre de formations offertes. Depuis 2014, le nouveau code national des formations (CNF) a conduit à la simplification de l’offre de formation sur les masters, licences et licences professionnelles, générant ainsi une réduction du nombre de diplômes et rendant plus difficile l’analyse statistique des formations environnementales dans le supérieur.

Auteur : Sophie Margontier, SDES