Les 5 ODD « planète » de l'agenda 2030
Exemples d’évolution de quelques indicateurs des 5 ODD « Planète »
Lecture : ce tableau comprend 15 des 36 indicateurs relatifs aux cinq ODD « Planète » analysés. La liste exhaustive figure dans la rubrique « Datavisualisations des indicateurs de suivi des ODD » du site de l’Agenda 2030 en France.
L’évolution est observée sur une période de 5 ans depuis la dernière valeur disponible. Selon la disponibilité des données, la longueur de la période d’observation peut varier.
(3 ) En prenant en compte les sept gaz à effets de serre suivants : CO2 + CH4 + N2O + 4 gaz fluorés. Estimations provisoires.
Source : Insee, Indicateurs pour le suivi national des objectifs de développement durable, janvier 2025. Traitements : SDES, 2024
Eau propre et assainissement
Depuis la loi sur l’eau de 1992 qui a consacré l’eau « patrimoine commun de la Nation », l’implication de la France dans le domaine de l’eau douce est forte. Cependant, pour répondre à l’ODD 6, des progrès sont nécessaires en amont du cycle de l’eau et de son usage.
Les prélèvements en eau douce diminuent en tendance longue, mais des efforts restent à réaliser pour atteindre les objectifs fixés en 2019 par les Assises de l’eau et reprise dans le Plan Eau de 2023 en vue de réduire les prélèvements de 10 % en 5 ans et 25 % en 15 ans, tous usages confondus.
Si le rendement moyen des réseaux d’eau potable, la part des analyses d’eau conformes par rapport aux limites de qualité microbiologiques et le taux de conformité des dispositifs d’assainissement non collectif progressent entre 2017 et 2022, le taux de conformité des dispositifs d’assainissement collectif diminue de 5,7 points pour s’établir à 91,9 %.
Enfin, en 2021, 43,6 % des eaux de surface sont en bon état écologique et 67,9 % en bon état chimique.
Consommation et production responsables
L’ODD 12 affiche une situation relativement favorable avec quatre indicateurs sur sept qui évoluent favorablement.
Après un point haut en 2018 à 12,4 millions de tonnes, la production des déchets dangereux s’établit à 11,4 millions de tonnes en 2022. Par rapport à 2017, la consommation intérieure de matières et l’empreinte matières baissent respectivement de 0,6 et 1,2 tonne par habitant pour s’établir à 11,2 et 13,4 tonnes en 2022.
Ces indicateurs restent toutefois très sensibles à l’activité économique (BTP et agriculture notamment), alors que les besoins individuels et collectifs peinent à diminuer. Le défi futur sera par conséquent de faire évoluer les modes de consommation et de tendre vers des biens et des services encore plus durables.
Lutte contre le changement climatique
Concernant l’ODD 13, les émissions de gaz à effet de serre (GES), affichent une baisse significative. En 2019, la France s’est engagée avec la loi Énergie et climat à atteindre la neutralité carbone en 2050 en divisant les émissions par un facteur supérieur à six par rapport à 1990. Pour atteindre cet objectif, la stratégie nationale bas-carbone (SNBC), en cours de révision, définit la trajectoire cible de baisse. Sur la période 2015-2018, les émissions de GES hors UTCAF ont excédé de 3 % le budget défini par la première version de la SNBC (2015). Celles de la période 2019-2023, impactée par la crise sanitaire, sont en revanche inférieures au budget 2019-2023 de la SNBC (2018).
L’empreinte carbone permet d’apprécier plus finement les progrès de la France au regard de la lutte contre les dérèglements climatiques. En tenant compte du contenu en GES des importations, elle permet d’intégrer les pressions globales de la demande intérieure française sur le climat quelle que soit l’origine géographique des produits consommés. Sur la période 2018-2023, l’empreinte carbone, ramenée au nombre d’individus, baisse de 10,2 %, soit de 2,1 % par an. L’empreinte carbone se compose à 56 % des émissions associées aux biens et services importés en 2023.
Vie aquatique
Concernant le milieu marin, les politiques visant à préserver les ressources marines continuent de se déployer, mais les défis demeurent. Entre 2018 et 2023, les aires marines protégées couvrent 9,6 % de superficie marine supplémentaire. Fin 2024, sept des huit façades maritimes et bassins ultramarins disposent d’un document stratégique.
Sur le littoral métropolitain, entre 2019 et 2023, l’estimation de l’abondance totale médiane de macro-déchets baisse de 330 à 309 par 100 m de plage, mais varie fortement entre les façades maritimes. Selon le dernier état des lieux disponible (2021), 50 % des eaux côtières ont un bon ou un très bon état écologique, contre 42 % des eaux de transition. 24 masses d’eau littorales sont classées en qualité médiocre ou mauvaise. Le milieu marin reste fragile du fait des activités terrestres et des pollutions en mer que cela peut engendrer. Les déchets sont devenus l’une des principales menaces pour les écosystèmes marins.
Vie terrestre
Si les surfaces boisées et protégées tendent à progresser, ce n’est pas le cas des systèmes peu anthropisés et des indicateurs relatifs à l’état de la biodiversité. Considérées comme un facteur de perte de biodiversité, les espèces exotiques envahissantes sont de plus en plus nombreuses. Parallèlement, les populations d’oiseaux communs spécialistes diminuent.
Ces derniers ont en effet des exigences écologiques plus strictes que les espèces généralistes et leur abondance est ainsi corrélée significativement à l’intensité de la perturbation des habitats. En France métropolitaine, la population d’oiseaux des milieux agricoles diminue de 12 % entre 2018 et 2023 et celles des milieux forestiers et des milieux bâtis diminuent respectivement de 4 et 8 % sur la même période. Ce phénomène s’explique par la dégradation ou la perte des habitats et par une diminution des populations d’insectes. Ces tendances conduisent à une homogénéisation des communautés d’oiseaux et à un appauvrissement des espèces.
Cet article fait partie de la publication « Bilan environnemental de la France – Édition 2024 » qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.
Ces fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.
Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.
- Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2024