5.2 Les ménages ont réduit leurs dépenses d’énergie
En 2020, les ménages français ont consommé 694 TWh d’énergie (figure 5.2.1), dont 450 TWh dans leurs logements (cf. 5.3) et 244 TWh pour leurs déplacements (cf. 5.5). Leurs dépenses énergétiques atteignent ainsi 81,6 Md€.
En moyenne, la dépense d’énergie d’un ménage représente 2 688 €, dont 1 589 € imputables à l’énergie dans le logement et 1 099 € aux achats de carburants (figure 5.2.2). En euros courants, dans un contexte d’inflation générale de biens et services de 0,5 %, la facture énergétique moyenne diminue de 13,7 % en 2020, après une légère augmentation en 2019 (+ 1,1 %). Cette évolution sensible est imputable aux carburants, dont les dépenses baissent de 27,4 %, tandis que les dépenses énergétiques liées au logement sont quasiment stables (- 0,8 %).
La légère diminution de la facture moyenne d’énergie domestique en 2020 résulte d’une faible augmentation du prix moyen de l’énergie du logement (cf. 1.1) et d’une baisse modérée de la consommation réelle des ménages. Les taxes énergétiques liées au logement (taxe intérieure de consommation sur les produits énergétiques (TICPE), taxe intérieure sur la consommation de gaz naturel (TICGN), contribution au service public de l’électricité (CSPE)…) croissent très légèrement, passant en moyenne de 268 € en 2019 à 273 € en 2020, après avoir sensiblement augmenté entre 2011 et 2018 (figure 5.2.3). Le montant des chèques énergie émis en 2020 représente, quant à lui, 1,7 % de la facture d’énergie liée au logement en moyenne sur l’ensemble de la population (bénéficiaire ou non). Cette part est stable par rapport à 2019.
La dépense moyenne en produits pétroliers à usage domestique chute de 15,1 %, et celle en gaz naturel de 10,8 %, en raison de la baisse de leurs consommations et de leurs prix. Les dépenses moyennes en chaleur et en bois diminuent aussi (- 8,5 % et - 1,2 %). Ainsi, la facture des ménages décroît pour toutes les énergies sauf pour l’électricité, dont les dépenses augmentent de 6,5 %, en raison principalement de la hausse de son prix.
Le fléchissement de la dépense en carburants trouve, quant à lui, son origine à la fois dans la baisse des prix et dans celle de la consommation, dans un contexte de limitations de déplacements liées à la crise sanitaire. Le montant global des taxes énergétiques (composé de la TICPE en métropole, de la taxe spéciale de consommation (TSC) et de l’octroi de mer dans les DROM) passe de 646 € en 2019 à 530 € en 2020 en raison de la baisse de la consommation, alors qu’il avait augmenté de 26 % entre 2013 et 2018 (figure 5.2.4).
Figure 5.2.1 : consommation d’énergie des ménages (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
||||||
En TWh |
En M€2020 |
En TWh |
En M€2020 |
En TWh |
En M€2020 |
En TWh |
En M€2020 |
En TWh |
En M€2020 |
|
Logement |
486,5 |
47 370 |
478,1 |
47 528 |
462,4 |
48 650 |
460,8 |
49 470 |
450,2 |
48 222 |
Transports |
305,0 |
39 182 |
302,7 |
42 556 |
294,3 |
46 942 |
295,0 |
46 715 |
243,8 |
33 337 |
Total |
791,5 |
86 552 |
780,8 |
90 084 |
756,7 |
95 592 |
755,8 |
96 186 |
694,0 |
81 558 |
Note : chèque énergie non déduit des dépenses d’énergie pour le logement.
Champ : France entière (y compris DROM).
Source : calculs SDES
Figure 5.2.2 : dépense en énergie par ménage entre 2016 et 2020
Note : chèque énergie non déduit des dépenses d’énergie par ménage pour le logement.
Les dépenses en charbon, qui représentent pour l’ensemble des ménages moins de 10 M€ par an, ne sont pas représentées ici, mais sont bien incluses dans le total.
Champ : France entière (y compris DROM).
Source : calculs SDES
Au total, en 2020, l’énergie représente 8,3 % des dépenses réelles des ménages, hors loyers imputés et services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim), et 5,1 % de leur consommation effective, incluant notamment ces éléments (figure 5.2.3). Cette part est en baisse (- 0,5 point) et demeure sensiblement éloignée de son pic atteint en 1985, à 11,9 %.
Figure 5.2.3 : décomposition de la dépense moyenne des ménages en énergie pour le logement
Champ : France entière (y compris DROM).
Source : SDES
Figure 5.2.4 : décomposition de la dépense moyenne de carburants par ménage
Champ : France entière (y compris DROM).
Source : SDES
Figure 5.2.5 : part de l’énergie dans le budget des ménages
Note : le budget des ménages est calculé comme les dépenses des ménages au sens de la Comptabilité nationale, hors loyers imputés et services d’intermédiation financière indirectement mesurés (Sifim).
La consommation effective intègre ces deux éléments ainsi que les consommations correspondant à des dépenses individualisables faites par les institutions sans but lucratif au service des ménages (ISBLSM) et par les administrations publiques (APU) en matière de santé, d’enseignement, d’action sociale.
Le budget est proche de ce que déboursent les ménages pour leur consommation courante, tandis que la consommation effective approche ce dont ils bénéficient, y compris ce qui est payé par l’ensemble de la collectivité.
Le chèque énergie, introduit en 2018 à la place des tarifs sociaux du gaz et de l’électricité, n’est pas déduit de la dépenses d’énergie pour le logement.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Sources : Insee, Comptes nationaux ; calculs SDES