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Bilan énergétique
de la France pour 2020
janvier 2022

3.1 La production des raffineries de pétrole chute en volume et en valeur

Le raffinage consiste à transformer le pétrole brut en différents produits finis, énergétiques (carburants, combustibles) ou non (lubrifiants, bitume et produits destinés à la pétrochimie entre autres). Le pétrole brut est, dans un premier temps, séparé par distillation en plusieurs coupes pétrolières, les plus lourdes pouvant, dans un deuxième temps, être craquées en molécules plus légères et mieux valorisables. Les produits ainsi obtenus font ensuite l’objet de procédés d’amélioration, visant notamment à en réduire la teneur en soufre ou, pour les supercarburants, à en augmenter l’indice d’octane.

Les biocarburants produits ou importés en France sont incorporés en raffinerie ou en dépôt aux carburants non issus de biomasse. Les informations fournies ci-dessous portent sur les produits raffinés, biocarburants exclus.

En 2020, la production nationale de produits raffinés, nette de la consommation propre des raffineries, s’élève à 36,9 Mtep, pour une consommation de matière première de 38,3 Mtep (figure 3.1.1). Elle chute de 26,7 % en raison de la baisse inédite de la demande due à la crise sanitaire (cf. 4.2).

Les raffineurs ont dépensé 12,2 Md€ en pétrole brut et autres charges de raffinage, pour fournir des produits finis valorisés à 13,9 Md€. En euros constants 2020, la valeur de cette production diminue quasiment de moitié par rapport à 2019 (- 46,4 %), en raison, d’une part, de la chute des quantités produites et, d’autre part, de la baisse inédite des prix. En 2020, les raffineries ont dégagé un excédent de 1,7 Md€, soit 43 € pour chaque tonne équivalent pétrole de produit à distiller utilisé, contre 60 2020 l’année précédente.

Figure 3.1.1 : consommation de pétrole brut et autres charges de raffinage et production nette de produits finis des raffineries

2016

2017

2018

2019

2020

En Mtep

En M€2020

En Mtep

En M€2020

En Mtep

En M€2020

En Mtep

En M€2020

En Mtep

En M€2020

Consommation de pétrole brut et autres charges de raffinage

61,1

18 596

61,1

22 742

57,3

26 456

52,3

22 903

38,3

12 283

Production nette des raffineries

58,5

22 192

58,8

27 084

55,1

29 803

50,4

26 025

36,9

13 948

Solde

-

3 596

-

4 342

-

3 346

-

3 122

-

1 665

Note : la production est nette de l’autoconsommation des raffineries. Le rapport entre le solde calculé ici et la consommation peut présenter des écarts avec la marge de raffinage calculée et diffusée par la DGEC, car cette dernière s’appuie non sur des données réelles mais sur un modèle théorique de raffinerie en prenant en compte en outre un ensemble plus vaste de charges (dépenses de gaz naturel notamment).
Sources : SDES, enquête auprès des raffineurs ; DGEC ; DGDDI ; SARA

Les raffineries françaises produisent principalement du gazole (36 % du total de la production en 2020), des supercarburants (22 %), des produits non énergétiques (15 %) et du fioul lourd (11 %) - (figure 3.1.2). Le fioul domestique et les autres gazoles représentent 7 % du total de la production nationale de produits raffinés, le kérosène 4 %, le GPL 3 % et l’ensemble des autres produits 3 %. Cette répartition est relativement stable ces dernières années. Néanmoins, en 2020, la part des carburants routiers (gazole et supercarburants) augmente au détriment du fioul domestique, des autres gazoles et du jet kérosène, dont la demande a été très réduite du fait de la chute du transport aérien.

Figure 3.1.2 : production nette de produits finis des raffineries

En Mtep

2016

2017

2018

2019

2020

Production nette des raffineries

58,5

58,8

55,1

50,4

36,9

Gazole

20,5

20,6

18,1

16,4

13,1

Supercarburants*

11,8

11,9

10,9

9,8

8,0

Produits non énergétiques**

7,4

8,2

8,1

6,9

5,5

Fioul lourd

7,2

6,0

5,5

5,9

4,2

Fioul domestique et autres gazoles

4,9

4,6

5,3

4,7

2,6

Jet kérosène

3,9

4,4

4,3

4,0

1,5

GPL

1,7

1,8

1,5

1,5

1,0

Autres***

1,1

1,3

1,2

1,2

1,1

* Y compris essence aviation.
** Naphta, bitumes, lubrifiants.
*** Coke de pétrole, pétrole lampant, autres produits.
Note : la production est nette de l’autoconsommation des raffineries. À partir de 2018, la quantité correspondant à du gazole pêche est incluse dans le poste du fioul domestique et autres gazoles, comme l’est celle du diesel marine léger (DML), et non plus dans celui du gazole. Celles de gazole non routier, utilisé dans l’agriculture et la construction notamment, sont regroupées avec le gazole routier dans le poste gazole, car il s’agit de fait du même produit sur le plan chimique.

Sources : SDES, enquête auprès des raffineurs ; SARA

Depuis plusieurs années, le raffinage en Europe doit faire face à une baisse de la demande intérieure, à des normes environnementales élevées et à une concurrence internationale intense. En France, où la production nette de produits raffinés était encore supérieure à 80 Mtep en 2008, il ne restait en 2020 que huit raffineries de pétrole brut (figure 3.1.3) après la fermeture de plusieurs installations au début des années 2010. Celle de Grandpuits en Île-de-France a en outre cessé son activité de raffinage au début de l’année 2021, afin d’être reconvertie en une plateforme sans pétrole, avec une unité de production de biocarburants, une unité de bioplastiques et une unité de recyclage chimique des plastiques.

Figure 3.1.3 : raffineries de pétrole brut en 2020

* Cette installation a arrêté le raffinage de pétrole au début de l’année 2021.
Source : DGEC