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Bilan énergétique
de la France pour 2020
janvier 2022

4.6 Une consommation d’électricité en hausse dans le résidentiel mais en forte baisse dans l’industrie et le tertiaire

En 2020, la consommation totale d’électricité recule de 4,6 % (après - 1,2 % en 2019), pour s’établir à 420 TWh (figure 4.6.1). À climat constant, la baisse est de 2,8 %, rythme plus marqué que la moyenne annuelle observée depuis 2012 (- 0,5 %).

S’élevant à 55,8 Md€ en 2020, la dépense d’électricité est stable par rapport à l’année précédente en euros constants. La progression du prix moyen de l’électricité (cf. 1.7.2) a en effet compensé la baisse de la consommation.

Figure 4.6.1 : consommation physique d’électricité et dépense associée

Source : calculs SDES

Au-delà des pertes sur le réseau (36 TWh) et de l’électricité utilisée pour le pompage (6 TWh), la branche produisant de l’électricité est elle-même consommatrice d’électricité à hauteur d’environ 1 TWh, représentant un coût de 73 M€ (figure 4.6.2).

Figure 4.6.2 : consommation de la branche électricité (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée

2016

2017

2018

2019

2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

Branche électricité

1

71

1

67

1

68

1

76

1

73

Source : calculs SDES

En augmentation de 5 % sur un an, près de 8 TWh d’électricité ont été consommés en 2020 à des fins de transformation d’énergie (hors production d’électricité) - (figure 4.6.3), notamment pour le raffinage (2,3 TWh, en baisse de 8 % par rapport à 2019). La dépense correspondante s’élève à 637 M€, en progression de 12 %.

Figure 4.6.3 : consommation de la branche énergie hors électricité (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée

2016

2017

2018

2019

2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

Branche énergie hors électricité

7

459

7

439

7

534

7

571

8

637

Source : calculs SDES

La consommation finale d’électricité diminue de 4,7 % en 2020, à 411 TWh, pour une dépense globale de 55,2 Md€ (figure 4.6.4). Corrigée des variations climatiques, elle baisse de 2,9 % par rapport à 2019 et 0,5 % par an en moyenne depuis 2012 (figure 4.6.5). Au-delà de l’impact exceptionnel de la crise sanitaire en 2020, la demande d’électricité tend à se stabiliser voire à légèrement diminuer, les effets de la maîtrise de la consommation et de la tertiarisation de l’économie compensant ceux liés à la croissance du PIB, des surfaces de logements et de certains usages de l’électricité (en substitution ou non à d’autres formes d’énergie).

Le résidentiel représente 39 % de la consommation finale, devant le tertiaire (31 %), l’industrie (26 %), les transports et l’agriculture (2 % chacun). Le prix de l’électricité étant pour les ménages en moyenne supérieur au prix payé par les entreprises en tenant compte des coûts d’acheminement et de commercialisation différents, le résidentiel pèse encore davantage dans la dépense globale (55 %). À l’inverse, l’industrie, bénéficiant des prix les plus bas, ne représente que 14 % de cette dernière. Les entreprises tertiaires, dont les prix sont plus proches de la moyenne des consommateurs, acquittent 28 % de la dépense.

En 2020, la consommation du secteur résidentiel s’élève à 161 TWh, en hausse par rapport à 2019 (+ 1,1 %). Le climat ayant été exceptionnellement doux en 2020, la progression est plus marquée à climat constant (+ 4,0 %). À l’inverse des autres secteurs, la crise sanitaire a tiré la consommation d’électricité résidentielle à la hausse. En effet, les mesures de confinement et les incitations au télétravail ont accru la présence des individus à leur domicile. À plus long terme, la consommation d’électricité dans le résidentiel dépend des surfaces chauffées, du plus ou moins grand recours à l’électricité comme énergie de chauffage, des comportements des ménages et de la sobriété énergétique des bâtiments et des équipements électroménagers.

Confrontés à la crise sanitaire, l’industrie et le tertiaire ont, quant à eux, beaucoup moins consommé d’électricité : en 2020, la consommation s’établit à 106 TWh dans l’industrie, en baisse à climat constant de 8,0 %. Celle du tertiaire, à 128 TWh, baisse de 7,4 % en 2020 en données réelles et de 5,6 % après correction des variations climatiques. La consommation d’électricité de l’agriculture (8 TWh) diminue de 4,7 % en 2020. Celle des transports (8 TWh), très majoritairement liée au réseau ferré, a fortement fléchi en 2020 (- 17 %) en raison de la limitation des déplacements liée à la crise sanitaire. Au sein des transports, la consommation des véhicules électriques routiers a fortement progressé en 2020 (+ 30 %) mais reste relativement faible (environ 0,4 TWh).

Figure 4.6.4 : consommation finale d’électricité (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée

2016

2017

2018

2019

2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

Industrie

118

8 107

117

7 821

117

7 985

116

8 351

106

7 771

Transports

11

516

11

493

10

540

10

547

8

551

Résidentiel

163

28 323

161

28 073

160

28 521

160

29 127

161

30 459

Tertiaire

142

15 653

142

15 913

141

15 738

138

16 113

128

15 324

Agriculture-pêche

9

1 052

9

1 071

9

1 093

8

1 111

8

1 069

Total

443

53 651

439

53 370

437

53 878

432

55 249

411

55 173

Source : calculs SDES

Figure 4.6.5 : évolution de la consommation finale d’électricité

Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : calculs SDES, d’après données locales de consommation d’électricité