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Bilan énergétique
de la France pour 2020
janvier 2022

5.1 Consommation finale d’énergie : forte baisse

La consommation finale d’énergie réelle baisse de 7,8 % en 2020, pour s’établir à 1 638 TWh, dans un contexte de net recul du PIB (- 7,9 %). Le climat ayant été exceptionnellement doux en 2020, la diminution de la consommation finale d’énergie corrigée des variations climatiques est un peu moins forte (- 5,5 %). Entre 2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie (cf. 4.1), et 2019, elle avait baissé de 0,4 % en moyenne annuelle à climat corrigé.

La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, recule en 2020 (- 5,4 %), pour s’établir à 1 564 TWh (figure 5.1.1). Dans les transports, fortement affectés par les restrictions de circulation en 2020, la baisse est particulièrement forte (- 15,3 %). La consommation diminue aussi en 2020 dans l’industrie (- 5,2 %) et le tertiaire (- 3,4 %) sous l’effet de la crise sanitaire. À l’inverse, la crise sanitaire a tiré la consommation d’énergie résidentielle à la hausse (+ 3,0 %) en raison d’une présence accrue des individus à leur domicile. Dans le secteur de l’agriculture-pêche, on observe une hausse de 3,3 %, dont une partie est sans doute liée à des comportements de stockage de produits pétroliers dans un contexte de prix bas. La consommation non énergétique, majoritairement concentrée dans la pétrochimie, diminue de 6,7 % en 2020, pour s’établir à 146 TWh.

La dépense nationale en énergie s’élève à 144,2 Md€ en 2020. Elle recule fortement (- 16,2 %) par rapport à 2019 en euros constants, alors qu’elle était restée stable en 2019 et avait augmenté les deux années précédentes (+ 6,7 % en 2018 et + 5,2 % en 2017) - (figure 5.1.2). Cette dépense avait atteint un pic en 2012 à 185,2 Md€2020. En 2020, les dépenses diminuent dans tous les secteurs. La baisse est très forte dans les transports (- 27,2 %) sous l’effet combiné de la baisse des consommations et de celle des prix des produits pétroliers. Elle est sensible dans l’industrie (- 16,7 %, y compris hauts-fourneaux), l’agriculture (- 14,7 %), le tertiaire (- 8,6 %) et plus légère dans le résidentiel (- 2,5 %).

Le transport concentre plus d’un tiers de la dépense nationale, pour 27 % de la consommation. À l’inverse, le poids de l’industrie (y compris consommation non énergétique) est plus faible dans la dépense totale que dans la consommation (respectivement 13 % et 27 % hors hauts-fourneaux). Cela s’explique par le fait que les industriels bénéficient généralement de prix inférieurs à la moyenne, grâce à leurs volumes de consommation souvent élevés et à une taxation globalement moindre que celle des ménages.

Figure 5.1.1 : consommation finale énergétique par secteur

* La répartition de la chaleur par secteur consommateur n’est pas disponible entre 2000 et 2006.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : calculs SDES

Figure 5.1.2 : consommation finale par secteur (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée

2016

2017

2018

2019

2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

En TWh

En M€2020

Industrie (hors hauts-fourneaux)

333,5

14 255

322,3

13 947

329,4

14 911

321,4

14 463

301,6

12 426

Hauts-fourneaux

39,5

1 047

44,1

1 271

44,6

1 340

41,2

1 429

30,6

813

Transports

531,5

59 689

535,7

65 484

524,6

72 455

524,6

71 885

444,6

52 319

Résidentiel

486,5

47 370

478,1

47 528

462,4

48 650

460,8

49 470

450,2

48 222

Tertiaire

266,3

21 616

270,2

22 361

265,8

22 827

262,2

23 167

243,5

21 164

Agriculture-pêche

51,0

3 221

50,5

3 464

51,2

3 905

50,7

3 864

52,3

3 298

Consommation finale énergétique (hors hauts-fourneaux)

1 668,9

146 150

1 656,9

152 784

1 633,5

162 748

1 619,7

162 849

1 492,2

137 428

Consommation finale non énergétique

155,4

6 716

163,9

7 922

154,6

8 767

156,4

7 830

146,0

5 973

Consommation finale (hors hauts-fourneaux)

1 824,3

152 866

1 820,8

160 706

1 788,1

171 515

1 776,2

170 679

1 638,1

143 401

Dépense nationale en énergie (y compris hauts-fourneaux)

153 912

161 977

172 855

172 107

144 214

Note : conformément aux conventions statistiques internationales relatives à la comptabilité physique de l’énergie, les hauts-fourneaux sont exclus de la consommation finale. Dans le cadre du bilan monétaire, ils sont en revanche inclus dans l’industrie et dans la dépense nationale en énergie.
Source : calculs SDES