5.1 Consommation finale d’énergie : forte baisse
La consommation finale d’énergie réelle baisse de 7,8 % en 2020, pour s’établir à 1 638 TWh, dans un contexte de net recul du PIB (- 7,9 %). Le climat ayant été exceptionnellement doux en 2020, la diminution de la consommation finale d’énergie corrigée des variations climatiques est un peu moins forte (- 5,5 %). Entre 2012, année de référence des objectifs nationaux de réduction de la consommation d’énergie (cf. 4.1), et 2019, elle avait baissé de 0,4 % en moyenne annuelle à climat corrigé.
La consommation finale à usage énergétique, corrigée des variations climatiques, recule en 2020 (- 5,4 %), pour s’établir à 1 564 TWh (figure 5.1.1). Dans les transports, fortement affectés par les restrictions de circulation en 2020, la baisse est particulièrement forte (- 15,3 %). La consommation diminue aussi en 2020 dans l’industrie (- 5,2 %) et le tertiaire (- 3,4 %) sous l’effet de la crise sanitaire. À l’inverse, la crise sanitaire a tiré la consommation d’énergie résidentielle à la hausse (+ 3,0 %) en raison d’une présence accrue des individus à leur domicile. Dans le secteur de l’agriculture-pêche, on observe une hausse de 3,3 %, dont une partie est sans doute liée à des comportements de stockage de produits pétroliers dans un contexte de prix bas. La consommation non énergétique, majoritairement concentrée dans la pétrochimie, diminue de 6,7 % en 2020, pour s’établir à 146 TWh.
La dépense nationale en énergie s’élève à 144,2 Md€ en 2020. Elle recule fortement (- 16,2 %) par rapport à 2019 en euros constants, alors qu’elle était restée stable en 2019 et avait augmenté les deux années précédentes (+ 6,7 % en 2018 et + 5,2 % en 2017) - (figure 5.1.2). Cette dépense avait atteint un pic en 2012 à 185,2 Md€2020. En 2020, les dépenses diminuent dans tous les secteurs. La baisse est très forte dans les transports (- 27,2 %) sous l’effet combiné de la baisse des consommations et de celle des prix des produits pétroliers. Elle est sensible dans l’industrie (- 16,7 %, y compris hauts-fourneaux), l’agriculture (- 14,7 %), le tertiaire (- 8,6 %) et plus légère dans le résidentiel (- 2,5 %).
Le transport concentre plus d’un tiers de la dépense nationale, pour 27 % de la consommation. À l’inverse, le poids de l’industrie (y compris consommation non énergétique) est plus faible dans la dépense totale que dans la consommation (respectivement 13 % et 27 % hors hauts-fourneaux). Cela s’explique par le fait que les industriels bénéficient généralement de prix inférieurs à la moyenne, grâce à leurs volumes de consommation souvent élevés et à une taxation globalement moindre que celle des ménages.
Figure 5.1.1 : consommation finale énergétique par secteur
* La répartition de la chaleur par secteur consommateur n’est pas disponible entre 2000 et 2006.
Champ : jusqu’à l’année 2010 incluse, le périmètre géographique est la France métropolitaine. À partir de 2011, il inclut en outre les cinq DROM.
Source : calculs SDES
Figure 5.1.2 : consommation finale par secteur (données non corrigées des variations climatiques) et dépense associée
2016 |
2017 |
2018 |
2019 |
2020 |
||||||
En TWh |
En M€2020 |
En TWh |
En M€2020 |
En TWh |
En M€2020 |
En TWh |
En M€2020 |
En TWh |
En M€2020 |
|
Industrie (hors hauts-fourneaux) |
333,5 |
14 255 |
322,3 |
13 947 |
329,4 |
14 911 |
321,4 |
14 463 |
301,6 |
12 426 |
Hauts-fourneaux |
39,5 |
1 047 |
44,1 |
1 271 |
44,6 |
1 340 |
41,2 |
1 429 |
30,6 |
813 |
Transports |
531,5 |
59 689 |
535,7 |
65 484 |
524,6 |
72 455 |
524,6 |
71 885 |
444,6 |
52 319 |
Résidentiel |
486,5 |
47 370 |
478,1 |
47 528 |
462,4 |
48 650 |
460,8 |
49 470 |
450,2 |
48 222 |
Tertiaire |
266,3 |
21 616 |
270,2 |
22 361 |
265,8 |
22 827 |
262,2 |
23 167 |
243,5 |
21 164 |
Agriculture-pêche |
51,0 |
3 221 |
50,5 |
3 464 |
51,2 |
3 905 |
50,7 |
3 864 |
52,3 |
3 298 |
Consommation finale énergétique (hors hauts-fourneaux) |
1 668,9 |
146 150 |
1 656,9 |
152 784 |
1 633,5 |
162 748 |
1 619,7 |
162 849 |
1 492,2 |
137 428 |
Consommation finale non énergétique |
155,4 |
6 716 |
163,9 |
7 922 |
154,6 |
8 767 |
156,4 |
7 830 |
146,0 |
5 973 |
Consommation finale (hors hauts-fourneaux) |
1 824,3 |
152 866 |
1 820,8 |
160 706 |
1 788,1 |
171 515 |
1 776,2 |
170 679 |
1 638,1 |
143 401 |
Dépense nationale en énergie (y compris hauts-fourneaux) |
153 912 |
161 977 |
172 855 |
172 107 |
144 214 |
Note : conformément aux conventions statistiques internationales relatives à la comptabilité physique de l’énergie, les hauts-fourneaux sont exclus de la consommation finale. Dans le cadre du bilan monétaire, ils sont en revanche inclus dans l’industrie et dans la dépense nationale en énergie.
Source : calculs SDES