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Indicateurs clés pour le suivi
de l’économie circulaire
- Édition 2021 avril 2021

Emplois de la réparation de biens
et du recyclage de matériaux

L’indicateur vise à quantifier le nombre d’emplois associés aux activités économiques relevant de l’économie circulaire. Il participe ainsi à la mesure de la transition vers un système économique plus économe en ressources. Seules les activités relatives à l’« allongement de la durée d’usage » et au « recyclage » sont étudiées ici, soit le réemploi de biens, la réparation, la collecte de déchets et la récupération de matériaux. Ces activités requièrent davantage d’emplois par unité produite que dans l’ensemble de l’économie. Présentant un faible risque de délocalisation, elles contribuent au développement du tissu productif et de l’emploi à l’échelle des territoires.

Pilier

Allongement de la durée d’usage et recyclage (matière et organique)

Objectif

Au-delà de la préservation des ressources naturelles, l’économie circulaire accorde aussi une place importante aux enjeux économiques et sociaux, et notamment à l’emploi. L’adoption de nouveaux modèles favorisant la circularité de l’économie peut favoriser la création d’emplois, notamment pour des activités à faible risque de délocalisation. Le développement de l’économie circulaire peut aussi contribuer à l’insertion professionnelle des personnes en situation d’exclusion. Ainsi, la loi n° 2020-105 du 10 février 2020 relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire prévoit, dans son article 62, que lorsque les éco-organismes passent des marchés concernant la prévention ou la gestion des déchets, ceux-ci comprennent obligatoirement des critères relatifs au recours à l’emploi de personnes bénéficiant du dispositif d’insertion par l’activité économique.

Répartition de l’emploi par pilier et secteur en 2017

Note : les secteurs de la réparation automobile et de la réparation d’ordinateurs ont été classés dans la réparation domestique, même s’ils concernent également les activités professionnelles.
Source : Eurostat. Traitements : SDES, 2020

Analyse

En 2017, le recyclage et la réparation mobilisent 455 600 emplois (nombre de personnes employées quelle que soit la durée de travail). Cela représente 1,6 % de l’emploi total en France.

Avec 370 500 emplois, l’« allongement de la durée d’usage » contribue pour les quatre cinquièmes du total, le « recyclage » pourvoyant 85 000 emplois.

Parmi les secteurs concourant à l’allongement de la durée d’usage, le secteur de l’entretien et de la réparation automobile est de loin celui qui concentre le plus d’emplois avec 168 000 personnes, soit 45 % du total. Le secteur de la réparation de machines pourvoit 40 500 emplois et celui de la réparation d’ordinateurs 30 500. Plus en aval, le secteur du commerce de détail de biens d’occasion en magasin mobilise 14 600 emplois, soit 1,6 % de l’emploi dans le commerce de détail en magasin spécialisé non alimentaire (également hors carburants et produits pharmaceutiques).

S’agissant du « recyclage », les activités de récupération de matériaux triés offrent un peu plus de 53 000 emplois, le reste étant pourvu par les activités de collecte des déchets (près de 30 000 emplois) et de démantèlement d’épaves (2 000 emplois).

Comparaison internationale

En 2017, la France se situe légèrement en dessous de la moyenne de l’Union européenne pour la part des emplois relevant de la réparation et du recyclage : 1,6 % contre 1,7 %. La Lettonie et la Lituanie se détachent nettement de la moyenne européenne avec une part atteignant 2,8 %. À l’inverse, les Pays-Bas et la Belgique, avec respectivement 1,2 % et 1,1 %, se placent assez nettement en retrait de la moyenne européenne.

Part de l’économie circulaire dans l’emploi total dans les pays de l’Union européenne (UE28), en 2017

* Données 2016.
** Données 2015.
Source : Eurostat. Traitements : SDES, 2020

Méthodologie

Les données analysées proviennent de la base de données Eurostat qui diffuse des tableaux sur les investissements privés, les emplois et la valeur ajoutée brute liés aux secteurs de l’économie circulaire. La méthode repose sur une sélection de codes de la nomenclature des activités économiques (NAF) les plus en rapport avec les caractéristiques de l’économie circulaire. Les données sur ces codes NAF ont été extraites des statistiques structurelles sur les entreprises. Les emplois sont exprimés en nombre de personnes employées, défini comme le nombre total de personnes travaillant dans l’entreprise (y compris les propriétaires, les partenaires travaillant régulièrement dans l’entreprise et les travailleurs familiaux non rémunérés), ainsi que les personnes travaillant à l’extérieur, par exemple les représentants des ventes, les livreurs, les équipes de réparation et de maintenance. Le passage récent à une nouvelle définition de l’entreprise (sous la forme économique plutôt que juridique) dans les statistiques structurelles sur les entreprises en France a conduit à des réallocations entre secteurs et à de possibles ruptures de série dans les statistiques françaises. Ce contexte ne permet pas d’effectuer des analyses temporelles et de se prononcer sur la tendance de l’emploi dans l’économie circulaire au cours des dernières années.

La méthodologie employée diffère de celle qui avait été utilisée dans l’édition de mars 2017 de cette publication qui incluait davantage de piliers et prenait comme unité d’observation l’emploi en équivalent temps plein. En effet, la source Connaissance locale de l’appareil productif (Clap) de l’Insee, sur laquelle reposait l’estimation de l’emploi dans l’édition précédente, n’a pas été actualisée car un nouveau dispositif, le fichier localisé des rémunérations et de l’emploi salarié (Flores) de l’Insee a vocation à prendre le relais. L’estimation de l’emploi s’est donc fondée sur les seules données publiées par Eurostat. En comparaison de l’édition de 2017, l’emploi n’a pu être estimé pour les piliers « Extraction/exploitation et achats durables » (agriculture biologique) et « consommation responsable » (consommation collaborative, location). Concernant le pilier « recyclage », l’emploi dans le traitement des déchets n’est pas comptabilisé contrairement à l’édition précédente. En effet, Eurostat ne retient que les activités de collecte et de récupération des déchets. Comme en 2017, par manque de données disponibles, le chiffrage de l’emploi n’a pas été réalisé pour les piliers « éco-conception », « écologie territoriale et industrielle » et « économie de la fonctionnalité ».

Pour en savoir plus

 Quel potentiel d’emplois pour une économie circulaire ?, Institut de l’économie circulaire, Étude bibliographique, 2015, 68 p.
 Base de données Eurostat : tableaux sur les politiques de l’UE/compétitivité et innovation/investissements privés, emplois et valeur ajoutée brute liés aux secteurs de l’économie circulaire (cei_cie010)
 Liste des codes NAF utilisés par Eurostat pour le calcul des indicateurs de l’économie circulaire