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Bilan énergétique
de la France pour 2019
janvier 2021

3.5 Production de chaleur commercialisée : la part des énergies renouvelables poursuit sa progression

En 2019, 47 TWh de chaleur destinée à la vente ont été produits en France. Nets des pertes de distribution, ce sont in fine 43 TWh qui ont été livrés aux consommateurs, dont plus de la moitié provient des réseaux de chaleur.

3.5.1 Réseaux de chaleur

Les réseaux de chaleur sont généralement mis en place par des collectivités locales afin de chauffer, à partir d’une chaufferie collective, des bâtiments publics ou privés situés sur leur territoire. Des réseaux peuvent également être d’initiative privée. Leur taille varie fortement, allant du petit réseau de chaleur biomasse situé en zone rurale jusqu’à celui de Paris, de taille très importante et alimenté par de multiples centrales de production (figure 3.5.1.1). Les réseaux de chaleur sont particulièrement adaptés aux zones urbaines denses. Ils permettent également d’exploiter une ressource locale, difficile d’accès ou à mobiliser, comme la géothermie, ou la récupération de chaleur auprès d’une unité d’incinération d’ordures ménagères ou d’un site industriel par exemple. En 2019, on dénombre près de 800 réseaux de chaleur en France, d’une puissance thermique totale d’environ 23 GW, dont près de 10 GW concentrés dans la seule région Île-de-France.

En 2019, les réseaux ont livré aux consommateurs près de 26 TWh de chaleur (nette des pertes de distribution), en très légère hausse de 0,7 % par rapport à 2018. À cette fin, ils ont consommé environ 34 TWh d’énergie (la différence avec la quantité livrée comprenant les pertes de transformation et celles de distribution). Le bouquet énergétique des réseaux demeure dominé par le gaz naturel, qui représente 35 % de leur consommation, suivi de la chaleur issue de la valorisation des déchets urbains (24 %) et de la biomasse (23 %). Le fioul et le charbon, autrefois prépondérants, poursuivent leur déclin et ne représentent plus que 4 % du bouquet énergétique des réseaux (contre 60 % en 1990). À l’inverse, la part des énergies renouvelables a plus que doublé depuis le début de la décennie, pour atteindre 44 % en 2019 (3 points de plus qu’en 2018) - (figures 3.5.1.2 et 3.5.1.3). En incluant les énergies de récupération telles que la part non renouvelable des déchets urbains ou la chaleur industrielle récupérée, la part d’énergies renouvelables et de récupération atteint 56 % en 2019.

Plus du quart des réseaux de chaleur (27 %) possèdent un équipement de cogénération. En 2019, la chaleur produite par cogénération dans les réseaux de chaleur, puis livrée aux consommateurs, représente environ 5 TWh (soit 17 % du total des livraisons des réseaux).

Figure 3.5.1.1 : puissance thermique et chaleur livrée par les réseaux de chaleur en 2019

Source : SDES, enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid

Figure 3.5.1.2 : bouquet énergétique des réseaux de chaleur en 2019

* Comprend la consommation des chaudières électriques et la consommation annexe des auxiliaires.
** GPL : gaz de pétrole liquéfié.
Note : hors proportion de combustibles utilisée pour la production d’électricité lorsque le réseau de chaleur utilise un procédé de cogénération.
Source : SDES, enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid

Figure 3.5.1.3 : consommation d’énergie par source dans les réseaux de chaleur

* GPL, gaz de récupération, chaudières électriques, chaleur industrielle, consommation électrique des pompes à chaleur, cogénération externe non renouvelable, autres combustibles non renouvelables.
Note : hors proportion de combustibles utilisée pour la production d’électricité lorsque le réseau de chaleur utilise un procédé de cogénération.
Source : SDES, enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid

3.5.2 Chaleur cogénérée vendue hors des réseaux de chaleur

En 2019, les installations de production d’électricité avec procédé thermique de cogénération (hors réseaux de chaleur munis d’un tel équipement) ont produit 46 TWh de chaleur, dont 22 TWh ont été livrés, nets des pertes de distribution, à des utilisateurs tiers (figure 3.5.2.1). Tout le reste, soit 54 % de la chaleur produite par cogénération, correspond, outre les pertes, à de la chaleur autoconsommée, c’est-à-dire utilisée par l’entreprise elle-même. En effet, plus de la moitié de la chaleur produite par cogénération l’est par des autoproducteurs, c’est-à-dire des entreprises qui produisent électricité et chaleur pour les besoins propres de leur activité et peuvent en revendre le surplus à titre secondaire.

En 2019, la chaleur produite par cogénération l’a principalement été en brûlant du gaz naturel (39 %), des déchets urbains (ménagers, hospitaliers et du tertiaire : 15 %) et du bois (12 %).

Figure 3.5.2.1 : production de chaleur par cogénération en 2019 (hors réseaux de chaleur)

En TWh (données non corrigées des variations climatiques)

Électricité

issue de la cogénération, hors réseaux de chaleur

Chaleur

issue de la cogénération, hors réseaux de chaleur

Total chaleur

Chaleur commercialisée (nette des pertes de distribution)

Pertes et chaleur

autoconsommée

Production totale

17,8

45,7

21,7

24,1

Produits charbonniers

0,7

2,4

0,4

2,0

Produits pétroliers

0,4

4,6

0,1

4,5

Gaz naturel

9,5

18,0

7,4

10,6

Déchets

2,0

6,9

6,4

0,4

dont déchets urbains

1,9

6,7

6,3

0,4

Bois et résidus agricoles

1,8

5,7

4,0

1,7

Résidus de papeterie, liqueur noire

0,7

4,7

1,9

2,9

Biogaz

2,1

1,7

0,3

1,5

Autres combustibles

0,7

1,8

1,3

0,5

Note : les colonnes « Total chaleur » et « Pertes et chaleur autoconsommée » incluent la chaleur autoconsommée. Toutefois, cette dernière, n’étant pas vendue à des tiers mais consommée directement par le producteur, n’est in fine pas comptabilisée dans le bilan de la chaleur (dont le périmètre est celui de la chaleur commercialisée) ; ce sont les combustibles utilisés pour produire la chaleur autoconsommée qui sont comptabilisés comme consommations finales dans le bilan des autres formes d’énergie.
Source : SDES, enquête annuelle sur la production d’électricité et enquête annuelle sur les réseaux de chaleur et de froid.