Pollution de l’air extérieur - Synthèse des connaissances en 2021

Environnement
Publié le 24/03/2022
La qualité de l’air s’améliore en lien avec la réduction des émissions de polluants. Cela fait suite à la mise en œuvre depuis plusieurs années de stratégies et plans d’action dans différents secteurs d’activité. Les confinements mis en place pour faire face à la pandémie de Covid-19 ont amplifié ces progrès en 2020. Toutefois, des dépassements de seuils réglementaires de qualité de l’air fixés pour la protection de la santé humaine persistent, en particulier pour l’ozone. Pour les autres polluants, ces dépassements sont moins nombreux que par le passé et touchent moins de zones.
Air quality is improving with reductions in pollutant emissions. This is due to application for several years of strategies and action plans in various sectors. Lockdowns due to the Covid-19 pandemic accentuated the trend in 2020. However, air quality regulatory thresholds set for the protection of human health are still being exceeded, particularly for ozone. Other pollutants exceed regulatory limits less frequently than in the past and concern fewer areas.

La pollution de l’air extérieur se caractérise par la présence dans l’air de gaz et de particules ayant des effets néfastes sur la santé humaine et sur l’environnement. Ces substances peuvent être rejetées directement dans l’atmosphère par des activités humaines, ainsi que par des phénomènes naturels comme les éruptions volcaniques. La pollution de l’air qui en résulte peut aggraver ou être à l’origine d’affections bénignes (fatigue, nausées, irritation des yeux et de la peau), de maladies graves (asthme, allergies), voire de pathologies mortelles (cancers, maladies cardiovasculaires). Les impacts sur la santé peuvent se manifester à court ou long terme.

Alors que la pollution de l’air était la principale préoccupation environnementale des Français en 2010, elle est dorénavant très largement devancée par l’enjeu climatique. Située à un niveau historiquement bas en 2020, elle demeure néanmoins le second sujet d’inquiétude le plus cité.

Baisse des rejets de polluants atmosphériques

Chaque année, les émissions anthropiques de divers polluants produites sur le territoire national sont estimées par secteur d’activité. Ainsi, en 2020, l’agriculture est à l’origine de 94 % des émissions d’ammoniac (NH3), tandis que le chauffage des bâtiments par le résidentiel ou le secteur tertiaire est à l’origine de 54 % des émissions de particules de diamètre inférieur à 2,5 μm (PM2,5), principalement du fait de la combustion du bois.

 

Part des secteurs d’activité majoritaires dans les émissions 2020(e) de quelques polluants en %

part des secteurs d’activité majoritaires dans les émissions 2020 de quelques polluants - © _
(e) = estimation préliminaire.
Notes : l’industrie regroupe l’industrie de l’énergie, l’industrie manufacturière et la construction et le traitement centralisé des déchets ; les transports regroupent le transport routier et les autres transports (aériens, ferroviaires, fluviaux et maritimes hors transports internationaux).
Champ : France métropolitaine.
Source : Citepa, avril 2021, format Secten

 

Sur la période 1990-2020, les émissions ont baissé pour la majorité des polluants. Ainsi, les rejets de dioxyde de soufre (SO2) de l’industrie ont diminué de 93 %, grâce notamment à une moindre utilisation du pétrole dans la production d’électricité, à une meilleure efficacité énergétique et à la limitation de la teneur en soufre dans les combustibles. Les rejets d’oxydes d’azote (NOx) dus aux transports ont reculé de 73 % malgré l’augmentation du trafic routier et l’accroissement du parc, grâce à l’évolution des moteurs stimulée par la réglementation européenne sur les émissions des véhicules, le renouvellement du parc de véhicules et l’équipement progressif des véhicules en pot catalytique depuis 1993. À l’inverse, les émissions de cuivre provenant aussi des transports (usure des plaquettes de frein, usure des caténaires) ont augmenté sous l’influence de l’évolution du trafic routier sans qu’une évolution technique puisse en compenser l’effet.

En 2020, les mesures exceptionnelles de limitation des déplacements et de l’activité économique, liées à la gestion de la pandémie de Covid-19, ont amplifié les baisses déjà réalisées pour certains polluants ou ont réduit ponctuellement les émissions d’autres polluants fortement émis par les transports.

 

Évolution des émissions de quelques secteurs pour une sélection de polluants en indice base 100 en 1990

évolution des émissions de quelques secteurs pour une sélection de polluants - © _
(e) = estimation préliminaire.
Notes : l’industrie regroupe l’industrie de l’énergie, l’industrie manufacturière et la construction et le traitement centralisé des déchets ; les transports regroupent le transport routier et les autres transports (aériens, ferroviaires, fluviaux et maritimes hors transports internationaux).
Champ : France métropolitaine.
Source : Citepa, avril 2021, format Secten

Amélioration de la qualité de l’air extérieur, sauf pour l’ozone

Une fois émises dans l’air, ces substances évoluent dans l’atmosphère sous l’effet des conditions météorologiques et subissent notamment l’influence du vent, de la pluie et des gradients de températures. Elles peuvent également subir des transformations par réactions physico-chimiques et produire d’autres polluants (cas de l’ammoniac notamment). La qualité de l’air dépend donc des émissions anthropiques de polluants, mais également des réactions qui peuvent intervenir dans l’atmosphère, ou encore des émissions naturelles ou du transport de pollution transfrontière.

Logiquement, les concentrations de polluants sont supérieures dans les zones urbaines où la population est à proximité de sources d’émissions (trafic routier, industries) que dans les zones éloignées de ces sources (fond urbain). S’agissant des teneurs en ozone (O3), ces concentrations sont supérieures en milieu rural, compte tenu des mécanismes de formation de ce polluant.

 

Évolution des concentrations moyennes annuelles de quelques polluants en µg/m3

évolution des concentrations moyennes annuelles de quelques polluants - © _
Note : la méthode de mesure des PM10 ayant évolué en 2007 afin d’être équivalente à celle définie au niveau européen, les concentrations de PM10 de la période 2000-2006 ne peuvent être comparées à celles de la période 2007-2020.
Champ : France, hors Mayotte.
Source : Geod’air, juin 2021. Traitements : LCSQA ; SDES

 

En effet, les teneurs moyennes en O3 dépendent des conditions météorologiques et du transport de masses d’air polluées sur de longues distances, l’O3 se formant par réactions chimiques entre divers polluants (NOx et composés organiques volatils majoritairement) dans la basse atmosphère sous l’effet du rayonnement solaire.

Depuis 2000, les concentrations moyennes annuelles en SO2, dioxyde d’azote (NO2), particules de diamètre inférieur à 10 μm (PM10) et PM2,5 ont baissé. Le pourcentage de stations de mesure où les concentrations ne respectent pas les seuils réglementaires pour la protection de la santé a diminué, mais reste plus important en certains points du territoire, notamment à proximité du trafic routier.

En 2020, ces dépassements concernent entre deux et 54 agglomérations pour trois polluants (NO2, PM10 et O3).

 

Évolution du pourcentage de stations de mesure pour lesquelles les concentrations ne respectent pas les seuils réglementaires pour la protection de la santé humaine en %

pourcentage de stations de mesure pour lesquelles les concentrations ne respectent pas les seuils réglementaires pour la protection de la santé - © _
Note : la méthode de mesure des PM10 ayant évolué en 2007 afin d’être équivalente à celle définie au niveau européen, les concentrations de PM10 de la période 2000-2006 ne peuvent de fait être comparées à celles de la période 2007-2020.
Champ : France, hors Mayotte.
Source : Geod’air, juin 2021. Traitements : LCSQA ; SDES

Des efforts financiers réalisés pour réduire nos émissions polluantes

En 2019, les moyens financiers mobilisés pour la protection de la qualité de l’air et du climat sont évalués à 3,6 milliards d’euros. Ce montant a été multiplié par 2,5 depuis 2000. En 2019, les entreprises financent 46 % de cette dépense (équipements de traitements des fumées), les ménages, 17 % (chaudières à condensation) et les administrations publiques, 41 % (aide à l’acquisition de véhicules faiblement émetteurs.

 

Évolution du financement de la dépense de protection de l’air en millions d’euros courants

évolution du financement de la dépense de protection de l’air - © _
sd = données semi-définitives, p = données provisoires. Champ : France.
Source : Compte satellite de l’environnement, SDES, 2021

21 fiches thématiques : Bilan environnemental de la France - Édition 2021

Cet article fait partie de la publication "Bilan environnemental de la France - Édition 2021" qui propose une vue d'ensemble des dépenses de protection de l’environnement, ainsi qu’un aperçu de l’état des écosystèmes et des interactions entre l’environnement et l’économie.

21 fiches thématiques abordent les grands enjeux et l’état des connaissances des principaux domaines environnementaux : milieux naturels, exposition aux risques, économie verte, consommation de matières, émissions de gaz à effet de serre, énergies renouvelables, etc.

Ce panorama, au travers d’indicateurs physiques et monétaires, mobilise de nombreuses sources et met en perspective les évolutions récentes sur ces domaines.

Consulter le Bilan environnemental de la France - Édition 2021

 

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